Marcel Thiry |
Naissance: Charleroi, le 13 mars 1897 Décès: Vaux-sous-Chèvremont, le 5 septembre 1977 Marcel Thiry est un écrivain belge d'expression française et un militant wallon. Dès l'année suivante, ses parents s'installent à Liège où son père fait commerce de bois de mine. À l'Athénée de Liège, un de ses condisciples est Robert Vivier. Marcel publie ses premiers vers dans Belgique-Athénée. En 1915, le jour de ses dix-huit ans, il passe la frontière hollandaise et gagne l'Angleterre où il s'engage dans l'armée belge. À l'exemple de son frère aîné, Oscar, il s'enrôle dans un groupe d'auto-canons qui s'embarque à Brest, pour Archangel. Commence alors une véritable anabase qui conduira les militaires belges de Russie en Galicie où ils participent, en 1916, à diverses offensives menées par les Russes contre les Allemands. Oscar, grièvement blessé à la tête, est trépané. En 1917, le régime est renversé. L'armée russe bat en retraite. Rappelé en France, le corps expéditionnaire traverse la Sibérie, le Pacifique, l'Amérique, l'Atlantique et rentre à Bordeaux en juin 1918. L'essentiel de cette aventure est conté par Oscar et Marcel Thiry dans Soldats belges à l'armée russe (1919) et réécrit par Marcel, seul, en 1965 (Le tour du monde en guerre des auto-canons belges). Cette étrange expédition constituera pour le poète, le nouvelliste et même le romancier une source d'inspiration constante. Le vers célèbre Toi qui pâlis au nom de Vancouver donne le titre de son plus célèbre recueil de poèmes. On lui doit également La Mer de la Tranquillité (1938), Nouvelles du grand possible (1960) et Nondum jam non (1966). En 1928, son père meurt. Thiry abandonne le barreau pour se consacrer aux affaires paternelles (charbon et exploitation forestière). Il publie d'autres recueils : Marchands (1936), qui fait alterner poèmes et récits, et La Mer de la Tranquillité (1938), transpositions, grâce à la magie du verbe, d'un univers réaliste que le poète côtoie quotidiennement (commerce, téléphone, wagons, automobile). Cette manière inédite de dire les inquiétudes, les joies, les regrets, les peines autant que les plus subtiles nuances du temps confèrent à son ouvre une originalité que le Prix triennal de poésie salue en 1935. Le 10 juin 1939, il est élu à l'Académie, mais en raison de la guerre, il n'y sera reçu qu'en 1946. Il en sera le secrétaire perpétuel de 1960 à 1972. En 1964, il reçut le Prix quinquennal de littérature pour l'ensemble de sa carrière. Il milita jusqu'à sa mort au sein du Rassemblement wallon, militantisme wallon qui était né dans l'entre-deux-guerres, notamment en réaction à la politique de neutralité soutenue par Léopold III, par ses articles dans L'Action wallonne. Sa fille, Lise Thiry, est une virologue de réputation mondiale. En hommage à son ouvre, le nom d'une avenue lui a été dédiée à Woluwe-Saint-Lambert et à Louvain la Neuve. Parallèlement à sa poésie, l'ouvre en prose de Thiry se poursuit au cours de l'après-guerre. Dans ses romans, récits, chroniques, nouvelles, tels Échec au temps (1945), Juste ou la Quête d'Hélène (1953), Comme si (1959), Les Nouvelles du Grand Possible, parmi lesquelles Concerto pour Anne Queur (1960), Simul et autres cas (1963), Nondum jan non (1966), on retrouve une volonté d'accréditer l'incroyable, l'impensable comme constante de l'existence (Jean Tordeur). Principales oeuvres Poésie: Toi qui pâlis au nom de Vancouver (1924) Plongeantes Proues (1925) L'Enfant prodigue (1927) Statue de la Fatigue Prix triennal de poésie 1934 Marchands (1936) La Mer de la Tranquillité (1938) Âges (1950) Usine à penser des choses tristes (1957) Vie-Poésie (1961) Le Festin d'attente (1963) Le Jardin fixe (1969) Saison cinq et quatre proses (1969) L'Ego des neiges (1972) Songes et spélonques (1973) L'Encore (1975) Essais: Voir grand (1921), essai politique Hitler n'est pas jeune (1940), pamphlet Lettre aux jeunes Wallons (1960), essai politique Le Poème et la langue (1967), essai littéraire |
Marcel Thiry (1897 - 1977) |
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Portrait de Marcel Thiry | |||||||||