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Jules Laforgue



Orientation bibliographique / Ouvres de Jules Laforgue


Poésie / Poémes d'Jules Laforgue





L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbitre, c'est en mettant en scène le Christ et un Pierrot désinvolte et raisonneur. Ailleurs, la Mort - cette mort qui prendra Laforgue bien trop tôt et qui avait déjà emporté sa mère alors qu'il n'était qu'un adolescent - sera chantée en argot par un fossoyeur. Rien, donc, ne pèse ou ne pose chez Laforgue, même lorsque les idées abordées pourraient être lourdes, ce qui n'empêche jamais ses vers d'émouvoir.

Dans les Complaintes ou dans ces Premiers poèmes que Laforgue voulait « philosophiques », la condition humaine est montrée dans ce qu'elle de plus cru, de plus absurde : avec Résignation, le poète parle de notre vanité à laisser notre marque dans l'univers; dans Suis-je ?, Laforgue évoque le caractère éphémère de l'existence humaine en se demandant ce qu'étaient jadis les atomes composant maintenant nos corps, et ce qu'ils seront à l'avenir, lorsque nos êtres seront décomposés. Il n'y a plus d'ironie ici, plus de trivialités, mais seulement une angoisse mise à nue.



L'oeuvre poétique de Jules Laforgue se distingue par-dessus tout par un sens de l'ironie et un sens de l'aliénation, une désaffection. Ses influences sont Charles Baudelaire, poète du spleen, et Walt Whitman dont il traduisit certains textes en vers libres. On y voit également l'empreinte de la philosophie pessimiste de Schopenhauer et la théorie de l'inconscient de von Hartmann. Inspiré par Rimbaud et Corbière, il composera de nouveaux mots et expérimentera avec le parler courant. Ainsi, dans « Les complaintes », il présente une série de monologues basés sur des types de personnages populaires et sur des chansons traditionnelles. Ce mélange de l'art le plus sophistiqué avec un style très populaire brisa les frontières entre l'art élitiste et l'art populaire.



C'est avec deux oeuvres posthumes, « Moralités légendaires » et « Derniers vers » (1890) que les critiques littéraires découvriront Jules Laforgue et que sa notoriété s'établira. Chaque récit des Moralités prend un personnage célèbre et connu du lecteur, issu des oeuvres de Shakespeare, Wagner ou Flaubert entre autres, et en reprend l'histoire sur un ton parodique. Ces histoires démontrent le talent de Laforgue en matière de maîtrise de la langue, de la caractérisation et de l'ironie. « Derniers vers » peut être vu comme un unique poème, long et complexe avec une structure à douze parties, ou comme douze poèmes distincts mais liés. Le sujet n'est pas tranché dans la mesure où la publication posthume s'est faite sans l'aide d'instructions particulières de l'auteur. Mélangeant des objets de la vie quotidienne avec des idéaux romantiques, l'oeuvre mélancolique, créative et imagée démontre la maturité artistique atteinte par Laforgue. Pour certains spécialistes de la littérature, ces vers constituent l'exemple le plus abouti jamais crée en vers libre.



OUVRES



Ouvres complètes.



Edition intégrale revue sur les manuscrits originaux avec de nombreux inédits et l'ouvre graphique de Laforgue. Edition établie par Pierre-Olivier Walzer, Pascal Pia, Daniel Grojnowski et Jean-Lowis Dcbauve, avec le concours de David Arkell. Lausanne. l'Age d'Homme.

T.I, 1986 : Oeuvres de jeunesse, Stéphane Vassiliew, Pierrot fumiste, Le sanglot de la terre. Les complaintes, l'Agneda de 1883, textes divers et correspondance jusqu'en 1883.

T.n (à paraître ) : L'imitation de Notre-Dame la Lune, Des fleurs de bonne volonté, Moralités légendairees. Carnet de 1885-86, textes divers de 1886, chronique de 1887, correspondance de 1884 à 1887.

T.III (à paraître) : Critique littéraire, critique d'art, Berlin, la cour, la ville. Notes sur la femme, mélanges divers et supplément aux T.I et T.n.

Cette édition remplacera l'ancienne édition du Mercure de France (1922-1930, 6 vol.) : Oeuvres complètes, demeurée inachevée.

Poésies complètes. 2 vol. I : Les complaintes et les premiers poèmes. II : L'imitation de Notre-Dame le lune. Le concile féerique. Des fleurs de bonne volonté. Derniers vers. Edition présentée, établie et annotée par Pascal Pia. Paris, Poésie/Gallimard, 1979. Cette édition, facilement accessible, offre un texte satisfaisant.

