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Victor Hugo



Le poète dans les révolutions - Poéme


Poéme / Poémes d'Victor Hugo





«
Le vent chasse loin des campagnes
Le gland tombé des rameaux verts ;
Chêne, il le bat sur les montagnes ;
Esquif, il le bat sur les mers,

Jeune homme, ainsi le sort nous presse.



Ne joins pas, dans ta folle ivresse,
Les maux du monde à tes malheurs ;
Gardons, coupables et victimes,
Nos remords pour nos propres crimes,
Nos pleurs pour nos propres douleurs ! »

Quoi ! mes chants sont-ils téméraires ?

Faut-il donc, en ces jours d'effroi,

Rester sourd aux cris de ses frères ?

Ne souffrir jamais que pour soi ?
Non, le poète sur la terre

Console, exilé volontaire,

Les tristes humains dans leurs fers ;

Parmi les peuples en délire,

Il s'élance, armé de sa lyre,
Comme
Orphée au sein des enfers !

«
Orphée aux peines éternelles

Vint un moment ravir les morts ;

Toi, sur les têtes criminelles,

Tu chantes l'hymne du remords.
Insensé ! quel orgueil t'entraîne ?

De quel droit viens-tu dans l'arène

Juger sans avoir combattu ?

Censeur échappé de l'enfance.

Laisse vieillir ton innocence,
Avant de croire à ta vertu ! »

Quand le crime,
Python perfide.
Brave, impuni, le frein des lois,

La
Muse devient l'Euménide ',
Apollon saisit son carquois !


Je cède au
Dieu qui me rassure ;
J'ignore à ma vie encor pure
Quels maux le sort veut attacher ;
Je suis sans orgueil mon étoile ;
L'orage déchire la voile ;

«
La voile sauve le nocher.

«
Les hommes vont aux précipices !

Tes chants ne les sauveront pas.

Avec eux, loin des cieux propices,

Pourquoi donc égarer tes pas ?
Peux-tu, dès tes jeunes années.

Sans briser d'autres destinées,

Rompre la chaîne de tes jours ?

Épargne ta vie éphémère :

Jeune homme, n'as-tu pas de mère ?
Poète, n'as-tu pas d'amours ? »

Eh bien ! à mes terrestres flammes.
Si je meurs, les cieux vont s'ouvrir.
L'amour chaste agrandit les âmes,
Et qui sait aimer sait mourir.
Le poète, en des temps de crime,
Fidèle aux justes qu'on opprime,

Célèbre, imite les héros' :
Il a, jaloux de leur martyre.
Pour les victimes une lyre, «
Une tête pour les bourreaux !

«
On dit que jadis le
Poète,

Chantant des jours encor lointains,

Savait à la terre inquiète

Révéler ses futurs destins.
Mais toi, que peux-tu pour le monde ?

Tu partages sa nuit profonde ;

Le ciel se voile et veut punir ;

Les lyres n'ont plus de prophète,

Et la
Muse, aveugle et muette,
Ne sait plus rien de l'avenir ! »

Le mortel qu'un
Dieu même anime

Marche à l'avenir, plein d'ardeur ;

C'est en s'élançant dans l'abîme

Qu'il en sonde la profondeur.
II se prépare au sacrifice ;

Il sait que le bonheur du vice

Par l'innocent est expié ;

Prophète à son jour mortuaire,

La prison est son sanctuaire,
Et l'échafaud est son trépied !

«
Que n'es-tu né sur les rivages
Des
Abbas et des
Cosroës,

Aux rayons d'un ciel sans nuages,
Parmi le myrte et l'aloès ' !

«s
Là, sourd aux maux que tu déplores,
Le poète voit ses aurores
Se lever sans trouble et sans pleurs ;
Et la colombe, chère aux sages,
Porte aux vierges ses doux messages

m
Où l'amour parle avec des fleurs ! »

Qu'un autre au céleste martyre

Préfère un repos sans honneur !

La gloire est le but où j'aspire ;

On n'y va point par le bonheur.
L'alcyon, quand l'Océan gronde.

Craint que les vents ne troublent l'onde

Où se berce son doux sommeil ;

Mais pour l'aiglon, fils des orages,

Ce n'est qu'à travers les nuages ioo
Qu'il prend son vol vers le soleil !






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Victor Hugo
(1802 - 1885)
 
  Victor Hugo - Portrait  
 
Portrait de Victor Hugo


Biographie / Ouvres

C'est Hugo qui, sans doute, a le mieux incarné le romantisme: son goût pour la nature, pour l'exotisme, ses postures orgueilleuses, son rôle d'exilé, sa conception du poète comme prophète, tout cela fait de l'auteur des Misérables l'un des romantiques les plus purs et les plus puissants qui soient. La force de son inspiration s'est exprimée par le vocabulaire le plus vaste de toute la littérature

Chronologie

1802
- Naissance le 26 Février à Besançon. Il est le troisième fils du capitaine Léopold Hugo et de Sophie Trébuchet. Suivant les affectations du père, nommé général et comte d'Empire en 1809, la famille Hugo s'établit en Italie, en Espagne, puis à Paris.

Chronologie historique

1848

Bibliographie sÉlective


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