Jean de Lingendes |
Naissance: 1580 Décès: 1616 Jean de Lingendes est un poète français. Il appartient à une famille noble de la région de Moulins. Il épouse Marguerite Gascon de La Murette, fille d'un commissaire de l'artillerie de France. Il fut secrétaire du duc de Mayenne. Venu de son Bourbonnais natal, où il fréquente l'élégante compagnie des Gonzague-Clèves, Jean de Lingendes se fait vite un nom à Paris, d'abord dans le cercle de la reine Marguerite, qui réunit dans les premières années du siècle les meilleurs esprits et les écrivains les plus raffinés, avant de parvenir à la cour même, où l'on apprécie grandement le petit roman pastoral en vers qui le fait connaître : Les Changements de la bergère Iris. Mort jeune, il laisse une ouvre courte qui, outre quelques pièces de circonstance, est très largement fidèle à la veine pastorale. Mais, rompant avec la tradition pétrar-quisante, il cherche moins à renchérir sur les images traditionnelles de la lyrique amoureuse qu'à tenter, par la subtilité des vers, une investigation en profondeur du monde du sentiment. On le voit bien dans son long poème sur la bergère Iris, où il est sans doute un des premiers dans le siècle à établir une topographie minutieuse de ce territoire que Madeleine de Scudéry nommera le royaume de Tendre et dont elle dressera minutieusement la carte. Chez Jean de Lingendes, les intermittences du cour et les fantaisies de l'inconstance donnent naissance à une sorte de plaisir-souffrance délicieux. Et sa poésie est tendre, alors même qu'elle chante la dureté d'aimer. En même temps qu'Honoré d'Urfè, Jean de Lingendes mesure la fragilité de l'attachement amoureux. Les stances d'Urfé montraient l'inconstance du côté de l'homme. Chez Lingendes, ici, c'est la femme qui est soumise aux caprices d'un désir toujours changeant, et l'amoureux trahi cherche à masquer la réalité par de subtiles illusions. Etude : E.-T. GrifEths, introduction à son édition des Ouvres poétiques, p. V-XLIV. |
Jean de Lingendes (1580 - 1616) |
Portrait de Jean de Lingendes |