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Jean-François Revel / Sur Proust


Poésie / Poémes d'Jean-François Revel





L'essentiel de ce livre a été écrit en 1955 et quelques chapitres complémentaires le furent en 1959 Cela signifie qu'à l'époque, je n'avais ni l'intention~ni même la possibilité de prendre parti dans les discussions, alors embryonnaires, sur ce que l'on devait appeler, plus tard, la nouvelle critique.



Les quelques indications, tout à fait rapides, que je donne dans le dernier chapitre au sujet des diverses conceptions possibles de la critique littéraire ne sauraient être présentées même comme une ébauche de construction théorique en la matière. Tout au contraire, mon propos, mon besoin, étaient plutôt d'écrire ce livre pour me reposer des théories. Critique bergsonienne, critique marxiste, critique existentialiste, critique socio-historique, critique psychanalytique : de ces écoles critiques, dans les années cinquante, il y en avait assez, les unes à leur zénith et les autres sur le déclin, pour inspirer à un lecteur le violent désir de fuir leur ^dogmatisme étouffant et de les oublier au contact des textes origir naux. Cette déclaration, toutefois, n'équivaut nullement à un manifeste en faveur de la çritiguedite« impression-niste ». Certes, on me fera la grâce de supposer que j'ai eu assez de familiarité avec la philosophie pour savoir que l'on ne. peut jamais se soustraire entièrement aux préjugés ni aux pesanteurs idéologiques. Tout ce que je puis dire ici est qu'ayant relu Proust après une première lecture faite quinze ans auparavant, j'ai été poussé par cette relecture, en 1955, à noter, de la manière la plus directe et immédiate possible, les observations qui me venaient au cours de cette relecture.





Mon livre a parfois été attaqué en France dans la mesure où il semblait à certains que je voulusse transformer Proust en un romancier « réaliste », voire naturaliste, ce qui allait dans une direction totalement opposée à la tradition métaphysicienne de la critique prous-tienne. C'est là un excellent exemple de l'incompréhension à laquelle peut arriver une critique trop scolastique, qui applique aux textes des catégories fossilisées. Le malentendu provient de ce qu'une classification sommaire oppose la littérature « réaliste » à la littérature « d'imagination ». Mais il suffit de citer l'exemple de Saint-Simon, qui est le plus grand réaliste et en même temps l'imaginatif le plus visionnaire de la littérature française, pour comprendre comment une telle opposition méconnaît radicalement l'infinie variété des voies de la création littéraire. Dira-t-on que Montaigne manque d'invention parce que son propos déclaré est de se limiter à parler de ce qu'il a vu, senti, lu ou cru ? L'imagination est une chose, la fiction en est une autre. Il faut beaucoup d'imagination pour retrouver, reconstruire et rendre présente une réalité, comme réussissent à le faire Saint-Simon et Proust. Mais aucun de ces deux écrivains n'est un auteur de fictions.

Une des idées que j'exprime dans ce livre est que Proust part toujours de quelque chose qu'il a vécu et éprouvé et qu'il ne construit pas-.de:fictions. Ce que j'avais senti intuitivement et affirmé ingénument s'est trouvé confirmé, après la publication, en 1960, de mon étude sur Proust, par l'importante biographie due à George Pointer. Au sujet de ce livre, je me permets de reproduire ici te compte rendu que j'en fis pour l'Express, en 1966, quand parut le premier volume de la traduction française :



« La grande biographie proustienne est enfin née'. Le seul travail antérieur et complet sur ce sujet, intitulé « A la Recherche du temps perdu », datait de plus de quarante ans. L'intérêt de cette seconde biographie est de confirmer l'autobiographie de Marcel Proust, ou, si l'on préfère, de confirmer que la Recherche est véritablement une autobiographie. L'art de Proust est autre part que dans l'invention d'événements, de personnages, d'histoires, de sentiments, de dialogues, de paysages. La preuve est maintenant donnée jour par jour qu'il n'en a inventé aucun, et que, même lorsqu'il amalgame caractères, lieux ou situations, comme il le fait très souvent, ainsi qu'il l'a dit lui-même, les éléments de ces amalgames sont réels. Le seul roman que Proust ait jamais conté est que son livre soit un roman.

