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Paul Verlaine



Le monstre - Poéme


Poéme / Poémes d'Paul Verlaine





J'ai rêvé d'une bête affreuse et d'un grand nombre

De femmes et d'enfants et d'hommes que dans l'ombre

D'une nuit sans étoUe et sans lune et sans bruit

Le monstre dévorait ardemment, et la nuit

Était glacée, et les victimes dans la gueule

Du monstre s'agitaient et se plaignaient, et seule

La gueule, se fermant soudain, leur répondait

Par un grand mouvement de mâchoires.



-
C'était
Non loin d'un fleuve. -
Autour, des masses étagées,
Lourdes et divergeant par

confuses rangées
Dans une obscurité blafarde que piquait Çà et là la lueur diffuse d'un quinquet
Probable, dénonçaient le centre d'une viUe,
Tandis que, violent tour à tour et servile,
Un murmure très sourd venu de tout côté
Semblait le cri lointain d'un peuple épouvanté !
Ténébreuse, gluante et froide, cette bête
Faisait corps avec l'ombre, en sorte que la tête Était seule visible, et c'était bien assez
Pour l'épouvantement de mes sens convulsés.
Et voici : sous un front étroit deux yeux que bride
Une profonde, noire et chassieuse ride.
Méchamment luisaient gris et verts, et clignotants ;
La peau, flasque, était jaune et sale, et de longtemps
Je n'oublierai l'horreur du mufle, comparable
Au mufle du mammouth le plus considérable ;
Et cela reniflait et soufflait, et dessous
Grognait la gueule vaste et ceinte de crins roux
Dont le hérissement formait deux pointes, presque
A l'instar d'un homard qui serait gigantesque.
Et, visqueux, le menton s'aUait continuant
En longs poUs, tout pareils à ceux d'un bouc géant.
Des dents étincelaient, longues, blanches et minces.
Et j'ai vu que le monstre avait comme deux pinces
Qu'U manouvrait ainsi que des bras de levier.
Pour pêcher je ne sais dans quel sombre vivier.
Et porter, à sa gueule ouverte qui s'abaisse,
La pâture dont j'ai plus haut marqué l'espèce.
Et le sang dégouttait, tiède, le sang humain.
Tiède, avec un bruit lourd de pleurs sur le chemin.



Lourd et stupéfiant, dans l'infâme nuitée
D'une exécrable odeur laiteuse et fermentée
Mes narines...
Tel fut mon rêve...
J'ai crié. -
Et je ne me suis pas encore réveillé.



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Paul Verlaine
(1844 - 1896)
 
  Paul Verlaine - Portrait  
 
Portrait de Paul Verlaine

Ouvres

Après une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b

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