Les complaintes. L'imitation de Notre-Dame la lune. Texte commenté et présenté par Pierre Reboul. Paris. Imprimerie nationale, coll. « Lettres françaises ». 1981. Comporte une iconographie de Laforgue.

Moralités légendaires. Editition critique par Daniel Grojnows-

ki. Paris et Genève, Droz, coll. « Textes littériarres français »,

1980. Edition d'excellente qualité. Moralités légendaires. Edition présentée, établie et annotée par

Pascal Pia. Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1977. Cette

édition reprend, avec ses fautes de lecture, l'édition originale

de La revue indépendante (1887). Feuilles volantes. Edition et présentation de Daniel Grojnoski.

Paris, le Sycomore, 1981. Ensemble de notes et de carnets

posthumes parus précédemment dans divers périodiques

(Mercure de France, Revue blanche, etc.). Berlin, la cour et la ville. Introduction de G. Jean Aubry. Paris,

Editions de la Sirène, 1922. Textes de critique d'art. Réunis et présentés par Mireille Dottin.

Presses universitaires de Lille, 1988. Correspondance. 2 vol., Paris Mercure de France, 1924 et 1925.

Repris par Slatkine Rcprints, Genève, 1979.



D'autres éditions, partielles et souvent peu fiables, ont paru depuis le début du siècle. Elles concernent aussi bien les poèmes en vers et en prose que le théâtre, les notes, les projets, les chroniques, la correspondances, etc. L'édition de l'Age d'Homme devrait mettre de l'ordre dans ce fatras.



ÉTUDES



Arkell, David, Looking for Laforgue, an informai biography. Manchester, Carcanet Press, 1979. (Avec de nombreux inédits).

Chauvelot, Robert, Jules Laforgue inconnu. Paris, Nouvelles Editions Debresse, 1973.

Debauve, Jean-Louis, Laforgue en son lemps. Neuchâtel, La Baconuièrc, 1972. (Contient la correspondance de Laforgue avec son éditeur et la réception critique de l'époque).

Durry, Marie-Jeanne, Jules Laforgue. Paris, Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », 1952 (Réimpr., 1963).

Grojnowski, Daniel, « Poétique de Laforgue », Critique,

n° 237, février 1967. p. 254-265. Grojnowski, Daniel, « Poétique du vers libre : Derniers vers

de Jules Laforgue », Rev. d'hist. litt. de la France- octobre

1984, p. 390-413. Guichard, Léon. Jules Laforgue et ses poésies. Paris, Nizet,

1972. Reboul, Pierre, Laforgue. Paris, Hatier, 1960. Ruchon. François, Jules Laforgue, sa vie, son ouvre. Genève,

Editions Albert Ciana, 1924.



DOSSIERS



Jules Laforgue : Essays on a poet 's life and work. Edited by

Warren Ramsey. London and Amsterdam, Feffer and Simons

Inc., 1969. « Jules Laforgue », Revue des Sciences humaines, n° 178,

avril-juin 1980. « Jules Laforgue », Europe, mai 1985. « Laforgue », La Quinzaine littéraire, n° 488, 16-30 juin 1987. Laforgue aujourd'hui. Paris, José Corti, 1988.



