Jean Orizet |
La ville de lézards et d'oiseaux, ancienne capitale d'un roi, est, en ce matin d'été, le royaume d'un enfant. Devant le sanctuaire de Neptune, il devient prêtre; dans le temple de Coelestis, vestale ; aux marches du Capitole, tribun. Sautillant de dalle en dalle, il traverse le forum, marque le pas sous l'arc de Sévère Alexandre, minuscule Imperator triomphant de sa curiosité. Au-delà de cette porte inutile, le voici déjà dans l'oliveraie, où il demande à cueillir un rameau chargé de ses fruits ; et la branche en fait, à son insu, le symbole vivant mais contraire de ce qui tua la cité. Il marche maintenant vers le théâtre, dont il escalade les gradins. De là-haut, le regard gbsse vers la plaine à blé, providence des légions. Un éclat éloigné jaillit sous le soleil: « Soc ou lance? » se demande le voyageur. A la question silencieuse, l'enfant répond à côté: « Allons-nous-en ; il fait trop chaud ici, et tous les gens sont morts. » |
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Jean Orizet (1937 - ?) |
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Portrait de Jean Orizet | |||||||||
OuvresAprès avoir pratiqué le métier de journaliste, Jean Orizet devient le cofondateur, en 1969, de la revue Poésie 1 et travaille comme éditeur aux éditions du Cherche-midi. Ecrivain, voyageur et humaniste, ses textes, dont 'L' Attrapeur de rêves' ou 'La Cendre et l'étoile', lui permettent de figurer au rang des poètes les plus importants de sa génération. |
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