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Roger Martin du GARD - LES THIBAULT






Les lignes suivantes ont pour mission principale de mieux situer l'ouvre et surtout la méthode de travail de Roger Martin du Gard, cet "archiviste-paléographe" qui a consigné dans son roman la tragédie de toute une génération.

«L'achèvement des Thibault coûta d'ailleurs beaucoup au romancier qui dut remanier son plan en cours de route, détruire le manuscrit d'un tome entier en 1931 (qui se serait intitulé L'appareillagE) et, de 1933 à 1936, qui crut ne jamais venir à bout de L'été 14, cette «folle gageure» qui l'entraînait à parler de ce qu'il ignorait et «de ce qui ne s'apprend pas».

C'est que ce «ronuincier né», qui rêve de s'égaler à ce Tolstoï qu'il admire entre tous, est tiraillé entre deux autres vocations: celle de dramaturge qu'est venue confirmer en 1913 son amitié avec Jacques Copeau, lui ouvrant les portes du Vieux-Colombier; sa formation d'archiviste-paléographe qui lui a laissé le goût de la recherche historique, la méthode de la fiche et les scrupules du collectionneur de faits. Pourtant, il le sait, il possède «le don de vie» et il doit faire effort sur lui-même pour «[s'y] consacrer tout entier, comme à la flamme ardente de [s]on art personnel». Cette libération est totale dans les premiers tomes des Thibault, jusqu'à ce que l'histoire des personnages vienne se heurtera l'Histoire.



P. Brunel, Y. Bellenger, D. Couly. Ph. Sellier. M. Truffet



ROGER MARTIN DU GARD

(1881 - 1958)



Roger Martin du GARD naquit en 1881 à Neuilly-sur-Scinc. dans une famille bourgeoise el catholique. Après des études secondaires assez banales, il fit des éludes à l'École des Chartes et obtint un diplôme d'archiviste-paléographe. Mais, passionné par la littérature, après avoir lu l'ouvre de Léon Tolstoï, Guerre et Paix, il appliqua son esprit méthodique à l'analyse des graves problèmes contemporains. L'ouvre de Martin du Gard reçut en 1937 le prix Nobel de littérature. Romans: «Jean Barois» (1913); «Les Thibault», comprenant les volumes suivants; 1) Le Cahier gris, 2) le Pénitencier (1922), 3) la Belle Saison (1923), 4) la Consultation, 5) la Sorellina (1928). 6) la Mort du Père (1929). 7) l'Été 1914 (1936), 8) Épilogue (1940).



PRINCIPALES OUVRES

Jean Barois (1913); Le Testament du père Leleu (1914); Les Thibault (1922-1940).



LES THIBAULT

(PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU ROMAN)



Ce vaste roman, comprenant huit parties (huit volumeS), raconte la vie de deux familles françaises au début du XX-e siècle: les Thibault, catholiques, et les de Fontanin, protestants. La famille catholique des Thibault se compose du père, Oscar-Marie Thibault (grand bourgeois autoritaire, personnage presque tyranniquE), de son fils aîné Antoine Thibault, médecin, 24 ans (au commencement du romaN) et du fils cadet. Jacques Thibault (14 anS). Le père, nature énergique (comme ses deux fils d'ailleurS), s'efforce d'imposer partout la discipline catholique. Antoine, devenu médecin après d'excellentes études, a mis tout son talent et ses capacités intellectuelles au service de la société, des malades, qu'il soignera, tout au long du roman, avec passion, compétence ci dévouement. (Le texte intitulé "LE CHIRURGIEN" insiste exactement sur les qualités qui ont fait d'Antoine un médecin compétent, véritable professionnel de l'art médical, doublé en même temps par les qualités d'un homme de grand cour.) Jacques, le fils cadet, affiche une nature anarchique, en perpétuelle révolte contre la famille ei la société: il se fera d'ailleurs révolutionnaire, justement pour renverser les bases de cette société injuste, jusqu'au moment où il trouvera la mort, au début de la première guerre mondiale. Les protestants de Fontanin (Madame de Fonianin. Daniel et sa sour JennY) sont présentés d'une manière moins accentuée que les Thibault.

