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Jules Supervielle



Le survivant - Poéme


Poéme / Poémes d'Jules Supervielle





Lorsque le noyé se réveille au fond des mers et que

son cour
Se met à battre comme le feuillage du tremble
Il voit approcher de lui un cavalier qui marche

l'amble
Et qui respire à l'aise et lui fait signe de ne pas avoir

peur.
Il lui frôle le visage d'une touffe de fleurs jaunes
Et se coupe devant lui une main sans qu'il y ait

une goutte de rouge.
La main est tombée dans le sable où elle fond sans

un soupir
Une autre main toute pareille a pris sa place et les

doigts bougent.

Et le noyé s'étonne de pouvoir monter à cheval.
De tourner la tête à droite et à gauche comme s'rl

était au pays natal,
Comme s'il y avait alentour une grande plaine, la

liberté,



Et la permission d'allonger la main pour cueillir un fruit de l'été.

Est-ce donc la mort cela, cette rôdeuse douceur
Qui s'en retourne vers nous par une obscure faveur?

Et serais-je ce noyé chevauchant parmi les algues
Qui voit comme se reforme le ciel tourmenté de fables.

Je tâte mon corps mouillé comme un témoignage faible

Et ma monture hennit pour m'assurer que c'est elle.

Un berceau bouge, l'on voit un pied d'enfant réveillé.
Je m'en vais sous un soleil qui semble frais inventé.

Alentour il est des gens qui me regardent à peine,
Visages comme sur terre, mais l'eau a lavé leurs peines.

Et voici venir à moi des paisibles environs
Les bêtes de mon enfance et de la
Création

Et le tigre me voit tigre, le serpent me voit serpent,
Chacun reconnaît en moi son frère, son revenant.

Et l'abeille me fait signe de m'envoler avec elle
Et le lièvre qu'il connaît un gîte au creux de la terre

Où l'on ne peut pas mourir.






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Jules Supervielle
(1884 - 1960)
 
  Jules Supervielle - Portrait  
 
Portrait de Jules Supervielle


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Biographie / Ouvres

Ses parents, français, se sont expatriés en Uruguay pour fonder une banque. De retour en France pour des vacances, l'année même de la naissance de Jules, il meurent tous les deux : il devait y avoir quelque chose dans l'eau du robinet. C'est son oncle et sa tante qui l'élèvent et qui s'occupent de la banque en Uruguay.
Ce n'est qu'à l'âge de 9 ans qu'il apprend qu'il est adopté.

Chronologie

De 1880 à 1883 : Bernard, oncle du poète, fonde en Uruguay une banque avec sa femme Marie-Anne. Cette entreprise devient rapidement familiale : Bernard demande à son frère Jules, père du poète, de venir le rejoindre en Uruguay. Jules fait du trio un parfait quatuor en épousant sa propre belle-soeur, Marie, soeur de Marie-Anne et mère du poète.

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