Jacques Réda |
Des ogives de pluie, et au-dessus la pluie en ogives ruinées Occupent le milieu du jour qui ne finira plus. Et la Bâche du porche encore se soulève, et claque, et se déchire. Vaste, Et sans cesse détruite était cette maison de pluie aux toits crevés, Aux couloirs grelottant sous les arbres vers des cachettes Qui sentent le lierre, le cèpe. L'odeur fade d'un dieu sans exigence et sans bonté. Retours Par la fondrière de sable chaud près de la mare, Où l'église de pluie allait rompre son dernier arc Fleuri d'une grappe de roses bleue et verte qui s'appuie A cette poutre de soleil tombée en travers de la porte. Ah parvis foudroyés, marches disjointes, terreau sombre entre les dalles, Flaques comme une main posée sur les yeux qui vont voir Et, de la mince épaule d'eau jusqu'aux têtes sans poids des herbes, Un frisson propagé par le déboulé des nuages ! Puis, dans le soir comme un front d'animal lourd à porter, S'entassaient à nouveau les ruines de pluie ogivale sur le pays, Sur le Te lucis ante terminum de la veilleuse, Quand les soubassements du cour restaient inaccessibles. |
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Jacques Réda (1929 - ?) |
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Portrait de Jacques Réda | |||||||||
Biographie / OuvresJacques Réda est né à Lunéville en 1929. Après des études inachevées de droit, il monte à Paris en 1953. Il y sera membre du comité de lecture des éditions Gallimard, avant de devenir rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Française de 1987 à 1995. Grand Prix de poésie de l'Académie française en 1997, il sera également récompensé de la bourse Goncourt de la poésie en 1999. |
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