wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

André Chénier



La jeune captive - Poéme


Poéme / Poémes d'André Chénier





«
L'épi naissant mûrit de la faux respecté;
Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été

Boit les doux présents de l'aurore;
Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui,
Quoi que l'heure présente ait de trouble et d'ennui,

Je ne veux point mourir encore.



Qu'un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort :
Moi je pleure et j'espère.
Au noir souffle du nord

Je plie et relève ma tête.
S'il est des jours amers, il en est de si doux!
Hélas! quel miel jamais n'a laissé de dégoûts?

Quelle mer n'a point de tempête?



L'illusion féconde habite dans mon sein.
D'une prison sur moi
Tes murs pèsent en vain,

J'ai les ailes de l'espérance. Échappée aux réseaux de l'oiseleur cruel,
Plus vive, plus heureuse, aux campagnes du ciel

Philomèle chante et s'élance.



Est-ce à moi de mourir?
Tranquille je m'endors
Et tranquille je veille; et ma veille aux remords

Ni mon sommeil ne sont en proie.
Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux;
Sur des fronts abattus, mon aspect dans ces lieux

Ranime presque de la joie.



Mon beau voyage encore est si loin de sa fin!
Je pars, et des ormeaux qui bordent le chemin

J'ai passé les premiers à peine.
Au banquet de la vie à peine commencé,
Un instant seulement mes lèvres ont pressé

La coupe en mes mains encor pleine.



Je ne suis qu'au printemps, je veux voir la moisson,
Et comme le soleil, de saison en saison,

Je veux achever mon année.
Brillante sur ma tige et l'honneur du jardin,
Je n'ai vu luire encor que les feux du matin;

Je veux achever ma journée.



O mort! tu peux attendre; éloigne, éloigne-toi;
Va consoler les coeurs que la honte, l'effroi,

Le pâle désespoir dévore.
Pour moi
Paies encore a des asiles verts,
Les
Amours des baisers, les
Muses des concerts;

Je ne veux point mourir encore. »



Ainsi, triste et captif, ma lyre toutefois
S'éveillait, écoutant ces plaintes, cette voix,

Ces voux d'une jeune captive;
Et secouant le faix de mes jours languissants,
Aux douces lois des vers je pliai les accents

De sa bouche aimable et naïve.



Ces chants, de ma prison témoins harmonieux,
Feront à quelque amant des loisirs studieux

Chercher quelle fut cette belle.
La grâce décorait son front et ses discours,
Et comme elle craindront de voir finir leurs jours

Ceux qui les passeront près d'elle.





Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.



André Chénier
(1762 - 1794)
 
  André Chénier - Portrait  
 
Portrait de André Chénier


Ouvres

André Marie de Chénier, dit André Chénier, né le 30 octobre 1762 à Constantinople et mort guillotiné le 25 juillet 1794 à Paris, est un poète français. Il était le fils de Louis de Chénier.

mobile-img