L'AVEUGLE SAGE - Poéme Divers

Aveugle, je suis né
Nul malheur, nulle souffrance
C'est un aléa de la nature
Nulle dramaturgique tristesse
Je suis heureux ainsi
Avec mon âme j'écoute
Et j'entends vivre le monde
L'univers est une symphonie
Mes oreilles un vaste auditorium

J'entends un trot puis un hennissement
C'est un cheval qui vient
Puis son galop se perd au loin
J'écoute le violon dans les pins siffleurs
C'est le vent qui tient l'archer


Voilà que me parvient une voix
J'en frissonne de mon être entier
Puis vient un long silence
Et l'attente, et l'espérance
Et le désire d'entendre encore cette voix
Qui me tiens au corps, aux ventres, qui m'émeut !

Cette voix me parle à l'âme
C'est l'amour je le sais.
Un jour nos voix se sont mêlées
Puis nos joies, puis nos pas
Et nos cours, et nos âmes
Et nos corps, et nos vies !

J'aime ma bien aimée
Sans l'avoir de mes yeux vu, jamais
Et quoi qu'on m'ait dit de son apparence
Il n'y a que mon âme
Que la reçoit
Car nos âmes vibrent de concert.

Vous comprendrez
Que je ne comprenne rien
À ce que d'autres appellent « Le racisme » !
Cette plaie qui afflige les êtres si bien voyants
Et pourtant si mal aimant, et pourtant.
Qu'il plaise à Dieu de m'en garder indemne
Afin que je n'aime toujours qu'avec les yeux de l'âme.

*Contre l'absurdité du racisme.