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Louis ARAGON (1897-1982)






Entré dans la clandestinité à la fin de 1942 avec Eisa Triolet, Aragon en sort à la Libération, couvert de gloire. La date de 1945 ouvre cependant une période très controversée dans la vie et l'ouvre de Louis Aragon, Lorsque la guerre froide s'installe, à partir de 1947, et que les communistes sont exclus du gouvernement, Aragon soutient les thèses de Jdanov qui voit dans la littérature et dans l'art le reflet d'un monde dominé par la lutte des classes. L'ouvre d'Aragon se confond alors avec sa carrière politique. Entre 1948 et 1951, il dresse avec les Communistes, une vaste fresque en l'honneur du parti. Élu suppléant en 1950 du comité central dont il deviendra titulaire en 1954, il dirige les Lettres françaises à partir de 1953, année de la mort de Staline.





Les essais se succèdent : Chronique du bel canto (1947), l'Homme communiste (1953), la Lumière de Stendhal (1954), Littératures soviétiques (1955). Dans les poèmes composant le Roman inachevé (1956), Aragon traduit la déception qui s'empare des militants communistes après le dégel et la déstalinisation. En 1967, il est élu à l'académie Goncourt dont il démissionne l'année suivante parce que l'auteur qu'il défendait, François Nourrissier, n'a pas obtenu le prix.

En fait, Aragon a toujours fait preuve dans ses admirations d'une certaine passion qui allait souvent jusqu'à la véhémence. Il pratique une critique d'humeur, couvre d'éloges les premières ouvres de Michel Butor et de Philippe Sollers et vibre aux films de Jean-Luc Godard. À vrai dire, c'est surtout le désir de rester dans la mode du moment qui guide ses choix : « Nul ne s'entend comme lui à prendre le vent », dit de lui André Breton en 1952. le genre romanesque est l'occasion de s'engager dans des voies nouvelles : « C'est un fait du roman moderne que l'entrée de la recherche dans le roman. » Dès lors, il développe la notion de roman comme recherche et vante, sur un ton naïvement lyrique, les mérites de la nouvelle littérature qu'il tente de situer dans un contexte historique bien incertain : « Le vingtième siècle ne sera pas seulement le siècle de la bombe atomique, mais aussi celui où le roman sera devenu non plus l'affaire de quelques hommes, se contentant après tout de le développer de façon linéaire, mais une sorte de gigantesque entreprise comparable à la science. » La Semaine sainte (1958), plus qu'un roman historique sur la seconde Restauration, tente de dévoiler toutes les ambiguïtés dont l'histoire est le lieu privilégié. À travers les essais (Je n 'ai jamais appris à écrire ou les incipit, 1969), les romans (la Mise à mort, 1965 ; Blanche ou l'Oubli, 1967 ; Henri Matisse, roman, 1971 ; Théâtre/Roman, 1974), il utilise la technique du collage, disloque l'intrigue au gré d'une mémoire fantasque. Il milite pour le « mentir-vrai » (titre d'un recueil de nouvelles paru en 1980) qui permet à l'écrivain de se tenir à mi-chemin entre le roman et la confession, utilisant les masques les plus déroutants, insistant sur la fiction propre à l'imaginaire pour mieux dévoiler un réel encore inapparent : « L'extraordinaire du roman, c'est que pour comprendre le réel objectif, il invente d'inventer. Ce qui est menti dans le roman libère l'écrivain, lui permet de montrer le réel dans sa nudité. Ce qui est menti dans le roman est l'ombre sans quoi vous ne verriez pas de lumière. » C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre la dernière phrase de Blanche ou l'Oubli : « Jusqu'ici les romanciers se sont contentés de parodier le monde, il s'agit maintenant de l'inventer. »



