wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Léo Ferré



L'opéra du ciel - Poéme


Poéme / Poémes d'Léo Ferré





J'ai tant pleuré que je n'ai plus
Le souvenir de mes alarmes
Car j'ai versé jusqu'à la larme
Qui me donnait l'air ingénu
Et si mon cour n'est pas plus pur
Que la source où boivent mes rêves
C'est qu'il est transpercé de glaives
Et qu'il reste criblé d'azur



Si j'avais les yeux du
Bon
Dieu

Je me les crèverais
Et pour amuser les curieux

Je les leur donnerais
Et par ces fenêtres nouvelles
Ils verraient ce « qu'on a cru voir »
Tous les millions de désespoirs
Vomis par mille clientèles



Si j'avais »es yeux du
Bon
Dieu
Je pleurerais des larmes rouges
Et jusqu'au plus profond des bouges
J'apporterais la paix des cieux



J'ai tant battu la vanité
Que le sang me monte à la tête
Moi qui croyais être à la fête
Et qui vis dans l'absurdité
Le grand amour que j'ai conçu
Pour les humains de la déroute
A terminé sa longue route
Et je demeure un invendu



Si j'avais les mains du
Bon
Dieu

Je me les couperais
Et pour aider les pauvres gueux

Moi je les leur coudrais
Sur les moignons de la misère
Dans les coulisses du bonheur
Ils pourraient se pétrir des cours
A renverser la terre entière



Si j'avais les mains du
Bon
Dieu
Je giflerais la bourgeoisie
Et trouverais des chirurgies
Pour occuper ces beaux messieurs



J'ai tant chante les desespoirs
Que ma voix s'est humanisée
Et qu'elle semble être passée
Sur de sinistres abattoirs
Je me fous de leur « rédemption »
Et je ne crois pas aux miracles
Car dans l'enfer de mes débâcles
Satan n'est qu'un échantillon



Si j'avais la voix du
Bon
Dieu

Je l'humaniserais
Et dans le micro des pouilleux



Je l'emprisonnerais
Et sur les ondes migratrices
S'envolerait le chant nouveau
Qui bercerait tous les salauds
A la recherche des polices



Si j'avais la voix du
Bon
Dieu
Je gueulerais dans le silence
De l'éternelle voûte immense

QUE
L'ON
PRÉTEND ÊTRE
LES
CIEUX







Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.



Léo Ferré
(1916 - 1993)
 
  Léo Ferré - Portrait  
 
Portrait de Léo Ferré


biographie

Poète... vos papiers !, poèmes (La Table ronde, 1956)
La Nuit, feuilleton lyrique (La Table ronde, 1956)
Mon programme, plaquette auto-éditée (1968)
Benoît Misère, récit (Robert Laffont, 1970)
Il est six heures ici et midi à New York, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1974)
Je parle à n'importe qui, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1979)

mobile-img