wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Nicolas Boileau



A m. racine, épître - Poéme


Poéme / Poémes d'Nicolas Boileau





Que tu sais bien,
Racine, à l'aide d'un acteur,

Émouvoir, étonner, ravir un spectateur !

Jamais
Iphigénie en
Aulide immolée

N'a coûté tant de pleurs à la
Grèce assemblée,

Que dans l'heureux spectacle à nos yeux étalé

En a fait sous son nom verser la
Champmeslé.

Ne crois pas toutefois, par tes savants ouvrages,

Entraînant tous les cours, gagner tous les suffrages.

Sitôt que d'Apollon un génie inspiré

Trouve loin du vulgaire un chemin ignoré,

En cent lieux contre lui les cabales s'amassent ;

Ses rivaux obscurcis autour de lui croassent;

Et son trop de lumière, importunant les yeux,

De ses propres amis lui fait des envieux ;

La mort seule ici-bas, en terminant sa vie,

Peut calmer sur son nom l'injustice et l'envie;

Faire au poids du bon sens peser tous ses écrits,

Et donner à ses vers leur légitime prix.



Avant qu'un peu de terre, obtenu par prière,
Pour jamais sous la tombe eût enfermé
Molière,
Mille de ces beaux traits, aujourd'hui si vantés,
Furent des sots esprits à nos yeux rebutés.
L'ignorance et l'erreur, à ses naissantes pièces,
En habits de marquis, en robes de comtesses,
Venaient pour diffamer son chef-d'ouvre nouveau,
Et secouaient la tête à l'endroit le plus beau.



Le commandeur voulait la scène plus exacte;
Le vicomte, indigné, sortait au second acte.
L'un, défenseur zélé des bigots mis enjeu,
Pour prix de ses bons mots le condamnait au feu ;
L'autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre,
Voulait venger la cour immolée au parterre.
Mais, sitôt que d'un trait de ses fatales mains,
La
Parque l'eut rayé du nombre des humains,
On reconnut le prix de sa
Muse éclipsée.
L'aimable
Comédie, avec lui terrassée,
En vain d'un coup si rude espéra revenir,
Et sur ses brodequins ne put plus se tenir.
Tel fut chez nous le sort du théâtre comique.

Toi donc qui, t'élevant sur la scène tragique,
Suis les pas de
Sophocle, et, seul de tant d'esprits,
De
Corneille vieilli sais consoler
Paris,
Cesse de t'étonner, si l'envie animée,
Attachant à ton nom sa rouille envenimée,
La calomnie en main quelquefois te poursuit.
En cela, comme en tout, le
Ciel qui nous conduit,
Racine, fait briller sa profonde sagesse.
Le mérite en repos s'endort dans la paresse :
Mais par les envieux un génie excité
Au comble de son art est mille fois monté;
Plus on veut l'affaiblir, plus il croît et s'élance.
Au
Cid persécuté
Cinna doit sa naissance,
Et peut-être ta plume aux censeurs de
Pyrrhus
Doit les plus nobles traits dont tu peignis
Burrhus...



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Nicolas Boileau
(1636 - 1711)
 
  Nicolas Boileau - Portrait  
 
Portrait de Nicolas Boileau
mobile-img