Une constante de l'ouvre d'Aragon s'impose à la lecture de ses ouvres : les rapports qui unissent l'homme à la femme. La guerre, remarque-t-il, a introduit une rupture dans la relation amoureuse traditionnelle. L'égalité des hommes et des femmes rendue possible grâce à l'amour est, semble-t-il, détruite dans la période d'après-guerre. C'est dans la femme qu'Aragon repère les espoirs les plus sûrs d'un avenir véritablement humain. Ainsi analyse-t-il son roman Aurélien, publié en 1945 : « L'impossibilité du couple est le sujet même d'Aurélien... L'homme, ici, n'a pas mis en cause les idées qui étaient celles des siens, les idées reçues de son milieu... Le sujet du livre est l'impossibilité du couple précisément du fait que la femme, elle, a eu une certaine continuité de pensée malgré la guerre... et qu'elle est de ce fait même à un autre stade de pensée qu'Aurélien » (Entretiens avec Francis Crémieux, 1964). L'amour fou de Bérénice et d'Aurélien tourne en effet au désastre pour l'adolescent prolongé dont la guerre fait un réactionnaire avoué, alors que la jeune femme développe insensiblement un désir d'absolu qui la libère de toute bassesse.

Le thème se fait obsédant dans les poèmes où le chant amoureux est indissociable d'une confiance toujours renouvelée dans le Parti. De même que « la femme est l'avenir de l'homme » (le Fou d'Eisa, 1963), le communisme est l'horizon vers lequel marche le pays tout entier : « Mon Parti m'a rendu les couleurs de la France » (la Diane française, 1945). Aragon se tourne tantôt vers le lyrisme (Eisa, 1959), tantôt vers l'épopée (le Fou d'EisA) pour répéter inlassablement une passion qui le possède. Les Ouvres croisées d'Eisa Triolet et d'Aragon mettent au jour la communion dans laquelle se sont construites les ouvres des deux écrivains.

L'amour pour la femme est en même temps fidélité à la France. Dès la fin de la guerre, le parti communiste se présente comme l'héritier de la tradition culturelle française. C'est pourquoi Aragon n'hésite pas à recourir à des formes poétiques anciennes (chansons de geste, poèmes courtois, chansons de troubadours et de trouvèreS) pour se faire le héraut d'une patrie dont le nom se confond avec celui de la femme aimée. Le Journal d'une poésie nationale (1954), recueil d'articles parus dans les Lettres françaises de novembre 1953 à août 1954, est un plaidoyer en faveur du vers national, du retour à la rime et aux formes fixes. La métrique traditionnelle est, en effet, l'essence même de l'esprit français : elle exprime le caractère national de notre poésie. Les Yeux et la Mémoire (1954) exaltent ainsi le rôle du parti communiste, unique héritier de la culture française.



L'extraordinaire facilité d'écriture d'Aragon a fait de lui un auteur populaire dont les poèmes, mis en musique, furent chantés par Léo Ferré, Jean Ferrât, Catherine Sauvage, Yves Montand. C'est grâce à ces interprètes qu'Aragon doit une bonne part de sa popularité. Lui-même attachait une importance capitale à la diction de ses textes : il y voyait même le principe moteur de sa création. À François-Marie Banier, il confie : « Ma littérature est orale. Simplement je fais attention aux hiatus... J'essaie ma phrase sur certaines consonnes. C'est parce que j'écris oralement que j'ai du mal à couper. La différence entre la littérature du dix-neuvième et celle du vingtième siècle c'est la voix. » La reprise en litanie de thèmes simples, l'écoulement sans surprise des vers et des phrases, caractérisent l'ouvre d'Aragon pour qui le langage était « l'image » qu'il avait de lui « comme d'un être en marche ».



Finalement, à travers une ouvre particulièrement abondante, très sensible à la musicalité de la langue, Aragon s'est laissé aller à une facilité qui avoisine souvent la platitude. On a voulu voir en lui le pur descendant des poètes lyriques d'autrefois qui, avec les mots les plus simples, expriment l'essentiel des sentiments humains. En fait, derrière les proclamations un peu floues, les invectives et les répétitions, on a du mal à trouver un grand romancier et un authentique poète.



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