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BONHEUR


Poésie / Poémes d'Paul Verlaine





Bonheur paraît en 1891 chez Léon Vanier. Verlaine achevait de réaliser le projet conçu en 1885. Dans la notice des Hommes d'aujourd'hui, il avait indiqué son intention de composer un triptyque d'inspiration chrétienne : à Sagesse devaient s'adjoindre Amour et Bonheur. Le poète commence à travailler à ce livre en avril 1887 ; le 23 mai, il envoie à Vanier cinq poèmes (I, II, III, V, VI). Entre le mois de mai et le mois d'août, il écrit quatre autres pièces (IV, VIII, IX, XXVI). En octobre, il compose le poème VII ; de janvier à mars 1888, il travaille aux poèmes X, XXXII, XXXIII. Puis. Verlaine tourne son attention vers d'autres occupations et pendant plus d'un an ne songe plus à ce livre. En mai 1889, il reprend le projet, écrit quelques nouveaux poèmes (XI, XII, XV et le début de XXX). Au début de septembre, il rédige le début du poème XXIV ; puis, de la fin de septembre au 19 février 1890, alors qu'il se trouve à l'hôpital Broussais, il écrit les poèmes XIII, XIV. XIX. XX. XXII et achève les poèmes XXIV et XXX. Verlaine estime alors que son livre est achevé et il pense le publier chez Albert Savine, son nouvel éditeur. Mais ce dernier lui conseille de donner à son volume plus d'ampleur. Durant l'année 1890, Verlaine écrit donc neuf nouveaux poèmes : XVI, XVIII. XXI, XXIII, XXV, XXVII, XXVIII, XXIX et XXXI. Mais, Verlaine se fâche alors avec Savine et renoue avec Léon Vanier, à qui, après avoir composé le poème XVII, il envoie le manuscrit en janvier 1891. Bonheur est publié au début du mois de mai ; treize poèmes avaient déjà vu le jour dans des revues entre avril 1888 et janvier 1894.





Bonheur se tourne d'abord vers le passé. Verlaine évoque ses efforts pour mener une vie vertueuse et conforme à la foi retrouvée. II regrette ses fautes et son manque de ferveur. Il aurait voulu trouver près de lui une femme qui sût le comprendre et l'aider. Dans le poème XX, il rêve du couple parfait et d'une femme indulgente et aimante qui aurait su l'encourager dans la persévérance. Car les tentations sont revenues assaillir le poète, qui seul n'a pas eu la force de toujours résister. Il accuse Mathilde de l'avoir abandonné et, qui plus est, d'avoir aggravé son malheur en refusant le pardon :



Puis on eut tous les deux tort,

Mais l'autre n'en convient pas.

(VI)



Ces accusations souvent injustes se trouvent parfois exprimées avec violence et grossièreté. Il lui reproche de le diffamer et de le poursuivre de sa haine. Et il en arrive à l'insulter :



Démon femelle, triple peste,

Gueuse inepte, lâche bourreau.

Horrible, horrible, horrible femme, (XIII)



Verlaine sait sa faiblesse et a besoin qu'on l'aide. De son amitié passionnée pour Frédéric Cazals, il attend le salut. Ce jeune homme, en apparaissant dans sa vie, l'a sauvé de la débauche, lui a montré la voie de la pureté et du renouveau :



Tu parus sur ma mer non pas comme une planche

De salut, mais le Salut même ! [...]

(XV)



Mais Bonheur envisage également l'avenir. Verlaine chante le pardon ; il veut oublier tout le mal qu'on lui a fait et toutes les souffrances subies. Il renonce à toute vengeance, et à la méchanceté il entend répondre par la bonté. Car le pardon rend l'homme semblable au Christ qui, au moment de mourir, priait pour ses bourreaux. Et, reprenant une demande du Notre Père, il souhaite que ce pardon suscite la miséricorde et le pardon de Dieu. Dans un élan sincère, il s'écrie :



Et puisque je pardonne.

Mon Dieu, pardonnez-moi.



Verlaine se reproche de ne pas assez connaître et aimer Dieu. Il renonce à toute concupiscence charnelle et spirituelle, à la luxure, à la colère et à l'orgueil. Il vante la chasteté qu'il place immédiatement, dans l'ordre desvertus, après l'amour de Dieu et des hommes. La chasteté résulte, il le sait, d'une lutte constante et rude. Mais elle préside à la vie du couple chrétien, habite la cellule du moine et de la moniale. Elle illumine et transfigure la vie. Verlaine a le ferme désir de plaire à Dieu et de s'abandonner à sa volonté. Cette conduite chrétienne convient parfaitement à son tempérament, qui volontiers renonce à agir et, comme on l'a vu dans les Poèmes saturniens, se laisse mner par son destin. Mais ici cet abandon a une tonalité chrétienne. Verlaine consent donc à expier ses fautes passées et à souffrir. Ainsi, lorsqu'ilse trouve à l'hôpital, où il végète comme dans une sorte de prison, il considère qu'il s'agit là d'une vie de pénitence qui rachète les excès commis. Il veut retrouver un cour simple, franc et modeste, qui sache aimer. La prière lui apparaît comme une nécessité vitale :



Prier obstinément. Plonger dans la prière

C'est se tremper aux flots d'une bonne rivière.

