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Guillevic Sphère



Elegie - Élégie


Élégie / Poémes d'Guillevic Sphère





Il y eut les violettes
Dont tu me fis l'honneur

Et celles qui venaient
Dans le hasard des bois,

Qui voulaient m'amener

Au pays d'où venait



La puissance de tes violettes.

Lorsque nous tremblions

L'un contre l'autre dans le bois

Au bord du ruisseau,

Lorsque nos corps
Devenaient à nous,

Lorsque chacun de nous

S'appartenait dans l'autre

Et qu'ensemble nous avancions,



C'était alors aussi

La teneur du printemps



Qui passait dans nos corps
Et qui se connaissait.

La tendre terre humide
Où venaient les violettes,

Comme elle était pareille
A ce que nous portions.

Quand nos doigts emmêlés
Nous apportaient le monde
Et nous le confiaient
Pour notre éternité,

Nous n'avons pas forfait,
Tu le sais, mais tremblé,
Car l'espace attendait
De toute éternité.

Je t'ai portée en terre
Sur mes bras fatigués.



Je croyais à l'époque
Qu'ensemble nous allions
Vers une éternité

Et que tu me voyais
Te porter sur mes bras
Vers cette éternité.

*

A l'orée d'un grand bois,
Quand le soleil venait
Me parler autrement
De ce que nous étions,

Étendre devant moi
La verdure et les terres,

Qu'est-ce que tu voulais
Que je fasse de moi?

*

Je serais descendu
Jusqu'aux lointains rivages
Où l'on parque les morts,

Je serais descendu
Au creux des profondeurs
Pour être même une ombre
A côté de ton ombre,



Mais la terre est opaque
Et ne connaît les morts
Que pour les envahir.

.

Je t'ai cherchée

Dans tous les regards

Et dans l'absence de regards,

Dans toutes les robes dans le vent,
Dans toutes les eaux qui se sont gardées,
Dans le frôlement des mains,

Dans les couleurs des couchants,

Dans les mêmes violettes,

Dans les ombres sous tous les hêtres,

Dans mes moments qui ne servaient à rien,
Dans le temps possédé,
Dans l'horreur d'être là,

Dans l'espoir toujours
Que rien n'est sans toi,

Dans la terre qui monte
Pour le baiser définitif,

Dans un tremblement
Où ce n'est pas vrai
Que tu n'y es pas.



Je t'ai cherchée

Dans la rosée abandonnée.

Dans le noisetier qui garde un secret
Prêt à s'échapper,

Dans le ruisseau,
Il se souvient.

Dans le bêlement des chevreaux de lait,
Dans les feuilles des haies,
Presque pareilles aux nôtres,

Dans les cris du lointain coucou,
Dans les sous-bois qui vont
Où nous voulions aller.

Je t'ai cherchée dans les endroits
Où la verticale
Voudrait s'allonger.

Je t'ai cherchée là
Où rien n'interroge.
J'ai cherché ces lieux.

Je t'ai cherchée

Dans le chant du merle

Qui dit le passé parmi l'avenir,

Dans l'espace qu'il veut bâtir.



Dans la lumière et les roseaux
Près des étangs où rien ne s'oublie.

C'est dans mes joies
Que je t'ai trouvée.

Ensemble nous avons
Fait s'épaissir le soir

Et dorloté des corps
Impatients de servir.



J'ai appris qu'une morte
Soustraite, évanouie,
Peut devenir soleil.



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Guillevic Sphère
(1907 - 1997)
 
  Guillevic Sphère - Portrait  
 
Portrait de Guillevic Sphère

La vie et l'Ouvre de guillevig

Guillevic est né à Carnac (Morbihan) le 5 août 1907.

Bibliographie

Guillevic était l'un des poètes majeurs de notre temps, avec une oeuvre dépouillée, cristalline et forte, traduite en plus de quarante langues dans 60 pays. Pour lui, la poésie permettait de maîtriser l'inquiétante étrangeté des choses. Sa langue dans de courts textes, était précise, dépouillée et travaillée au point qu'un critique avait qualifié sa poésie, d'aiguë et brillante comme un rocher bre

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