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Jean-Pierre Claris de Florian



La colombe et son nourrisson - Fable


Fable / Poémes d'Jean-Pierre Claris de Florian





Une colombe gémissait



De ne pouvoir devenir mère :



Elle avait fait cent fois tout ce qu'il fallait faire



Pour en venir à bout, rien ne réussissait.



Un jour, se promenant dans un bois solitaire,



Elle rencontre en un vieux nid



Un ouf abandonné, point trop gros, point petit,



Semblable aux oufs de tourterelle.



Ah !
Quel bonheur !
S'écria-t-elle :



Je pourrai donc enfin couver,



Et puis nourrir, puis élever



Un enfant qui fera le charme de ma vie !



Tous les soins qu'il me coûtera,



Les tourments qu'il me causera,



Seront encor des biens pour mon âme ravie :



Quel plaisir vaut ces soucis-là ?



Cela dit, dans le nid la colombe établie



Se met à couver l'ouf, et le couve si bien,



Qu'elle ne le quitte pour rien,



Pas même pour manger : l'amour nourrit les mères.



Après vingt et un jours elle voit naître enfin



Celui dont elle attend son bonheur, son destin,



Et ses délices les plus chères.



De joie elle est prête à mourir ;



Auprès de son petit nuit et jour elle veille,



L'écoute respirer, le regarde dormir,



S'épuise pour le mieux nourrir.



L'enfant chéri vient à merveille,



Son corps grossit en peu de temps :



Mais son bec, ses yeux et ses ailes,



Différent fort des tourterelles ;



La mère les voit ressemblants.



À bien élever sa jeunesse



Elle met tous ses soins, lui prêche la sagesse,



Et surtout l'amitié, lui dit à chaque instant :



Pour être heureux, mon cher enfant,



Il ne faut que deux points, la paix avec soi-même,



Puis quelques bons amis dignes de nous chérir.



La vertu de la paix nous fait seule jouir ;



Et le secret pour qu'on nous aime,



C'est d'aimer les premiers, facile et doux plaisir.



Ainsi parlait la tourterelle,



Quand, au milieu de sa leçon,



Un malheureux petit pinson



Échappé de son nid vient s'abattre auprès d'elle.



Le jeune nourrisson à peine l'aperçoit,



Qu'il court à lui : sa mère croit



Que c'est pour le traiter comme ami, comme frère,



Et pour offrir au voyageur



Une retraite hospitalière.



Elle applaudit déjà : mais quelle est sa douleur,



Lorsqu'elle voit son fils, ce fils dont la jeunesse



N'entendit que leçons de vertu, de sagesse,



Saisir le faible oiseau, le plumer, le manger,



Et garder au milieu de l'horrible carnage



Ce tranquille sang froid, assuré témoignage



Que le cour désormais ne peut se corriger !



Elle en mourut, la pauvre mère.



Quel triste prix des soins donnés à cet enfant !



Mais c'était le fils d'un milan :



Rien ne change le caractère.








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Jean-Pierre Claris de Florian
(1755 - 1794)
 
  Jean-Pierre Claris de Florian - Portrait  
 
Portrait de Jean-Pierre Claris de Florian


Biographie / Ouvres

Jean-Pierre Claris de Florian est né à Florian près de Sauve, dans les Cévennes, le 6 mars 1755, perd sa mère très jeune, probablement à l'âge de deux ans.
Familier du château de Sceaux et protégé de Voltaire (son oncle). Lauréat de l'Académie, le 6 mars 1788, Florian atteignit le sommet de sa gloire en y entrant , remplaçant le cardinal de Luynes.
Banni de Paris pendant

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