wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Francis Jammes



élégie dix-septième - Élégie


Élégie / Poémes d'Francis Jammes





Il a plu.
La terre fraîche est contente.
Tout luit.

Une goutte d'eau pèse et pend à chaque rose,

mais il va faire chaud, et, cet après-midi,

le soleil bourdonnant fendra la terre rousse.

Le ciel brumeux se troue de bleus comme de l'eau

d'où des raies en travers tombent sur le coteau.

La taupe lisse, aux ongles forts, a rebouché

ses gîtes racineux qui pèlent la pelouse.

La limace argentée a traversé la route,

la fougère trempée est lourdement penchée.

et les ronces ont plu au cou des jeunes filles...



Car elles sont parties, les jeunes filles, vers ce qu'il y a de mouillé, de tremblant et de vert.
L'une avait son crochet, l'autre la bouche vive, l'autre avait un vieux livre et l'autre des cerises, l'autre avait oublié de faire sa prière.



-
Lucie, regarde donc toutes ces taupinières ?

-
Oh !
Que cette limace est laide.
Ecrase-la.

-
Oh !
Horreur !
Je te dis que non...
Je ne veux pas.

-
Ecoute, le coucou chante ?



Elles sont allées jusqu'au haut du chemin qui entre dans la lande.
Leurs robes s'écartaient et puis se rapprochaient.
Les silences de leurs voix claires s'entendaient.
Une pie rayait longuement le ciel.
Un geai jacassait poursuivant un geai sur un noir chêne.
Ainsi qu'un éventail les robes s'écartèrent encore, en ondulant, au soleil du sommet.
Elles ont disparu.
Je m'en suis attristé.
Et, me sentant vieilli, j'ai pris dans le fossé, je ne sais pas pourquoi, une tige de menthe.


Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Francis Jammes
(1868 - 1938)
 
  Francis Jammes - Portrait  
 
Portrait de Francis Jammes

Ouvres

Francis Jammes (1868-1938). Célèbre, et lu, parmi les plus grands, sans presque quitter Orthez, son « village », Jammes le fut et devrait l'être encore. Ami de Claudel, de Larbaud, de Gide (avec lequel il se fâche), il ne ressemble qu'à lui-même, Tibulle chrétien, ou croyant païen, et mène la poésie à son allure pas toujours naïve. Car il faut quelque savante magie pour rendre édénique ce qui, déj

La vie et l'Ouvre de francis jammes

Après avoir fait ses études au lycée de Pau, puis à Bordeaux, Francis Jammes se passionne pour les livres de Jules Verne. En 1886, il échoue au bac et se réfugie dans l'écriture. Il rédige alors quatre-vingt-neuf poèmes. A Orthez, il devient trois ans plus tard avoué chez un notaire mais ce travail l'ennuie. Il envoie ses essais poétiques à des revues littéraires dans lesquelles il est remarqué pa

mobile-img