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Guilhem Figueira



Sirventès contre rome - Poéme


Poéme / Poémes d'Guilhem Figueira





De faire un sirventès - sur cette mélodie qui me

convient.
Je ne veux plus tarder - ni longtemps hésiter ;
Et je sais cependant, sans en douter - qu'il attirera sur

moi la malveillance,
Car je fais ce sirventès
Sur les fourbes, les malappris
De
Rome, qui est - à la tête de la décadence,
Où tout bien déchoit

Je ne m'étonne plus, -
Rome, si le monde se trompe,
Car vous avez mis le siècle - en tourment et en guerre,
Et prouesse et merci - meurent par vous et sont ensevelis,
Rome trompeuse,
Guide, cime et racine

De tous maux. - si bien que le noble roi d'Angleterre
Fut par vous trahi.

Rome tricheuse, - la cupidité vous égare :
A vos brebis - vous tondez trop la laine.



Que le
Saint-Esprit - qui revêtit un corps humain

Entende mes prières

Et brise tes crocs.

Rome, point de trêve avec moi, - car tu es fausse et

perfide
Envers nous et envers les
Grecs.

Rome, aux faibles d'esprit - vous rongez la chair et les

os,
Et vous guidez les aveugles - avec vous vers la fosse ;
Vous outrepassez les commandements - de
Dieu, si

grande
Est votre cupidité.
Car vous faites, contre denier.
Remise des péchés. -
Rome, vous vous chargez
D'un lourd fardeau de mal.

Rome, sachez bien - que votre lâche marchandage

Et votre folie - ont fait perdre
Damiette.

Vous régnez à la maie heure, -
Rome.
Que
Dieu vous

abatte
Et vous fasse déchoir !
Car vous régnez trop hypocritement
Pour l'argent, -
Rome, de race vile, menteuse À ses engagements.

Rome, je sais en vérité ; - sans aucun doute, que sous

couleur
De faux pardon -, vous avez livré
Au martyre - les barons de
France,
Loin, du paradis,



Et que vous avez assassiné,

Rome, le bon roi
Louis - en l'attirant loin de
Paris

Par vos prédications trompeuses.

Rome, aux
Sarrasins - vous faites peu de dommage,
Mais les
Grecs et les
Latins - vous les envoyez au

carnage.
Dans le l'eu de l'enfer,
Rome, - vous avez élu demeure,
Dans la perdition.
Que jamais
Dieu ne me fasse
Participer,
Rome, au pardon - ni au pèlerinage
Que vous fîtes en
Avignon -,.

Rome, sans motif- vous avez tué maintes gens.

Et il ne me plaît guère - de vous voir suivre une voie

tortueuse.
Car au salut. -
Rome, c'est vous qui fermez la porte.
Aussi suit-il un mauvais guide. Été comme hiver,

Celui qui marche sur vos traces - car le diable l'emporte
Dans le feu d'enfer.

Rome, il est facile - de voir le mal qu'on doit dire de vous.

Car, par dérision - vous faites des chrétiens des martyrs;

Mais en quel livre - trouvez-vous que l'on doive,

Rome, tuer les chrétiens ?

Que
Dieu qui est le pain véritable et quotidien

M'accorde - de voir advenir des
Romains

Ce que je désire.



Rome, il est bien vrai - que vous fûtes trop empressée
Aux pèlerinages hypocrites - que vous avez proclamés

contre
Toulouse ;
Vous avez trop rogné de mains - à la façon d'une

enragée,
Rome semeuse de discorde.
Mais si le valeureux comte
Vit encore deux ans - la
France portera
Le châtiment de vos perfidies.

Rome, si grande - est votre forfaiture

Que vous plongez dans l'oubli -
Dieu et ses saints ;

Et vous régnez si mal -
Rome fausse et perfide.

Qu'en vous se cache,

Se réduit et se détruit

La joie de ce monde. -
Et vous faites grande démesure

A l'égard du comte
Raimon.

Rome,
Dieu lui vienne en aide - et lui donne le pouvoir

et la force,
Au comte qui tond - les
Français et les écorche.
Et en « fait planche et pont » - quand il est aux prises

avec eux ;
Et j'en ai grande joie.
Rome, que
Dieu se souvienne

De vos grands torts - et s'il lui plaît, qu'il arrache le comte À vous et à la mort.

