Rémy Belleau |
Vien Somme vien, ton pouvoir n'est aux deux, Rien n'y sommeille, et de l'humeur sorcière De ton pavot, arrose ma paupière, Mon front, mon poil, mes temples, et mes yeux : Charme le mal d'un charme oblivieux Qui me travaille, et fait que plus n'espère Mon pauvre cour, qui souspirant s'altère Et qui n'eut onc faveur d'espérer mieux. Vien donc à moy, et du vent de tes aelles Evente un peu les angoisses cruelles Qui sans pitié me minent jusqu'à l'os : Et tous les ans, si tu m'es favorable, Ce mesme jour j'espandray sur la table De ton autel, du miel et des pavots. |
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Rémy Belleau (1528 - 1577) |
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Portrait de Rémy Belleau | |||||||||