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Jules Laforgue



Complainte du temps et de sa commère l'espace - Poéme


Poéme / Poémes d'Jules Laforgue





Je tends mes poignets universels dont aucun
N'est le droit ou le gauche, et l'Espace, dans un
Va-et-vient giratoire, y détrame les toiles
D'azur pleines de cocons à fotus d'Étoiles.
Et nous nous blasons tant, je ne sais où, les deux
Indissolubles nuits aux orgues vaniteux
De nos pores à
Soleils, où toute cellule
Chante :
Moi !
Moi ! puis s'éparpille, ridicule !



Elle est l'infini sans fin, je deviens le temps

Infaillible.
C'est pourquoi nous nous perdons tant.

Où sommes-nous ?
Pourquoi ?
Pour que
Dieu

s'accomplisse ?
Mais l'Eternité n'y a pas suffi !
Calice
Inconscient, où tout cour crevé se résout.
Extrais-nous donc alors de ce néant trop tout !
Que tu fisses de nous seulement une flamme,
Un vrai sanglot mortel, la moindre goutte d'âme !



Mais nous bâillons de toute la force de nos
Touts, sûrs de la surdité des humains échos.
Que ne suis-je indivisible !
Et toi, douce
Espace,
Où sont les steppes de tes seins, que j'y rêvasse ?
Quand t'ai-je fécondée à jamais ?
Oh ! ce dut
Etre un spasme intéressant !
Mais quel fut mon but ?



Je t'ai, tu m'as.
Mais où ?
Partout, toujours.
Extase
Sur laquelle, quand on est le
Temps, on se blase.

Or, voilà des spleens infinis que je suis en

Voyage vers ta bouche, et pas plus à présent

Que toujours, je ne sens la fleur triomphatrice

Qui flotte, m'as-tu dit, au seuil de ta matrice.

Abstraites amours ! quel infini mitoyen

Tourne entre nos deux
Touts ?
Sommes-nous deux ? ou

bien (Tais-toi si tu ne peux me prouver à outrance,
Illico, le fondement de la connaissance,



Et, par ce chant :
Pensée,
Objet,
Identité !
Souffler le
Doute, songe d'un siècle d'été)
Suis-je à jamais un solitaire
Hermaphrodite,
Comme le
Ver solitaire, ô ma
Sulamite ?
Ma complainte n'a pas eu de commencement.
Que je sache, et n'aura nulle fin ; autrement.
Je serais l'anachronisme absolu.
Pullule
Donc, azur possédé du mètre et du pendule !



Ô
Source du possible, alimente à jamais
Des pollens des soleils d'exil, et de l'engrais
Des chaotiques hécatombes, l'automate
Universel où pas une loi ne se hâte.
Nuls à tout, sauf aux rares mystiques éclairs
Des élus, nous restons les deux miroirs d'éther
Réfléchissant, jusqu'à la mort de ces
Mystères,
Leurs
Nuits que l'Amour jonche de fleurs éphémères.



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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue

Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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