Naissance: 4 mars 1927 Privas
Décès: ...
Jacques Dupin, est un poète français. Il vit à Paris depuis 1943.
Le jeune Jacques passe son enfance en Ardèche, dans un asile psychiatrique - dont son père est le directeur -, élevé avec les pensionnaires, dont l'un notamment donnera son nom à un poème, Chapurlat.
Son père était médecin-chef d'un hôpital psychiatrique. Il meurt en 1931 et sa mère gagne avec lui sa Picardie natale. Ils retournent ensuite à Privas. Il fait des études d'histoire, de droit, de sciences politiques et se passionne pour l'art dès cette époque. Il vit à Paris depuis 1944.
A l'âge de 20 ans , il rencontre
René Char suite à un envoi de poèmes. Il est successivement rédacteur de la revue Empédocle et des Cahiers d'art avant de publié son premier livre de poèmes Cendrier du voyage avec un frontispice d'André Masson et une préface de René Char chez GLM.
En 1955 , il entre comme libraire à la Galerie Maeght avant de devenir le responsable des éditions, jusqu'en 1981 .
Directeur des éditions de la galerie Maeght de 1956 à 1981, il travaille ensuite à la galerie Lelong. 11 a notamment publié (Gravir (1963), L'embrasure (1969), Dehors (1975), Une apparence de soupirail (1982), De singes et de mouches (1983), Contumace (1986), Chansons troglodytes (1989). Échancré (1991), Le grésil (1996). Auteur de nombreux textes sur des peintres et sculpteurs contemporains, de Max Emst à Giacometti, de Mirô à Tapies et de Valerio Adami à Chillida.
Cofondateur en 1966 de la revue L'Ephémère avec
Yves Bonnefoy, Paul Celan, Louis-René des Forêts, André du Bouchet,
Michel Leiris et Gaëtan Picon, Jacques Dupin occupe une place majeure dans la poésie contemporaine dont son ouvre reflète depuis un demi-siècle les questionnements et les métamorphoses. Son écriture, d'une intensité souvent éprouvante et déconcertante, apparaît dominée par toutes les déclinaisons de la rupture.
Valéry Hugotte, extrait de l'article du Dictionnaire des écrivains de langue française (Larousse, 2001)
Ouvres
Poésie:
Cendrier du voyage, GLM, Paris, 1950 ; rééd. Fissile éditions, Les Cabannes, 2006
Art poétique, PAB, Alès, 1956
Les Brisants, GLM, Paris, 1958
L'Épervier, GLM, Paris, 1960
Gravir, Gallimard, Paris, 1963
L'Embrasure, Gallimard, Paris, 1969
L'Embrasure précédé de Gravir et suivi de La Ligne de rupture et de L'Ongle, Poésie/Gallimard, Paris, 1971
Dehors, Gallimard, Paris, 1975
Ballast, Le Collet de Buffle, Paris, 1976
Histoire de la lumière, L'Ire des Vents, Paris, 1978
De nul lieu et du Japon, Éditions Fata Morgana, Montpellier, 1981 ; rééd. Farrago, Tours, 2001
Le Désouvrement, Orange Export Ltd, Malakoff, 1982
Une apparence de soupirail, Gallimard, Paris, 1982
De singes et de mouches, Éditions Fata Morgana, Montpellier, 1983
Les Mères, Fata Morgana, Montpellier, 1986
Contumace, POL, Paris, 1986
Chansons troglodytes, Éditions Fata Morgana, Montpellier, 1989
Rien encore, tout déjà, Éditions Fata Morgana, Montpellier, 1991
Échancré, POL, Paris, 1991
Éclisse, Spectres familiers, Marseille, 1992
Le Grésil, POL, Paris, 1996
Le Corps clairvoyant (1963-1982) (rassemble Gravir, L'Embrasure, Dehors et Une apparence de soupirail, préface de Jean-Christophe Bailly, À l'écoute de l'intensité par Valéry Hugotte, et reprise de la préface de Jean-Pierre Richard à L'Embrasure précédé de Gravir), Poésie/Gallimard, Paris, 1999
Ecart, POL, Paris, 2000
De singes et de mouches suivi de Les Mères (rééd.), POL, Paris, 2001
Rien encore, tout déjà (rassemble Chansons troglodytes et Rien encore, tout déjà), Seghers, 2002
Coudrier, POL, Paris, 2006
Ballast (rassemble Contumace, Échancré et Le Grésil), Poésie/Gallimard, Paris, 2009
Théâtre:
L'Éboulement, éditions Galilée, coll. Théâtre/rupture, Paris, 1977
Essais
Joan Miró, Flammarion, Paris, 1961 ; nouvelle édition augmentée en 1993
Miró sculpteur, Poligrafa, collection Fotoscop, 1972
Textes pour une approche sur Alberto Giacometti, Maeght éditeur, Paris, 1962
L'Espace autrement dit, éditions Galilée, Paris, 1982
Matière du souffle (sur Antoni Tàpies), Éditions Fourbis, Paris, 1994
Chillida, terres et gravitations, galerie Lelong, Cahiers d'art contemporain, Paris, 1995
Alberto Giacometti, Farrago, Tours, 1999
L'auteur tente de réaliser ici - et sans doute épuise-t-il - une ambition qui se fait jour dès ses premières ouvres: imaginer et orchestrer une genèse du monde. Il l'élabore à partir de l'unité indéfinie d'un grand Tout d'où émergent, comme d'une origine insondable, l'omnipotence de Dieu et l'autonomie de la personne. Cette émergence est aussi une cassure: naissance de l'esprit, de la liberté. Avec elle commence l'histoire, tentative sans cesse réitérée de l'homme pour en finir avec Dieu et se rendre seul maître de soi et du monde. Tragédie dont l'humanité a toujours été et continue d'être le théâtre, ses acteurs les plus cruels étant les adeptes du Dieu unique tout autant que ses persécuteurs. Ce Dieu, nouvel Abel, se révèle sous sa forme d'homme à la fin de la cosmogonie. Mais la dernière partie, Être ou fenêtre, laisse sur l'impression que le réel où nous croyons vivre n'est peut-être qu'un reflet de celui où nous vivons.
Il a écrit aussi sur l'oeuvre de René Char, à propos de
Pierre Reverdy et de ses amis peintres.
Jacques Dupin est l'auteur d'une pièce de théâtre, L'Éboulement.
