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Philippe Desportes



Les amours d'hippolyte - Poéme


Poéme / Poémes d'Philippe Desportes





Icare est chut ici, le jeune audacieux,
Qui pour voler au ciel eut assez de courage;
Ici tomba son corps dégarni de plumage,
Laissant tous braves cours de sa chute envieux.



Ô bienheureux travail d'un esprit glorieux,
Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage!

Ô bienheureux malheur plein de tant d'avantage,
Qu'il rende le vaincu des ans victorieux!



Un chemin si nouveau n'étonna sa jeunesse,
Le pouvoir lui faillit, mais non la hardiesse;



Il eut pour le brûler des astres le plus beau ;



Il mourut poursuivant une haute aventure;
Le ciel fut son désir, la mer sa sépulture :
Est-il plus beau dessein ou plus riche tombeau ?



Amour en même instant m'aiguillonne et m'arrête,
M'assure et me fait peur, m'ard et me va glaçant,
Me pourchasse et me fuit, me rend faible et puissant,
Me fait victorieux et marche sur ma tête.

Ores bas, ores haut, jouet de la tempête,
Il va comme il lui plaît mon navire élançant :
Je pense être échappé quand je suis périssant,
Et quand j'ai tout perdu, je chante ma conquête.

De ce qui plus me plaît, je reçois déplaisir;
Voulant trouver mon cour, j'égare mon désir;
J'adore une beauté qui m'est toute contraire;



Je m'empêtre aux filets dont je me veux garder :
Et voyant en mon mal ce qui me peut aider,
Las ! je l'approuve assez, mais je ne le puis faire.



Je ressemble en aimant au valeureux
Persée *
Que sa belle entreprise a fait si glorieux,
Ayant d'un vol nouveau pris la route des dieux,
Et sur tous les mortels sa poursuite haussée.

Emporté tout ainsi de ma haute pensée
Je vole aventureux aux soleils de vos yeux,
Et vois mille beautés qui m'élèvent aux deux
Et me font oublier toute peine passée.

Mais, hélas! je n'ai pas le bouclier renommé
Dont contre tous périls
Vulcain l'avait armé,
Par lequel sans danger il put voir la
Gorgone.

Au contraire à l'instant que je m'ose approcher

De ma belle
Méduse inhumaine et félonne,

Un trait de ses regards me transforme en rocher.



Sommeil, paisible fils de la
Nuit solitaire,
Père aime nourricier de tous les animaux,
Enchanteur gracieux, doux oubli de nos maux,
Et des esprits blessés l'appareil salutaire,

Dieu favorable à tous, pourquoi m'es-tu contraire ?
Pourquoi suis-je tout seul rechargé de travaux,
Or, que* l'humide nuit guide ses noirs chevaux
Et que chacun jouit de ta grâce ordinaire?

Ton silence, où est-il?
Ton repos et ta paix,
Et ces songes volants comme un nuage épais,
Qui des ondes d'oubli vont lavant nos pensées ?

ô frère de la
Mort, que tu m'es ennemi!

Je t'invoque au secours, mais tu es endormi,

Et j'ards toujours veillant en tes horreurs glacées.



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Philippe Desportes
(1546 - 1606)
 
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