A la fin du roman, dans le dernier volume, «ÉPILOGUE». Antoine, grand gazé (il avait été atteint par les gaz à la fin de 1917 sur le front de ChampagnE), est soigné dans un hôpital du Midi, à Grasse. Il espère bien guérir. Venu à Paris pour un deuil, il y retrouve Gise, Daniel de Fontanin. l'ami de son frère Jacques (Daniel est mutilé, car il avait perdu une jambe pendant la guerrE) cl Jenny qui avait eu un enfani de Jacques, le pelil Jean-Paul, véritable nature de Thibault: intelligent, décidé, violent!

Antoine revoit en même temps son ancien maître Philip et il devine dans ses yeux que le professeur le juge perdu. Tout ce qui lui reste maintenant à faire c'est d'attendre courageusement la fin inévitable. Il rédige son journal, destiné à son neveu Jean-Paul, celui qui doit continuer la double lignée des Thibault et des Fonianin, malgré le désastre qui avait frappé leur(S) famille(S). Épuisé par ses terribles el longues souffrances, seul, le docteur Antoine Thibault, personnage qui incarne les désillusions de toute cette génération de 1914, inutilement sacrifiée (déciméE) sur les champs de bataille de la "grande guerre", se suicide par une piqûre, une semaine après l'armistice de novembre 1918. «Suis condamné à mourir sans avoir compris grand-chose à moi-même, - ni au monde», note-t-il dans son journal avant de passer dans un autre "univers" ou, pour reprendre une belle image de Georges Dumézil, il termine son "proconsulat".



RESUME DES HUIT VOLUMES



1. Le Cahier gris. 1904. Durée: 5 jours. Ce volume présente l'escapade (la fuguE) des deux amis (collégienS), Jacques Thibault et Daniel de Fontanin. («Deux jeunesses frissonnaient dans le même élan vers l'avenir; mise en commun de tous sentiments excessifs et contradictoires qui ravageaient leurs âmes de quatorze ans.»). Ils seront arrêtés par la police et seront rendus à leurs familles respectives.

2. Le Pénitencier. 1905. Durée: quelques semaines. L'adolescent Jacques est enfermé par son père, dans l'école de redressement (le pénitencieR) fondé par celui-ci à Crouy. Antoine délivrera son frère cadet et s'occupera de son éducation, lui permettant de finir ses études.

3. La Belle Saison. 1910. Durée: cinq mois. Jacques a été reçu à l'École normale supérieure. Il est attiré par la sour de Daniel, Jenny de Fontanin, mais il éprouve aussi une attirance vers Gise, une fille de 15 ans qui avait été élevée dans la maison de M. Thibault. Passion d'Antoine pour Rachel, une belle aventurière juive.

(Le texte intitulé dans le manuel officiel "LE CHIRURGIEN" est extrait de ce volume.)

4. La Consultation. 1913. Durée: un jour. Oscar-Marie Thibault, le père, est gravement malade. Disparition tout à fait mystérieuse de Jacques.

5. La Sorellina. Durée: une semaine. Une nouvelle {La SorellinA) parue dans une revue suisse permet à Antoine de retrouver son frère en Suisse (à LausannE) où celui-ci milite dans des milieux révolutionnaires.

6. La mort du père. Durée: une semaine. Jacques revient au chevet de son père, le vieux Oscar-Marie Thibault, qui, agonisant, souffre de crises d'urémie. À l'aide d'une piqûre, Antoine abrège les souffrances de son père. Jacques ne veut pas rester en France et rentre en Suisse.

7. L'été 1914. 1914. Durée: 44 jours (juin - août 1914). À Genève, Jacques continue son travail révolutionnaire. À Paris, il retrouve Jenny de Fontanin qui l'aime. Assassinat de Jaurès. Commencement de la guerre. Jacques, toujours obsédé par la propagande pacifiste, décide, en compagnie de l'aviateur Meynestrel (pilote et ingénieur-mécanicieN), de jeter des tracts antimilitaristes, mais leur avion s'écrase dans les lignes françaises. Pris pour un espion, Jacques est tué par un gendarme français.

8. Epilogue. 1918. Durée: six mois et demi (3 mai - 18 novembre 1918). Bilan tragique de la guerre: Daniel est blessé, Antoine ypérité. La maison de vacances des Thibault avait été transformée en hôpital militaire. Antoine y retrouve Jenny, le fils de celle-ci et de Jacques: Jean-Paul. Visite d'Antoine à son ancien maître, le professeur Philip (= La consultation du docteur PhiliP). Traversée nocturne de Paris. De retour à Grasse, Antoine rédige son journal (Le carnet, contre les « spectres »). L'armistice. Suicide d'Antoine.