(XXIV)



Il souhaite vivement mener cette vie chrétienne jusqu'à son terme et qu'à son lit de mort un prêtre soit présent et l'assiste. Et il affirme sa foi dans le Christ, qu'il adore dans sa Passion plutôt que dans sa Résurrection :



Ô grand Crucifié suprême

Donnant pour nous vos maux soufferts

(XVI)



Il invoque également la Vierge Marie, dont l'Assomption se trouve célébrée dans le poème XXIX.

Bonheur révèle ainsi une poésie authentiquement chrétienne. Certes, quelques poèmes ont un ton trop moralisateur et trop abstrait, où la théologie morale l'emporte sur la vie spirituelle. Mais, le plus souvent, les poèmes montrent une profonde connaissance de la Bible et puisent leur inspiration dans la parole de Dieu. De nombreuses images bibliques et évangéliques viennent en nourrir la substance. Ainsi, Verlaine qui a fait couler tant de pleurs se compare à Moïse faisant sourdre l'eau du rocher ; ou bien encore il se réfère au personnage de Job et à Jacob luttant avec l'Ange (XVI). Dans le poème ILT, le vers 17 rappelle la parole de Jésus à Gethsémani (« L'esprit est ardent mais la chair est faible », Matthieu, xxvi, 41) et le vers 22 :



Combien doux est le joug et le fardeau léger reproduit cette autre parole : « Mon joug est aisé et mon fardeau léger » (Matthieu, xi, 30). La fin du poème XXII fait allusion à la parabole de la paille et de la poutre (Matthieu, vu, 7, 3-6). Et ces vers :



Mais tu vins, tu parus, tu vins comme un voleur

- Tel Christ viendra - [...]

(XV) renvoient au passage de Matthieu (24, 43-44) où Jésus compare son retour imprévisible à celui d'un voleur. « Qu'ils entrent dans Ma Joie » (XV) rappelle le verset du psaume « Intra in gaudium Domini lui ». La liturgie inspire aussi certains poèmes. Ainsi, le poème XXIII évoque successivement la messe du jeudi saint où les cloches cessent de sonner « au milieu du Gloria », l'office où l'on consacre les saintes huiles, le dépouillement de l'autel, puis la messe du samedi saint avec la liturgie de l'eau et de la lumière qui célèbrent la Résurrection.

Verlaine, dans Bonheur, s'éloigne de l'art de la suggestion et s'oriente vers une nouvelle esthétique. Il affirme une exigence de sincérité ; les lecteurs refusent l'artifice, l'ostentation, les « trucs un peu trop niais » :



L'art, mes enfants, c'est d'être absolument soi-même

(XVIII)



Cela entraîne la simplicité et la clarté, où la visée esthétique rejoint les requêtes de l'éthique. L'art et la vie viennent se confondre dans un même besoin de transparence. Pourtant, cette simplicité n'aboutit pas au prosaïsme et ne s'obtient que par un long travail :



Et vive un vers bien simple, autrement, c'est la prose.

(XVIII)



On le voit dans quelques admirables réussites, comme l'évocation des trois Noëls passés à Londres, à Paris, à l'hôpital :



La neige à travers la brume

Tombe et tapisse sans bruit

Le chemin creux qui conduit A l'église [...].

(XIX)



Construit seulement sur deux rimes, écrit en heptasyllabes au rythme incertain, ce poème parvient, à travers la simplicité des images et de la musique, à peindre un paysage dont la suggestion symbolique se révèle peu à peu : ce chemin mal éclairé figure la vie angoissée du poète qui aperçoit au loin le salut. De même, dans le poème XXIII, l'atmosphère hivernale du paysage



Il pluvine, il neigcotte.

L'hiver vide sa holte correspond au dépouillement de l'église durant les jours saints et le soleil qui réchauffe la bise à l'allégresse de la Résurrection. Verlaine use de toutes les ressources de la métrique. Si dix-sept poèmes conservent l'alexandrin, parfois d'une sévérité et d'une rigueur excessives, d'autres utilisent avec bonheur le vers impair. Verlaine emploie le pentasyllabe (XXVIII, XXXUI) qui imite certains cantiques populaires, l'heptasyllabe (VI, XIX, XXI, XXVI) et l'ennéasyliabe (IV, VII, XXIX, XXXII) dont l'arythmie lui permet de parvenir à une fluidité fort heureuse. On notera l'originalité du poème XXXI, écrit en vers de quatorze syllabes ; Verlaine peint la fin de l'Office des morts et l'implacable lenteur du glas qui résonne et partant de la cathédrale se répand alentour; ce vers très long convient parfaitement à le suggérer :



Et plane et pleure sur les villes et sur la campagne

Dans la nuit tôt venue en la saison arriérée.



Dans Bonheur, Verlaine avait l'intention de chanter la sérénité de l'âme chrétienne, qui a trouvé Papaisement. De tous ses voux, il appelle le bonheur :



Maintenant, au gouffre du Bonheur !

Ouragan de calme, floi de paix

(VII)



Mais il n'aiteint pas cet état de calme intérieur ; trop de rancunes tenaces, trop de colères inapaisées le déchirent encore. Pourtant, lorsqu'il évite le ton de la prédication, il exprime le bonheur de l'âme chrétienne qui a découvert le sens de sa vie.






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Après une enfance à Metz, il fait ses études à Paris et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville. Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale et fait la connaissance de nombreux poètes célèbres de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers. Verlaine est d'un caractère timide, et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux : il se tourne alors vers la b

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