Rome, je reprends bien confiance, - car avant peu
Vous finirez mal -, si l'empereur loyal'



Règle habilement son destin - et fait ce qu'il doit faire.

Rome, je vous le dis en vérité,

Votre puissance, nous la verrons

Déchoir -.
Rome, que le vrai
Sauveur me permette

De voir bientôt cela !

Rome, pour de l'argent - vous faites mainte vilenie,

Mainte chose déplaisante - et mainte félonie.

Vous voulez tellement - régir le monde que vous ne

redoutez rien,
Ni
Dieu ni ses défenses ;
Au contraire, je le vois,

Vous faites plus de mal - que je ne saurais dire,
Au moins dix fois plus.

Rome, vous serrez tellement - votre griffe

Que ce dont vous pouvez - vous emparer, vous échappe

difficilement.
Si vous ne perdez bientôt - la puissance, le monde est

tombé
Dans un mauvais piège,
Il est mort, vaincu.

Et le mérite est détruit : -
Rome, voilà les miracles
Que fait votre pape.

Rome, que
Celui qui est la lumière - du monde et la

vraie vie
Et le vrai salut, - vous donne une mauvaise destinée.
Car vous commettez tant de méfaits, au su de tous, -

que le monde crie.
Rome déloyale,
Racine de tous maux.
Dans les feux de l'enfer - vous ne manquerez point de

brûler,
Si vous ne changez pas vos pensées.



Rome, en la personne de vos cardinaux, - on a de quoi

vous reprendre.
Pour les mortels - péchés dont ils font parler.
Car ils ne pensent qu'aux moyens- de revendre
Dieu et ses amis.

Et la réprimande pour eux reste vaine.
Rome, il est fort écourant - d'écouter et d'entendre
Vos sermons.

Rome, je suis irrité - de voir grandir votre pouvoir.
Et de voir grande peine - nous accabler tous à cause de vous.

Car vous êtes l'abri et la source - de la tromperie, de la honte

Et du déshonneur.
Vos pasteurs

Sont hypocrites et fourbes, -
Rome, et qui les fréquente
Fait bien grande folie.

Rome, il agit mal - le pape, quand il dispute

Avec l'Empereur - le droit à la couronne.

Quand il lui crée des difficultés" - et pardonne à ses

ennemis,
Car un tel pardon.

Qui n'est pas amené par de justes raisons,
Rome, n'est point convenable; - qui, au contraire,

cherche à en justifier l'auteur,
Demeure honteux.

Rome, que le
Dieu de gloire - qui souffrit douleur

cruelle pour nous
Sur la croix, - vous donne une mauvaise fortune.
Car vous voulez toujours - porter la bourse pleine,
Rome aux viles coutumes,



Dont tout le cour

Est tourné vers l'argent : -
Aussi la convoitise

Vous conduit aux flammes éternelles.

Rome, de la rancour - que vous portez en la gorge.
Naît le suc dont meurt - le monde, et dont il s'étouffe
Avec (trompeuse) douceur au cour ; - voilà pourquoi le

sage tremble
Quand il reconnaît et voit
Le venin mortel (Et sa provenance là-bas -:
Rome, il vous coule du

cour
Dont les poitrines sont pleines.

Rome, on a bien toujours - entendu dire

Que ce qui vous tient la tête diminuée (de sens) - c'est

que vous la faites souvent raser ;
Je pense donc et je crois - que vous auriez besoin,
Rome, qu'on vous ôtât la cervelle',
Car vous portez un vilain chapeau,
Vous et
Cîteaux - qui fîtes faire à
Béziers
Très affreuse boucherie.

Rome, avec un appât trompeur - vous tendez votre filet
Et vous mangez maint morceau mal acquis - quel que

soit celui qui s'en passe.
Car vous portez en vous - avec une mine innocente

d'agneau,



Des loups rapaces.

Des serpents « couronnés :

Nés d'une vipère - et c'est pourquoi le diable prend

soin de vous.
Comme de ses intimes.


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Guilhem Figueira
(1195 - 1250)
Portrait de Guilhem Figueira
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