Une vie de bohème - Poéme Tristesse

Dieu me garde
Je vis de rien, de l'eau du pain
Un regard, un poème
Une vie de bohème
Que j'aime

Je n'ai point de montre
Je dors encore
Quand l'horloge de l'église
À midi sonne.


Dehors est ma maison
Et je n'ai pour couche
Qu'un simple carton
Pour édredon j'ai le vent glacial
Qui ne m'abrite point des regards.

Souvent certains passants pressés
Me cognent du pied sans sourciller
D'autres parfois crachent et m'atteignent.
J'ai fait de l'indifférence mon parapluie
Je ne vois plus ces gens qui passent
Ils sont aussi fugaces que la brume
Ils se lèvent et s'évanouissent dans le néant.

Pour compagnon, j'ai un chien avec de moi
Lui au moins il est sensible et avenant
Il est bien plus humain que les humains.

Je n'en veux à personne
Personne de cette masse qui court
De cette marée d'esclaves qui se croient libres

J'ai choisi la rue et la solitude
Je ne crains rien même pas la mort
Car la mort est tout autant dans la rue
Que dans les maisons cossues.

Je vais libre et miséreux, il est vrai
Je n'ai rien, aucun bien
Mais au moins je m'appartiens.

Dieu me garde
Je vis de rien, de l'eau du pain
Un regard, un poème
Une vie de bohème
Que j'aime