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Jules Laforgue



L'aigle, la laie et la chatte - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





L'Aigle avoit ses petits au haut d'un arbre creux,

La
Laie au pied, la
Chatte entre les deux,
Et sans s'incommoder, moyennant ce partage.
Mères et nourrissons faisoient leur tripotage.

La
Chatte détruisit par sa fourbe l'accord;

Elle grimpa chez l'Aigle, et lui dit : «
Notre mort

(Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères)

Ne tardera possible guères.
Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment
Cette maudite
Laie, et creuser une mine?
C'est pour déraciner le chêne assurément,
Et de nos nourrissons attirer la ruine :
L'arbre tombant, ils seront dévorés;
Qu'ils s'en tiennent pour assurés.
S'il m'en restoit un seul, j'adoucirois ma plainte. »
Au partir de ce lieu, qu'elle remplit de crainte,
La perfide descend tout droit

A l'endroit
Où la
Laie étoit en gésine. «
Ma bonne amie et ma voisine,
Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis :
L'Aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits.
Obligez-moi de n'en rien dire :
Son courroux tomberoit sur moi. »
Dans cette autre famille ayant semé l'effroi,

La
Chatte en son trou se retire.
L'Aigle n'ose sortir, ni pourvoir aux besoins

De ses petits; la
Laie encore moins :
Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins,
Ce doit être celui d'éviter la famine.
A demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine.
Pour secourir les siens dedans l'occasion;
L'Oiseau royal, en cas de mine;
La
Laie, en cas d'irruption.
La faim détruisit tout; il ne resta personne
De la gent marcassine et de la gent aiglonne
Qui n'allât de vie à trépas :
Grand renfort pour messieurs les
Chats.

Que ne sait point ourdir une langue traîtresse



Par sa pernicieuse adresse!
Des malheurs qui sont sortis
De la boîte de
Pandore,
Celui qu'à meilleur droit tout l'univers abhorre
C'est la fourbe, à mon avis.





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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue


Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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