« Mais il fallait un labeur aussi minutieux que celui de George D. Pointer pour ne pas suggérer seulement, mais démontrer cette superposition, si littérale, si surprenante, entre le vécu et le récit. C'était précisément rue La Pérouse qu'habitait Laure Heyman et elle avait, comme Odette, une porte de sortie rue Dumont-d'Urville ; et Mme Strauss, partant un soir pour un bal costumé, avait effectivement mis par erreur des souliers noirs au lieu de souliers rouges ; et le mot de la stupide dame de compagnie de la princesse de Parme : « Il ne peut plus neiger, on a jeté du sel », a vraiment été prononcé par la dame de compagnie de la princesse Mathilde ; et « Taquin le superbe » est un mot d'Arthur Baignères, et l'épisode de Saint-Loup au manteau a eu lieu chez Lasserre ; et l'obsession d'étiquette nobiliaire du prince de Guermantes vient d'Aimery de La Rochefoucauld, lequel, refusant d'inviter les Luynes, expliquait : « Ils n'avaient aucune situation en l'an mil. »

« Certes, plus les personnages de la Recherche sont importants et plus ils se construisent à partir de sources diverses : Charlus est à la fois - ou plutôt, successivement - Montesquiou et le baron Doasan ; Rachel est à la fois Mlle de Marsy et Louisa de Mornand ; la duchesse de Guermantes est tour à tour Mme de Chevi-gné, Mme Greffulhe, Mme Strauss ; la grand-mère de Proust lisait et citait bien Mme de Sévigné, mais le récit de son agonie dans le livre est celui de la mort de sa mère dans la réalité, avec un vrai docteur du Boulbon.

« Le noyau de la création n'est jamais vague. La base est toujours un donné, trop particulier, trop individualisé, trop imprévisible, pour pouvoir même être forgé de toutes pièces.

« De même, déjà, dans cette préhistorique tentative de biographie de Proust jeune par Proust jeune, écrite avant 1900, Jean Santeuil, à part trois chapitres, écrit Pointer, toute la sixième partie s'inspire avec de légères altérations des vacances passées par Proust à Beg-Meil en septembre-octobre 1895, en compagnie de Reynaldo Hahn. Mais la conversation téléphonique avec sa mère, au chapitre II, provient de la semaine passée à Fontainebleau, en octobre 1896, avec Lucien Daudet, etc. Dans la Recherche_aussï, l'événement sera fréquemment contemporain de son expression littéraire et non point restitué par la « mémoire involontaire ».

« George D. Pointer va même jusqu'à s'attaquer à l'un des dogmes les plus vénérés de l'histoire littéraire : selon lui, l'homosexualité de Proust n'était pas exclusive. Ce dogme, à vrai dire, c'est Proust lui-même qui en est la source, puisque, selon un passage célèbre du Journal d'André Gide, il professe « n'avoir jamais aimé les femmes que spirituellement et n'avoir jamais connu l'amour qu'avec les hommes ».

« Pointer prétend en savoir plus long sur ce point que l'intéressé lui-même, en remontant à des sources qui établiraient des rapports sexuels avec des femmes. Les jeunes filles en fleurs, Gilberte, Albertine, dit-il, n'ont pas toujours pour modèles des hommes, bien au contraire. Dans cette thèse, Pointer nous paraît avoir à la fois raison et tort : il a raison lorsqu'il dit qu'il y a, dans la Recherche, une intuition et un amour de la féminité qui interdisent de considérer toutes les jeunes filles et jeunes femmes qu'aime le narrateur comme des garçons déguisés ; il a raison aussi lorsqu'il démonte le procédé de ces critiques métaphysiciens qui, tout en déniant tout contenu réaliste à la Recherche et en la proclamant autonome, utilisent des éléments biographiques mal établis pour poser en principe chez le narrateur, en tant que tel, une homosexualité qu'il ne s'attribue précisément pas dans son livre. Mais Pointer nous paraît avoir tort lorsqu'il tient pour des preuves décisives d'amour sexuel avec des femmes les faits bien minimes qu'il rapporte dans ce domaine.



« Ces faits ne prouvent jamais plus que ces amours spirituelles dont parlait Proust à Gide, ou cette « amitié amoureuse » que Louisa de Mornand, selon elle-même, eut avec Marcel Proust. Or M. Pointer (dans le second volume de sa biographie') semble tenir pour acquise une liaison avec Louisa de Mornand parce que l'actrice est venue à plusieurs reprises chez Proust, qui lui a envoyé un petit poème.

« Mais il ne mentionne pas Reynaldo Hahn comme modèle possible et partiel à la fois d'Odette et d'Alber-tine, ce qui, pourtant, d'après la Correspondance, semble parfois évident. Autrement dit, pour M. Pointer, le fait que Proust ait rencontré des jeunes femmes semble toujours prouver qu'il a couché avec elles, et le fait qu'il ait couché avec des hommes semble à peine prouver qu'il les ait rencontrés.

