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Jean Anouilh



L'astronome - Fable


Fable / Poémes d'Jean Anouilh





Un astronome, un jour, par une erreur pointa

Son télescope sur une plage.

L'instrument mal réglé, d'abord il s'étonna

Des planètes qu'il découvrait dans ces parages.

«
Quels sont ces mondes inconnus ?

Quelles nouvelles galaxies ?

Les uns sont blancs, les autres d'un brun soutenu.

Mystères de la connaissance !

De quoi plonger dans la stupeur l'Académie

Des
Sciences... »

Quand sa bonne, qui passait là,

Prise à témoin par lui et l'oil à la lunette

Pouffa -

Car elle avait son franc parler - : «
Monsieur est

bête!

Ce sont des derrières tout nus

Que
Monsieur prend pour des planètes. »

L'astronome confus et lui gardant rancune

La renvoya à ses balais et, sur la lune,



Dont il était un spécialiste,

Braqua, boudeur, son énorme instrument.

Mais le soir, il lui fit sèchement

Remarquer

Que son soufflé était manqué.

La bonne l'aimait bien.
Elle le savait triste

D'avoir vieilli tout seul l'oil rivé jour par jour,

Sur le vieil astre sans amour.

(Les bonnes des savants ont plus de cour qu'on

pense.)

Sans retenir l'impertinence

-
Car son soufflé était bel et bien réussi -

Le lendemain, en faisant le ménage,

Elle se contenta de braquer sur la plage

L'oil du télescope géant.

(Il y avait belle lurette

Qu'elle avait appris seule à manier les manettes,

Pour surveiller de loin son trop volage amant,

Les soirs où il faisait la fête.)

Notre homme d'abord agacé

D'avoir fait cette erreur encor,

Se retrouva surpris le soir, ayant passé

Le jour à contempler la grâce de ces corps

Offerts dans leur mystère à son âme étonnée...

Il y revint le lendemain pourtant.

Puis le surlendemain encore, abandonnant

(Lui dont le
Russe même admirait les travaux)



La lune à sa destinée...

Vous ai-je dit qu'elle était jeune encor et bonne ?

(Pas la lune, bien sûr, la bonne)

Et charmante, avec des restes fort beaux ?

Trois mois plus tard, il épousait cette personne...

Toute science est si vaine et, pour ce qu'on en fait,

Confort imbécile ou méfait,

Que je rêve d'un monde où l'homme

Ayant abandonné l'atome,

N'aurait que son jardin et lui-même à soigner.

Un monde où ces lunettes fabuleuses,

Faites pour déchiffrer la nuit des nébuleuses,

Ne serviraient plus qu'à lorgner

Le derrière rond des baigneuses...



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Jean Anouilh
(1910 - 1987)
 
  Jean Anouilh - Portrait  
 
Portrait de Jean Anouilh

Carrière

Formation

Biographie de jean anouilh

Jean Anouilh est né en 1910 à Bordeaux (France). Son père est tailleur et sa mère est musicienne et professeur de piano, elle joue dans un orchestre se produisant sur des scènes de casino en province.

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