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Jean-Jacques Rousseau



Le verger de mme de warens - Poéme


Poéme / Poémes d'Jean-Jacques Rousseau





Verger cher à mon cour, séjour de l'innocence,
Honneur des plus beaux jours que le ciel me dispense.
Solitude charmante,
Asile de la paix ;
Puissé-je, heureux verger, ne vous quitter jamais.



Ô jours délicieux coulés sous vos ombrages !

De
Philomèle en pleurs les languissants tamages,

D'un ruisseau fugitif le murmure flatteur,

Excitent dans mon âme un charme séducteur.

J'apprends sur votre émail à jouir de la vie :

J'apprends à méditer sans regrets, sans envie

Sur les frivoles goûts des mortels insensés.

Leuts jours tumultueux l'un par l'autre poussés

N'enflamment point mon cour du désir de les suivre.

À de plus grands plaisirs je mets le prix de vivre ;

Plaisirs toujours charmants, toujours doux, toujours purs,

À mon cour enchanté vous êtes toujours sûrs.

Soit qu'au premier aspect d'un beau jour près d'éclore

J'aille voir les coteaux qu'un soleil levant dore;

Soit que vers le midi chassé par son ardeur,

Sous un arbre touffu je cherche la fraîcheur ;

Là portant avec moi
Montaigne ou
La
Bruyère,

Je ris tranquillement de l'humaine misète ;



Ou bien avec
Socrate et le divin
Platon,

Je m'exerce à marcher sur les pas de
Caton :

Soit qu'une nuit brillante en étendant ses voiles

Découvre à mes regards la lune et les étoiles.

Alors, suivant de loin
La
Hire et
Cassini2,

Je calcule, j'observe, et près de l'infini

Sur ces mondes divers que l'Éther nous recèle

Je pousse, en raisonnant,
Huyghens et
Fontenelle;

Soit enfin que surpris d'un orage imprévu.

Je rassure en courant le berger éperdu,

Qu'épouvantent les vents qui sifflent sur sa tête ;

Les tourbillons, l'éclair, la foudre, la tempête ;

Toujours également heureux et satisfait,

Je ne désire point un bonheur plus parfait.



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Jean-Jacques Rousseau
(1712 - 1778)
 
  Jean-Jacques Rousseau - Portrait  
 
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