« De toute manière, la Recherche est, selon la formule parfaite de M. Pointer, une « autobiographie créatrice ». Et la démonstration qu'il en donne est précisément une excellente occasion de nous débarrasser de cette conception scolaire de l'imagination qui encombre la critique littéraire actuelle, et selon laquelle l'imagination serait toujours la négation de la réalité perçue.

« L'imagination proustienne n'est pas ce qui éloigne de la réalité, mais ce qui sert à la voir. Il n'y a pas antinomie, dans le cas de Proust, entre « critique autobiographique » et interprétation par le « monde intérieur » de l'artiste, car ce monde intérieur n'est qu'un détour pour mieux apercevoir une vérité inséparable de la beauté. C'est à travers Ruskin que Proust a pris conscience de cette fonction de l'imagination : « Le poète est une sorte de scribe écrivant sous la dictée de la nature ; le devoir de l'écrivain n'est pas d'imaginer (au sens de « forger de toutes pièces »), mais de percevoir la réalité », dit Ruskin. « Et puisque ce devoir est infiniment plus important que la vie, son accomplissement apportera le salut », poursuit Proust.

« Toutefois, je ne suivrai pas M. Painter lorsque, légitimement agacé par les explications conventionnelles de l'ouvre proustienne, il écrit : « On peut se demander ce que connaissent de la Recherche ceux qui ne connaissent que la Recherche. » Souscrire à cette phrase serait déclarer que Proust a échoué comme écrivain. S'il est exact que l'historien de la littérature ne peut se dispenser, pour comprendre la genèse de la Recherche, de connaître la vie de celui qui l'a écrite, il serait contradictoire d'affirmer, à moins de décréter la faillite artistique de Proust, que le simple lecteur ne peut pas comprendre au moyen de la seule Recherche ce que le narrateur a voulu lui dire.



« C'est même parce qu'il l'a si bien dit que le travail exemplaire de M. Painter était si difficile à entreprendre et paraît parfois un peu morne. Il est périlleux, littérairement parlant, d'écrire la biographie d'écrivains de génie dont l'ouvre est une autobiographie. Raconter la vie de Saint-Simon, de Rousseau ou de Casanova est une entreprise qui réclame de l'abnégation. Dans le cas delà Recherche, néanmoins, il s'agit d'un problème si particulier de roman vrai, ou de fausse fiction, que l'entrelacs permanent de la vie et de la création littéraire méritait d'être déchiffré. »



Le livre de Painter fut reçu plutôt froidement par les « proustologues » de profession. Et ce, pour des raisons gui ont plus à faire avec le conformisme hagiographique qu'avec la préoccupation de la vérité historique et de la compréhension littéraire. De mon côté, mon ambition, beaucoup plus modeste, a été de libérer le lecteur, et tout d'abord de me libérer moi-même, de cette hagiographie asphyxiante qui contribue à créer une atmosphère de confessionnal et à répandre une odeur de renfermé autour d'une des ouvres les plus claires, les plus ouvertes et les plus vives du vingtième siècle.

Pour revenir à mon propos initial, je confesse avoir eu parfois la tentation de mettre à profit une réédition de ce livre pour y ajouter un chapitre où je tiendrais compte des idées apparues en critique littéraire depuis 1960, date de la première édition. Le moment venu, je m'aperçois que ce projet serait en fait celui d'un autre livre. Le greffer après coup sur ce livre-ci serait une erreur. J'ai voulu ici en effet formuler quelques remarques en marge d'une lecture de la Recherche, sans plus, et non point me prononcer sur ce qu'est en soi la critique. Le dernier chapitre, notamment, est, comme les autres, relatif à Proust ; il réunit quelques observations à propos de la conception de l'ouvre d'art chez Proust et non pas sur « l'essence » de l'ouvre d'art, comme je l'ai déjà dit plus haut.



De la même manière, je n'ai pas cherché, non plus, à mettre Proust au service de telle ou telle théorie transitoire de l'ouvre littéraire. On m'a reproché, par exemple, d'en faire beaucoup trop un sociologue. Si j'avais écrit entre 1945 et 1950 on m'aurait reproché d'en faire insuffisamment un sociologue. Aussi bien, à un moment où l'on accorde une attention suraiguë aux problèmes structuraux dans la littérature, on a réagi avec hostilité à cette idée que la Recherche n'était pas « composée » sur un modèle formel rigide, pour ainsi dire plastique - comme l'est Ulysse -, mais s'était élaborée par additions bourgeonnantes, ce que les travaux faits depuis sur les manuscrits ont confirmé.

