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Philippe Jaccottet



Les eaux et les forêts - Poéme


Poéme / Poémes d'Philippe Jaccottet





I



La clarté de ces bois en mars est irréelle, tout est encor si frais qu'à peine insiste-t-elle.
Les oiseaux ne sont pas nombreux; tout juste si, très loin, où l'aubépine éclaire les taillis, le coucou chante.
On voit scintiller des fumées qui emportent ce qu'on brûla d'unejournée, la feuille morte sert les vivantes couronnes, et suivant la leçon des plus mauvais chemins, sous les ronces, on rejoint le nid de l'anémone, claire et commune comme l'étoile du matin.



II



Quand même je saurais le réseau de mes nerfs aussi précaire que la toile d'araignée, je n'en louerais pas moins ces merveilles de vert, ces colonnes, même choisies pour la cognée,

et ces chevaux de bûcherons...
Ma confiance devrait s'étendre un jour à la hache, à l'éclair, si la beauté de mars n'est que l'obéissance du merle et de la violette, par temps clair.



III



Le dimanche peuple les bois d'enfants qui geignent, de femmes vieillissantes ; un garçon sur deux saigne au genou, et l'on rentre avec des mouchoirs gris, laissant de vieux papiers près de l'étang...
Les cris s'éloignent avec la lumière.
Sous les charmes, une fille retend sa jupe à chaque alarme, l'air harassé.
Toute douceur, celle de l'air ou de l'amour, a la cruauté pour revers, tout beau dimanche a sa rançon, comme les fêtes ces taches sur les tables où le jour nous inquiète.



IV



Toute autre inquiétude est encore futile,

je ne marcherai pas longtemps dans ces forêts,

et la parole n'est ni plus ni moins utile

que ces chatons de saule en terrain de marais :

peu importe qu'ils tombent en poussière s'ils brillent, bien d'autres marcheront dans ces bois qui mourront, peu importe que la beauté tombe pourrie, puisqu'elle semble en la totale soumission.






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Philippe Jaccottet
(1925 - ?)
 
  Philippe Jaccottet - Portrait  
 
Portrait de Philippe Jaccottet


Biographie / Ouvres

L'oeuvre de Jaccottet puise son inspiration dans la contemplation du paysage de sa région. Son oeuvre se distingue notamment par le dépouillement et l'absence d'artifices. Son sujet préféré est l'étude de l'homme dans son milieu naturel. Son journal, publié dans « Les semaisons, carnets 1954-62 » (1984) et « La seconde semaison, carnets 1980-94 » (1996), montre son engagement permanent dans une co

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