Etienne Jodelle |
Tu sais, ô vaine Muse, ô Muse solitaire Maintenant avec moi, que ton chant qui n'a rien Du vulgaire ne plaît non plus qu'un chant vulgaire. Tu sais que plus je suis prodigue de ton bien, Pour enrichir des Grands l'ingrate renommée Et plus je perds le temps, ton espoir et le mien. Tu sais que seulement toute chose est aimée Qui fait d'un homme un singe, et que la Vérité Sous les pieds de l'Erreur gît ores assommée. Tu sais que l'on ne sait où gît la volupté Bien qu'on la cherche en tout, car la Raison sujette Au Désir trouve l'heur en l'infélicité. Tu sais que la Vertu, qui seule nous rachète De la nuit, se retient elle-même en sa nuit Pour ne vivre qu'en soi, sourde, aveugle et muette. Tu sais que tous les jours celui-là plus la fuit Qui montre mieux la suivre et que notre visage Se masque de ce bien à qui notre cour nuit. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Etienne Jodelle (1532 - 1573) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Etienne Jodelle | |||||||||
Biographie / Ouvres1532 BibliographiePoète et dramaturge français, l'une des gloires - mais la plus méconnue - de la Pléiade, Jodelle est aussi musicien, peintre, architecte, orateur et « vaillant aux armes ». Élève de Muret au collège de Boncourt, il fait jouer dès l'âge de vingt ans une pièce, Eugène, première tentative pour créer une comédie nationale. Jodelle semble avoir écrit une autre comédie, La Rencontre, qui, elle, est perd |
|||||||||