Dans les deux cas, ces réactions obéissent à des « modèles » de ce qu'on peut appeler la matière sociale ou l'imagination formelle en littérature. On ne peut, par exemple, pas nier la teneur sociologique des Mémoires de Saint-Simon, et cela ne signifie pas qu'on les conteste comme phénomène d'écriture. On ne peut pas non plus nier leur « forme », mais cela ne signifie pas que la forme littéraire soit toujours construite selon un schéma spatial et qu'on puisse toujours l'exposer en un tableau synoptique. C'est là le degré le plus simpliste de la forme. Il en est heureusement d'autres. En fait, ilfautse garder non pas tellement de la nature de l'explication que de sa prétention à dominer et surtout de son style : une explication sociologique scolaire méfait autant horreur qu'une explication structuraliste scolaire de Saint-Simon ou de Proust.



La critique littéraire existe-t-elle ? Est-elle possible ? Aucun système de critique littéraire n'a jamais été retenu par la postérité. Mieux, tout système de critique littéraire apparaît nécessairement comme la tête de turc obligée de la génération qui le suit, et sans espoir de repêchage ultérieur. Les Faguet d'aujourd'hui se moquent des Faguet d'hier, confortablement installés dans la charrette même qui est en train de les conduire, comme leur prédécesseurs, à la guillotine. Les grandes ouvres, à l'instar de ces reines qui font régulièrement exécuter à l'aube leurs amants d'un soir, étendent avec ponctualité raides morts sur le terrain leur ration périodique de cadavres critiques.

Voir tomber dans la trappe les systèmes critiques précédents n'inquiète pas plus les auteurs des systèmes critiques suivants que la disparition d'un régime politique ne préoccupe l'auteur du coup d'État qui fonde le régime nouveau. En politique, il ne s'agit jamais de savoir si les variations du cours de l'or étaient mieux ou moins bien expliquées sous le régime antérieur, mais uniquement d'être celui à qui il appartient actuellement de fournir les explications.

Il est probable qu'un système de critique littéraire est beaucoup plus un système de protection qu'un système de pénétration. Une fois que ce système a rempli son office pour une ou deux générations, les mécanismes en sont bloqués. Ce qui caractérise un système de critique littéraire est qu'il fait se ressembler entre elles toutes les ouvres auxquelles on l'applique. L'art étant le règne de la différence, il s'agit d'homogénéiser cette diversité inquiétante, dont aucun échantillon ne relève ou ne devrait relever du même langage.

C'est pourquoi on réclame en permanence, avec une inlassable naïveté, la création d'un langage critique. « Ce qui nous manque, c'est un langage », lit-on sous la plume des critiques. Eh, non ! C'est précisément la seule chose qui ne leur manque pas.

Un système de critique littéraire faisant se ressembler entre elles toutes les ouvres est donc l'expression du narcissisme de celui qui écrit, et il s'adresse au narcissisme des suiveurs. Le besoin littéraire est peu répandu, le besoin d'éprouver un besoin littéraire l'est beaucoup. Il faut donc fournir un substitut de besoin littéraire à ceux qui n'en éprouvent pas.



Créée par et pour des gens désadaptés (à eux-mêmes, à autrui, à la collectivité), la littérature est ensuite récupérée comme instrument d'adaptation.

Un homme qui s'adapte à la littérature n'a pas besoin de la littérature. Il a besoin, en revanche, de la critique. Si se libérer de la littérature - cette maladie du langage - consiste à ramener un acte littéraire à un autre acte littéraire, telle est la mission de la critique. Moins on aime, plus on milite. Faite d'entremetteurs infatigables (mais quel caméléon se fatigue ?) et de bons petits soldats aussitôt balayés par la mitraille (mais une nuit de Paris réparera tout celA), la critique se charge à la fois d'entretenir une agitation « littéraire » de surface et de traduire en ces termes d'agitation de surface les ouvres du passé, promues à l'honneur de servir de fond de sauce pour les spécialistes du moment.

Les systèmes de critique littéraire sont faits pour satisfaire la dévorante absence de curiosité pour les ouvres littéraires qui s'appelle la soif de culture.

Les naïfs s'imaginent toujours qu'on a enfin trouvé un bon moyen de ne laisser échapper aucune ouvre littéraire de valeur.

Antisthène déconseillait à ses disciples d'apprendre à lire. Il avait raison. Lire ne s'apprend pas.



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Jean-François Revel
(1924 - 2006)
 
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