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Louise Labé



ode xl a sire aymon - Ode


Ode / Poémes d'Louise Labé






Si je voulois par quelque effort
Pourchasser la perte, ou la mort
Du sire
Aymon, et j'eusse envye
Que sa femme luy fut ravie,
Ou qu'il entrast en quelque ennuy.
Je serois ingrat envers luy.



Car alors que je m'en vois veoir
La beaulté qui d'un doux pouvoir
Le cueur si doucement me brulle.
Le bon sire
Aymon se reculle.
Trop plus ententif au long tour
De ses cordes, qu'à mon amour.



Ores donq'il fault que son heur.
Et sa constance et son honneur
Sur mon luth vivement j'accorde,
Pinsetant l'argentine corde
Du lue de madame parfaict,
Non celle que son mary faict.


Cet
Aymon de qui quatre filz
Eurent tant de gloire jadis,
N'eust en sa fortune ancienne
Fortune qui semble à la tienne.
Sire
Aymon, car sans ses enfans
Il n'eust poinct surmonté les ans.



Mais toy sans en avoir onq'eu
As en vivant si bien vaincu
L'effort de ce
Faucheur avare,
Que quand ta mémoire si rare
Entre les hommes périra,
Le
Soleil plus ne reluira.

O combien je t'estime heureux !
Qui vois les trésors plantureux,
De ton espouze ma maistresse.
Qui vois l'or de sa blonde tresse.
Et les attraietz délicieux
Qu'Amour descoche de ses yeux.



Qui vois quand tu veulx ces sourciz,
Sourciz en hebeine noirciz.
Qui vois les beaultez de sa face.
Qui vois et contemples sa grâce.



Qui la vois si souvent baler,
Et qui l'ois si souvent parler.


Et qui vois si souvent encor,
Entre ces perles et cet or.
Un rubis qui luyt en sa bouche,
Pour adoucir le plus farouche.
Mais un rubiz qui sçait trop bien
La rendre à soy sans estre sien.

Ce n'est des rubiz qu'un marchant
Avare aux
Indes va cerchant,
Mais un rubiz qu'elle décore,
Plus que le rubiz ne l'honnore.
Fuyant ingrat à sa beaulté
Les apastz de sa privaulté.

Heureux encor qui sans nul soin
Luy vois les armes dans le poing,
Et brandir d'une force adextre.
Ores à gauche, ores à dextre,
Les piques et les braquemars
En faisant honte au mesme
Mars.

Mais pour bien ta gloire chanter
Je ne sçay que je doys vanter
Ou ton heur en telle abondance,
Ou la grandeur de ta constance.
Qui franc de ses beaultez jouyr
N'as que l'heur de t'en resjouyr.


Tu peulx bien cent fois en un jour
Veoir ceste bouche où niche amour.
Mais de fleurer jamais l'aleine,
Et l'ambre gris dont elle est pleine
Alléché de sa douce voix.
En un an ce n'est qu'une fois.



Tu peulx bien cent fois en un jour
Veoir ceste cuysse faicte au tour,

Tu peux bien veoir encor ce ventre.
Et ce petit amoureux antre
Ou
Venus cache son brandon,
Mais tu n'as point d*autre guerdon.



Puisses tu veoir souvent ainsi
Les beaultez et grâces aussi
Soit de son corps, soit de sa face,
Et puisse-je prendre en ta place
Les doux plaisirs et les esbatz
Qu'on prend aux amoureux combatz.



Et tousjours en toute saison.
Puisses tu veoir en ta maison
Maint et maint brave capitaine.
Que sa beaulté chez toy ameine,
Et tousjours, sire
Aymon, y veoir
Maint et maint homme de sçavoir.



Et lors qu'avec ton tablier gras
Et ta quenouille entre les bras
Au bruict de ton tour tu t'esgayes.
Puisse elle tousiours de mes playes,
Que j'ay pour elle dans le cueur,
Apaiser la douce langueur.






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Louise Labé
(1524 - 1566)
 
  Louise Labé - Portrait  
 
Portrait de Louise Labé


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Biographie / chronologie

Pierre Charly, apprenti cordier (peut-être d'origine italienne), né aux alentours de 1470, illettré au point de ne pas savoir signer, épouse Guillermette Decuchermois, sans doute âgée ; celle-ci est veuve depuis 1489 de Jacques Humbert, dit Labé (ou L'Abbé [forme la plus ancienne], l'Abé, Labbé, Labbyt), cordier installé rue de l'Arbre sec. Pierre reprend le surnom de Labé, qui est attaché au fond

Bibliographie

Louise Labé (ou Labbé) est née à Lyon vers l'année 1524. Son père, Pierre Charly, était un cordelier de la ville. Elle tirera son surnom, la belle cordelière, de son père aussi bien que de son futur époux, Ennemont Perrin, qui exercera la même activité.

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