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Jean-Pierre Claris de Florian



Le chat et la lunette - Fable


Fable / Poémes d'Jean-Pierre Claris de Florian





Un chat sauvage et grand chasseur



S'établit, pour faire bombance,



Dans le parc d'un jeune seigneur



Où lapins et perdrix étaient en abondance.



Là, ce nouveau
Nemrod, la nuit comme le jour,



À la course, à l'affût également habile,



Poursuivait, attendait, immolait tour-à-tour



Et quadrupède et volatile.



Les gardes épiaient l'insolent braconnier ;



Mais, dans le fort du bois caché près d'un terrier,



Le drôle trompait leur adresse.



Cependant il craignait d'être pris à la fin,



Et se plaignait que la vieillesse



Lui rendît l'oil moins sûr, moins fin.



Ce penser lui causait souvent de la tristesse ;



Lorsqu'un jour il rencontre un petit tuyau noir



Garni par ses deux bouts de deux glaces bien nettes :



C'était une de ces lunettes



Faites pour l'opéra, que par hasard, un soir,



Le maître avait perdue en ce lieu solitaire.



Le chat d'abord la considère,



La touche de sa griffe, et de l'extrémité



La fait à petits coups rouler sur le côté,



Court après, s'en saisit, l'agite, la remue,



Étonné que rien n'en sortît.



Il s'avise à la fin d'appliquer à sa vue



Le verre d'un des bouts, c'était le plus petit.



Alors il aperçoit sous la verte coudrette



Un lapin que ses yeux tout seuls ne voyaient pas.



Ah !
Quel trésor !
Dit-il en serrant sa lunette,



Et courant au lapin qu'il croit à quatre pas.



Mais il entend du bruit ; il reprend sa machine,



S'en sert par l'autre bout, et voit dans le lointain



Le garde qui vers lui chemine.



Pressé par la peur, par la faim,



Il reste un moment incertain,



Hésite, réfléchit, puis de nouveau regarde :



Mais toujours le gros bout lui montre loin le garde,



Et le petit tout près lui fait voir le lapin.



Croyant avoir le temps, il va manger la bête ;



Le garde est à vingt pas qui vous l'ajuste au front,



Lui met deux balles dans la tête,



Et de sa peau fait un manchon.



Chacun de nous a sa lunette,



Qu'il retourne suivant l'objet ;



On voit là-bas ce qui déplaît,



On voit ici ce qu'on souhaite.





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Jean-Pierre Claris de Florian
(1755 - 1794)
 
  Jean-Pierre Claris de Florian - Portrait  
 
Portrait de Jean-Pierre Claris de Florian

Biographie / Ouvres

Jean-Pierre Claris de Florian est né à Florian près de Sauve, dans les Cévennes, le 6 mars 1755, perd sa mère très jeune, probablement à l'âge de deux ans.
Familier du château de Sceaux et protégé de Voltaire (son oncle). Lauréat de l'Académie, le 6 mars 1788, Florian atteignit le sommet de sa gloire en y entrant , remplaçant le cardinal de Luynes.
Banni de Paris pendant

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