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Jules Laforgue



Le mal marié - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





Que le bon soit toujours camarade du beau,

Dès demain je chercherai femme;
Mais comme le divorce entre eux n'est pas nouveau,
Et que peu de beaux corps, hôtes d'une belle âme,

Assemblent l'un et l'autre point,
Ne trouve/ pas mauvais que je ne cherche point.
J'ai vu beaucoup d'hymens; aucuns d'eux ne me tentent :
Cependant des humains presque les quatre parts
S'exposent hardiment au plus grand des hasards;
Les quatre parts aussi des humains se repentent.
J'en vais alléguer un qui, s'étant repenti,

Ne put trouver d'autre parti

Que de renvoyer son épouse,

Querelleuse, avare, et jalouse.
Rien ne la contentoit, rien n'étoit comme il" faut :
On se levoit trop tard, on se couchoit trop tôt;
Puis du blanc, puis du noir, puis encore autre chose.
Les valets enrageoient; l'époux étoil à bout : «
Monsieur ne songe à rien.
Monsieur dépense tout,

Monsieur court,
Monsieur se repose. »
Elle en dit tant, que
Monsieur, à la fin,

Lassé d'entendre un tel lutin.

Vous la renvoie à la campagne
Chez ses parents.
La voilà donc compagne



De certaines
Philis qui gardent les dindons

Avec les gardeurs de cochons.
Au bout de quelque temps, qu'on la crut adoucie,
Le mari la reprend. «
Eh bien! qu'avez-vous fait?

Comment passiez-vous votre vie?
L'innocence des champs est-elle votre fait?

-
Assez, dit-elle; mais ma peine Étoit de voir les gens plus paresseux qu'ici :

Ils n'ont des troupeaux nul souci.
Je leur savois bien dire, et m'attirois la haine

De tous ces gens si peu soigneux. -
Eh!
Madame, reprit son époux tout à l'heure.

Si votre esprit est si hargneux,

Que le monde qui ne demeure
Qu'un moment avec vous et ne revient qu'au soir

Est déjà lassé de vous voir.
Que feront des valets qui toute la journée

Vous verront contre eux déchaînée?

Et que pourra faire un époux
Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous?
Retournez au village : adieu.
Si, de ma vie,

Je vous rappelle et qu'il m'en prenne envie,
Puissé-je chez les morts avoir pour mes péchés
Deux femmes comme vous sans cesse à mes côtés! »






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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue


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Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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