wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Jean Tardieu



à voix basse pour follain - Poéme


Poéme / Poémes d'Jean Tardieu





Le signal le plus précieux

l'instant qui ne finira plus

se trouve si l'on partage

entre l'ombre et la lumière tout objet au repos

mais bien peu connaissent la clé

et le peintre n'est visible que dans le miroir

comme s'il s'était glissé

au cour des choses en s'effaçant.



Ainsi tu te tiens devant le chevalet

debout vu de dos

mais pour toujours ressemblant

près des fenêtres où
Vermeer

reçoit l'oblique annonciation du jour

révélée aux parquets luisants aux gobelets

à la mappemonde à la perspective quadrillée

et au luth qui ajoute au silence

le prolongement des sons retenus.



Car tout se tait il faut prêter l'oreille longtemps pour saisir quelques mots sans rumeur choisis toujours un peu plus bas que le vain bruit du sens



dans la chambre provinciale

où les tiroirs ont l'odeur de la noix muscade.

Un profil de femme entrevu

un dolman posé sur une chaise

te somment de nous apprendre

que le monde est immobile et que sa fuite

est illusoire : tout perdure,

les dossiers sont sanglés à mort,

le rire étranglé le sanglot jailli

se figent parce que l'heure prévue

arrive de plus loin que nous c'est le secret.



Celui qui sait tout cela et mille autres choses

(il s'intéresse aux chasubles aux uniformes

aux chassepots de la
Commune

aux coutumes puissantes

aux rites des repas aux grands papiers filigranes)

- celui qui ne veut rien laisser à l'oubli

- celui qui voit passer sans que les roues résonnent sur l'asphalte

la charrette fantôme du chiffonnier entrant tout droit avec sa poussière sous l'arc en ruine des archives du monde,

- celui-là doit braver la mort

en s'arc-boutant (c'est pourquoi tu t'es si souvent brisé

l'épaule) contre la cloison mince qui nous sépare de
Tout.
L'aujourd'hui sans cesse moribond cette porte qui

grince
I air du dehors ébranle nos logis fragiles quelque part une bête (tu le disais) boit dans une flaque et une étoile s'attarde, indocile au calcul.
Tout devrait être là en effet tout est là mais il faut attendre encore un peu



ce qui viendra parfaire

l'espace où tout se résout

où l'entassement se donne au
Vide sauveur

où nous irons te rejoindre,
Jean
Follain.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Jean Tardieu
(1903 - 1995)
 
  Jean Tardieu - Portrait  
 
Portrait de Jean Tardieu

Biographie / Ouvres

Né en 1903 à Samt-Gerrnain-de-Joux (Jura), d'un père peintre (Victor Tardieu. 1870-1937) et dune mère musicienne.
Étude.a Paris : Ivcée Condorcet. puis Sorbonne. Suit, dès 1923. les > Entretiens d'été » de Pontigny, où ses premiers écrits poétiques sont remarqués par Paul Desjardins, André Gide, Roger Martin du Gard. Premiers poèmes publiés par Jean Paulhan. en 1927. dans La Nouvelle Revue

mobile-img