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Jacques Prévert |
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Où je vais, d'où je viens. Pourquoi je suis trempée. Voyons, ça se voit bien. Il pleut. La pluie, c'est de la pluie Je vais dessous, et puis. Et puis c'est tout. Passez votre chemin Comme je passe le mien. C'est pour mon plaisir Que je pataug-e dans la boue. La pluie, ça me fait rire. Je ris de tout et de tout et de tout. Si vous avez la larme facile Rentrez plutôt chez vous. Pleurez plutôt sur vous, Mais laissez-moi. Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi. Je ne veux pas entendre le son de votre voix, Passez votre chemin Comme je passe le mien. Le seul homme que j'aimais, c'est vous qui l'avez tué, matraqué, piétiné... achevé. J'ai vu son sang couler, couler dans le ruisseau, dans le ruisseau. Passez votre chemin comme je passe le mien. L'homme que j'aimais est mort, la tête dans la boue. Ce que j'peux vous haïr, vous haïr... c'est fou... c'est fou... c'est fou. Et vous vous attendrissez sur moi, vous êtes trop bons pour moi, beaucoup trop bons, croyez-moi. Vous êtes bons... bons comme le ratier est bon pour le rat... mais un jour... un jour viendra où le rat vous mordra... Passez votre chemin, hommes bons... hommes de bien. |
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Jacques Prévert (1900 - 1977) |
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Portrait de Jacques Prévert | |||||||||
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Biographie / chronologieJacques ne veut rien savoir de tout ce qui s'appelle PRISON, il n'aime guère les prêtres et serviteurs d' Église, car cela représente, à ses yeux, le pouvoir autoritaire, la passéisme le plus absolu et le conformisme le plus borné. La violence de l'anticléricalisme prévertien sera souvent rejetée avec dégoût et escamotée au profit de son intérêt pour les enfants, les fleurs ou les petits oiseaux. |
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