OUVRAGES ENTIÈREMENT CONSACRÉS À LAFORGUE

Gustave Kahn : Jides Laforgue, dessin d'Emile Laforgue. Les Hommes d'aujourd'hui, n° 298. Léon Vanicr, s.d.
Camille Mauclair : Jules Laforgue, essai, préface de Maurice Maeterlinck. Mercure de France, 1896.
Médéric Dufour : Une philosophie de l'Impressionnisme. Étude sur l'Esthétique de Jules Laforgue. A. Messein, 1904.
Henri Guilbbaux : Jules Laforgue. Portraits d'hier, Henri Fabre, 1911.
François Ruchon : Jules Laforgue, sa vie, son ouvre. Genève, Éditions Albert Ciana, 1924.
Jeanne Cuisinier : Jules Laforgue. A. Messein, 1925.
Léon Guichard : Jules Laforgue et ses poésies. Presses Universitaires de France, 1950.
Marie-Jeanne Durry : Jules Laforgue. Éditions Pierre Seghers, 1952. (Essai suivi de morceaux choisis et de lettres.)
Pierre Reboul : Laforgue. Hatier, i960.
Jules Laforgue, essays on a poets's life and work, edited by Warren Ramsey, with a préface by Harry T. Moore. Car-bondale and Edwardsville, Southern Illinois University Press; London and Amsterdam, Feffer and Simons, Inc., 1 .,09. (Contient les essais suivants : Laforgue in America, A Testimony, par Malcolm Cowley; Leah Laforgue, her parents and family, par Clive W. Lee; Laforgue and Baudelaire, par Raymond Poggenburg; Laforgue among the Symbolists, par Henry Peyre; Laforgue and his time, par Léo Weinstein; The moral of Moralités, par William Jay Smith; Laforgue and Mallarmé, par Robert Gréer Colin; Laforgue and the théâtre, par Haskell M. Block; The resl is silence : Hamlet as décadent, par Peter Brooks ; The place of Laforgue in Ezra Pound's literary criticism, par N. Christoph de Nagy; Jules Laforgue and Samuel Beckett : A rapprochement, par Erika Ostrovsky; Phryne, or More than one right Word, par Warren Ramsey.)
Jean-Louis Debauve : Laforgue en son temps. Correspondance de Jules Laforgue avec son éditeur et dossier critique publiés avec une introduction et des notes. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1972.
Docteur Robert Chauvelot -.Jules Laforgue inconnu (avec poèmes inédits). Nouvelles Éditions Debresse, 1973. (Le même auteur avait publié sous le titre Divers, Nouvelles Editions Debresse, 1971, un volume signé de son nom e réunissant 79 sonnets de sa composition, précédés de dix-sept poèmes de Laforgue.)

ouvrages concernant partiellement laforgue et son ouvre

Charles Morice : La Littérature de tout à l'heure. Perrin, 1889.
Georges Vanor : L'Art symboliste. Léon Vanier, 1889.
Jules Huret : Enquête sur l'évolution littéraire. Charpentier, 1891.
George Moore : Impressions and opinions. Two unknovin poets : Rimbaud and Laforgue. London, 1891.
Portraits du prochain siècle, tome premier [seul paru]. Edmond Girard, 1894. (Ouvrage collectif contenant une notice de Félix Fénéon sur Jules Laforgue.)
Teodor de Wyzewa : Nos maîtres. Perrin, 1895.
Remy de Gourmont : Le Livre des masques. Mercure de France, 1896.
Arthur Sïmons : The Symbolist Movement in literature. London, W. Heinemann, 1899.
Ad. Van Bever et Paul Léautaud : Poètes d'aujourd'hui. Mercure de France, 1900. (Dans la première édition de ce recueil de morceaux choisis, la notice relative à Laforgue est signée des initiales de Paul Léautaud.)
Gustave Kahn : Symbolistes et Décadents. Léon Vanier, 1902.
André BeaUNIer : La Poésie nouvelle. Mercure de France, 1902.
A. Van Hamel : Franske Symbolisten. Amsterdam, Gids, 1902.
Adolphe Retté : Le Symbolisme. Léon Vanier, I9°3-
Remy de Gourmont : Promenades littéraires, I. Mercure de France, 1904.
Francis de Miomandre : Visages. Bruges, Arthur Herbert, 1907.
André Barre : Le Symbolisme. Jouve, 1912. Remy de Gourmont : Promenades littéraires, quatrième série. Mercure de France, 1912.
Paul Escoubb : Préférences. Mercure de France, i9'3-
Anne Osmont : Le Mouvement symboliste. Maison du Livre, 1917-
Ernest Raynaud : La Mêlée symboliste (1870-1890), portraits
et souvenirs. La Renaissance du Livre, 1918. Edouard Dujardin : Les Premiers Poètes du vers libre. Mercure
de France, 1922. René Ghil : Les Dates et les ouvres. Éditions G. Crès et C'c,
1923-Henri Clouard : La Poésie française moderne. Gauthier-Villars,
1924. Gervasio et Alvaro Guillot Munoz : Lautréamont et Laforgue. Montevideo, 1925. Gustave Kahn : Silhouettes littéraires. Éditions Montaigne,
1925-Henri de Régnier : Nos rencontres. Mercure de France, «931. Guy Michaud : Message poétique du Symbolisme. Librairie
Nizct, 1947, 3 vol. David Lehman : The Esthetic of the Symbolism. Oxford Uni-
versity Press, 1950. Kenneth Cornell : The Symbolist Movement. Yale University
Press, 1931. Marie Brunfaut : Jules Laforgue, les Ysaye et leur temps.
Bruxelles, Brepols, 1961. Pauline Newman-Gordon : Corbière, Laforgue, Apollinaire
ou le rire en pleurs. Nouvelles Éditions Debresse, 1964.





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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
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Portrait de Jules Laforgue


Biographie Jules Laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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