wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Aimé Césaire



Pour saluer le tiers monde - Poéme


Poéme / Poémes d'Aimé Césaire





à
Léopold
Sedar
Senghor



Ah!

mon demi-sommeil d'île si trouble

sur la mer !



Et voici de tous les points

du péril l'histoire qui me fait

le signe que j'attendais,

Je vois pousser des nations.

Vertes et rouges, je vous salue,

bannières, gorges du vent ancien,

Mali,
Guinée,
Ghana



et je vous vois, hommes,

point maladroits sous ce soleil nouveau !

Ecoutez :

de mon île lointaine

de mon île veilleuse je vous dis
Hoo !

Et vos voix me répondent

et ce qu'elles disent signifie «
Il y fait clair ».
Et c'est vrai :



même à travers orage et nuit

pour nous il y fait clair.

D'ici je vois
Kiwu vers
Tanganika descendre

par l'escalier d'argent de la
Ruzizi

(c'est la grande fille à chaque pas

baignant la nuit d'un frisson de cheveux)

d'ici, je vois noués

Bénoué,
Logone et
Tchad ;

liés,
Sénégal et
Niger.

Rugir, silence et nuit rugir, d'ici j'entends

rugir le
Nyaragongo.



De la haine, oui, ou le ban ou la barre et l'arroi qui grunnit, mais d'un roide vent, nous contus, j'ai vu décroître la gueule négrière !

Je vois l'Afrique multiple et une verticale dans la tumultueuse péripétie avec ses bourrelets, ses nodules, un peu à part, mais à portée du siècle, comme un cour de réserve.

Et je redis :
Hoo mère !

et je lève ma force

inclinant ma face.
Oh ma terre ! que je me l'émiette doucement entre pouce et index que je m'en frotte la poitrine, le bras,

le bras gauche,

que je m'en caresse le bras droit.

Hoo ma terre est bonne, ta voix aussi est bonne avec cet apaisement que donne un lever de soleil !

Terre, forge et silo.
Terre enseignant nos routes, c'est ici, qu'une vérité s'avise, taisant l'oripeau du vieil éclat cruel.

Vois: l'Afrique n'est plus au diamant du malheur

un noir cour qui se strie ;

notre
Afrique est une main hors du ceste, c'est une main droite, la paume devant et les doigts bien serrés ;

c'est une main tuméfiée,

une-blessée-main-ouverte,

tendue,

brunes, jaunes, blanches, à toutes mains, à toutes les mains blessées du monde.





Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Aimé Césaire
(1913 - 2008)
 
  Aimé Césaire - Portrait  
 
Portrait de Aimé Césaire

Biographie

Aimé Césaire est né à Basse Pointe en Martinique le 26 juin 1913. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et soeurs.Son père disait de lui quand Aimé parle, la grammaire française sourit...

Ouvres

Poésie

Filmographie


Ouvres d'aimé césaire


mobile-img