Jean Orizet |
Portulan. Ces trois syllabes de rêve salé faisaient surgir des caravelles encalminées sur la mer des Sargasses, des galions égarés entre Hispaniola et San Salvador. A contempler, dans les musées navals de Gênes ou de Venise, ces cartes floues de mystère, enluminées d'imprécision, balafrées de routes aux pavés de vagues, piquetées de récifs, zébrées de courants, poinçonnées de feux, combien de fois me suis-je laissé emporter sur des vaisseaux dont les noms mêmes étaient paroles d'aventures : caraques, galiotes, frégates, schooners, corvettes, brigan-tins, goélettes, clippers. Je faisais voile vers des îles connues de moi seul, où je serais proclamé roi des fourmis et des crabes, empereur des tortues de mer... à moins qu'un chef anthropophage n'ait décidé de m'y croquer. |
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Jean Orizet (1937 - ?) |
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Portrait de Jean Orizet | |||||||||
OuvresAprès avoir pratiqué le métier de journaliste, Jean Orizet devient le cofondateur, en 1969, de la revue Poésie 1 et travaille comme éditeur aux éditions du Cherche-midi. Ecrivain, voyageur et humaniste, ses textes, dont 'L' Attrapeur de rêves' ou 'La Cendre et l'étoile', lui permettent de figurer au rang des poètes les plus importants de sa génération. |
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