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Hédi Kaddour



Les almanachs - Poéme


Poéme / Poémes d'Hédi Kaddour





Tôt le matin résiste le silence,
La table est mise de nouveau, et au fond
Des vieilles assiettes d'Obernai
Un cheval pastel et son cavalier rose
Luttent contre l'imperceptible tournis
Qui refait vaciller le regard des humains :
Elle aimait crier
Vive lesfemmesl
Chaque fois qu'à la radio une ménagère
Qui ne savait peut-être pas très bien
Tirer sur les moineaux du jardin
Abattait son mari; elle était si belle
Que quand elle apparaissait



Nous rangions en vitesse nos lettres d'amour

Dans nos cartables et cherchions,

À travers la magie des couloirs, les sons inouïs

Les éclats d'or, la meule de paille

Que disperseraient ses cuisses.
Agressive

Comme la plus belle des pensées, adorez,

Disait-elle en riant, vos affolantes diagonales

De parole à présence, moi, je ne m'agenouille

Que pour l'accouplement.
Puis elle disparaissait

Derrière une grammaire grecque

Et le fauteuil le plus accablé se mettait

À croire à la libération des hanches.



C'était avant que les bienfaits

Ne soient comptés, et peut-être

Aurait-elle fini par nous apprendre

Par exemple ce qui se passe lorsque

De la
Cornouaille à l'Ukraine,

En quelques jours, le safran des colzas

Met le feu à tout l'espace

Entre les coeurs et les maisons,

Ce qu'il faut aux amants

Pour qu'ils parviennent à trouver refuge

Sur le fil d'une hache, ou pourquoi les mots

Ne dansent jamais aussi fort



Que quand nous hésitons entre silence
Et méchanceté.
Mais il aurait fallu
Chercher en elle ce que nous n'étions pas,
Elle allait trop vite pour nous laisser le temps
De rapiécer nos intentions, et les almanachs
N'ont besoin pour conclure que d'une volonté
Lourde, celle qui aide le paysage à ordonner
Les géraniums sur les fenêtres aveugles : combien
De temps peut-on garder le sens tremblé
De ce que fut le temps au creux du monde
Après que la voiture a quitté la route
Et qu'elle appartient aux guêpes,



Au diable, aux armoiries du lac?
Ombre

Des pierres, leurs éclats argentés.

Sous un vertige d'oiseaux entre les câbles

À trois cent mille volts, la vie si vive

Casse en un tour d'essieu la fleur, la peur,

La peine et la matière.
Bien après l'oubli,

Tout ce qu'on a manqué se venge

Dans un agacement qui ne sait même plus

Ce qu'il est, et seuls quelques convives

Abêtis par l'orgueil d'avoir souffert

Se reconnaissent encore entre eux : d'anciennes

Folies leur ont laissé les yeux en couilles de loup.






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Hédi Kaddour
(1945 - ?)
 
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