(Le texte intitulé dans le manuel officiel "SOUS LE CIEL BALAYÉ DE LUEURS" est extrait de ce dernier volume.)



UNE OPÉRATION CHIRURGICALE [LE CHIRURGIEN]



Antoine mordait sa lèvre, et, tout en envisageant l'opportunité d'une discussion, il retirait déjà sa veste, et roulait ses manches de chemise au-dessus des coudes; puis il vint s'agenouiller au bord du lit. Il ne réfléchissait presque jamais sans commencer en même temps à agir, tant il était inapte à soupeser longuement les données d'un problème, tant il était impatient d'avoir pris un parti. Il lui importait moins de ne pas s'être trompé que d'être intervenu avec célérité et audace: penser n'était pour lui qu'un moyen de déclencher l'acte, fût-ce pématurément.

Avec le concours du docteur et de l'autre vieille, qui tremblait, il acheva de démailloter le corps de la fillette, dont la nudité chétive apparut enfin, très pâle, presque grise. Le triporteur avait dû renverser l'enfant avec une violence extrême, car elle était couverte d'ecchimoses, et une traînée sombre rayait la cuisse en biais, depuis la hanche jusqu'au genou.

«C'est la droite», précisa le confrère. En effet, le pied droit était tordu, tourné en dedans, et la jambe, souillée de sang, paraissait déformée et plus courte.

«Fracture du fémur?» hasarda le médecin.

Antoine ne répondit pas. Il réfléchissait. «Elle est trop choquée », songea-t-il; «il y a sûrement autre chose. Autre chose, mais quoi?» Il tâta la rotule; puis ses doigts remontèrent lentement le long de la cuisse; et, tout d'un coup, par une plaie imperceptible qui se trouvait sur la face interne de la jambe, quelques centimètres au-dessus du genou, un jet de sang gicla.

«Ah!» fit-il.

«La fémorale?» s'écria l'autre.

Antoine s'était levé précipitamment.

D'avoir à prendre seul la décision lui donnait un afflux de force; et, toujours, lorsqu'il était en présence d'autres êtres, le sentiment de sa puissance se trouvait exalté. «Un chirurgien?» se demanda-t-il. «Non: elle n'arriverait pas vivante à l'hôpital. Alors, qui? Moi? Pourquoi non? Et que faire d'autre?»

«Vous allez essayer de lier?» questionna le docteur que le mutisme d'Antoine vexait.

Mais Antoine ne pensait pas à lui répondre. «Bien sûr», songea-t-il, «sans attendre une seconde; peut-être est-ce déjà trop tard!» Il jeta autour de lui un regard aigu. «Lier. Avec quoi? Voyons: la rousse n'a pas de ceinture; les rideaux, pas d'embrasses. Un tissu élastique? Ah, je l'ai!» En un clin d'oeil, il se débarrassa de son gilet, détacha ses bretelles, les rompit d'un coup sec, et, s'agenouillant de nouveau, en fit un garrot qu'il noua serré à la naissance de la cuisse.

«Bon. Deux minutes pour souffler », dit-il en se relevant. La sueur coulait le long de ses joues. Il sentit tous les yeux fixés sur lui. «Elle est perdue si on n'opère pas sur-le-champ, articula-t-il d'une voix brève. «Essayons.»

Aussitôt tous s'écartèrent du lit, même la femme qui tenait la lampe, même le jeune docteur, troublé.

Antoine serrait les mâchoires, et son regard, contracté, brutal, semblait entièrement tourné en dedans. «Voyons», pensa-t-il, «du calme. Une table? La table ronde que j'ai vue en entrant.»

«Éclairez-moi», cria-t-il à la jeune femme. «Et vous, venez», ajouta-t-il, en s'adressant au médecin. D'un pas rapide, il entra dans la pièce voisine. «Bon», songca-t-il, «salle d'opération». En un tournemain, il eut enlevé les couverts, et fait une pile des assiettes. «Ça, pour ma lampe», se dit-il. D avait pris possession du logis, comme d'un champ de manouvre. «La petite, maintenant.» Il retourna dans la chambre; le médecin et la jeune femme suivaient tous ses gestes et marchaient dans ses pas. Il montra la fillette au médecin:

«Je vais la prendre. Elle ne pèse rien. Vous, soutenez sa jambe.»

