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Jules Laforgue



Le philosophe scythe - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





Un
Philosophe austère, et né dans la
Scythie,

Se proposant de suivre une plus douce vie,

Vovagea chez les
Grecs, et vit en certains lieux

Un
Sage assez semblable au vieillard de
Virgile,

Homme égalant les rois, homme approchant des
Dieux,

Et, comme ces derniers, satisfait et tranquille.

Son bonheur consistoit aux beautés d'un jardin.

Le
Scythe l'y trouva qui, la serpe à la main.

De ses arbres à fruit retranchoit l'inutile,

Ebranchoit, émondoit, ôtoit ceci, cela.

Corrigeant partout la nature,
Excessive à payer ses soins avec usure.

Le
Scythe alors lui demanda : «
Pourquoi cette ruine? Étoit-il d'homme sage
De mutiler ainsi ces pauvres habitants?
Quittez-moi votre serpe, instrument de dommage:

Laissez agir la faux du
Temps :
Ils iront assez tôt border le noir rivage. -
J'ôte le superflu, dit l'autre, et l'abattant,

Le reste en profite d'autant. »
Le
Scythe, retourné dans sa triste demeure,
Prend la serpe à son tour, coupe et taille à toute heure;
Conseille à ses voisins, prescrit à ses amis

Un universel abatis.
Il ôte de chez lui les branches les plus belles.
Il tronque son verger contre toute raison,

Sans observer temps ni saison,

Lunes ni vieilles ni nouvelles.
Tout languit et tout meurt.

Ce
Scythe exprime bien



Un indiscret stoïcien :

Celui-ci retranche de l'âme
Désirs et passions, le bon et le mauvais,

Jusqu'aux plus innocents souhaits.
Contre de telles gens, quant à moi, je réclame.
Ils ôtent à nos cceurs le principal ressort;
Ils font cesser de vivre avant que l'on soit mort.






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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue


Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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