Glissant les bras sous les reins de l'enfant, qui poussa un faible gémissement, il la transporta jusque sur la table. Puis il prit la lampe des mains de la rousse, enleva l'abat-jour, et plaça la lampe sur la pile d'assiettes. «Je suis un type merveilleux», eut-il le temps de penser, en promenant un coup d'oil autour de lui. La lampe rayonnait comme une fournaise au milieu de rougeâlres ténèbres, d'où surgissaient le masque éclatant de la jeune femme, et le binocle du docteur; une lumière impitoyable tombait sur le petit corps dont les membres tressaillaient par instants. L'air était chargé de mouches que l'orage électrisait. Antoine transpirait de chaleur, d'angoisse. «Vivra-t-elle jusqu'à ce que j'aie fini?» se demanda-t-il; mais une force, qu'il n'analysait pas, le soulevait. Jamais il n'avait été si sûr de lui.

Il saisit sa trousse, et, après en avoir retiré un flacon de chloroforme, une compresse, il tendit la trousse au médecin:

«Ouvrez ça quelque part Sur le buffet. Enlevez la machine à coudre. Déballez tout.»

Puis, se retournant, le flacon à la main, il distingua des formes dans la sombre embrasure de la porte: les deux vieilles, immobiles, debout. L'une, la mère de Chasle. avait de gros yeux fixes, comme un hibou: l'autre pressait sur sa bouche ses deux mains jointes.

«Allez!» ordonna-t-il. Et, comme elles s'enfonçaient en reculant dans l'ombre de la chambre où était le lit. il désigna l'autre partie'de l'appartement: Non! ... Plus loin. Par ici!» Elles obéirent, traversèrent la pièce, disparurent, sans un mot.

«Pas vous!» cria-t-il, impatienté, à la femme rousse qui s'apprêtait à les suivre.

Elle lit volte-face. Une seconde, il la regarda: elle avait un beau visage, un peu charnu, et que la douleur sans doute ennoblissait: une expression de calme, de maturité qui lui plut. Malgré lui, il pensa: «Pauvre femme! Mais j'ai besoin d'elle.»

«Vous êtes la mère?» dcmanda-t-il. Elle secoua la tête:

«Non.»

«Ah, tant mieux.» Tout en parlant, il avait imbibé la compresse et l'avait prestement dépliée sur le nez de l'enfant. «Eh bien, mettez-vous là. et prenez ça», dit-il en lui passant le flacon. «Quand je vous ferai signe, vous en remettrez.»

L'odeur du chloroforme se répandit dans la pièce, La petite gémit, fit plusieurs aspirations profondes, et se tut.

Un dernier coup d'oil: le terrain était déblayé: seules restaient les difficultés professionnelles. L'heure décisive était venue; l'angoisse d'Antoine, comme par enchantement, se dissipa. Il s'approcha du buffet où le médecin achevait de disposer sur une serviette le contenu de la trousse. «Voyons», se dit-il, comme s'il cherchait encore à dérober quelques secondes: «La boîte des instruments, bon! Le bistouri, les pinces. La boîte de gaze, le coton, ça va! Alcool. Caféine. Teinture d'iode. Et cetera . Tout y est. Commençons.» Et, de nouveau, il eut la sensation d'être soulevé: ivresse joyeuse de l'acte; confiance sans limite; activité vitale tendue à son paroxysme: et. par-dessus tout, exaltation de se sentir superbement grandi.

Il leva la tête, regarda un instant le jeune médecin dans les yeux; il semblait dire; «Vous avez du cran. La partie est dure. À nous deux!»



L'autre ne broncha pas. Il suivait maintenant, avec une attention servile, tous les mouvements d'Antoine. Il savait très bien que l'opération était l'unique chance; seul, jamais il ne l'aurait osée; mais, avec Antoine, tout semblait possible.

«Le petit confrère n'est pas mal», pensa celui-ci; «j'ai de la veine. Voyons. Une cuvette. Bah! À quoi bon? voilà qui est aussi bien.» Il empoigna la teinture d'iode et s'en inonda les bras jusqu'aux coudes.

«À vous», dit-il, offrant la fiole au docteur, qui astiquait fiévreusement les verres de son lorgnon.

Un éclair strident, suivi d'un coup brutal, illumina la fenêtre.

«Un peu trop tôt, la fanfare», songea Antoine, «je n'avais même pas le bistouri en main. La rousse n'a pas tressailli. Ça va détendre les nerfs et rafraîchir; je suis sûr qu'il y a 35° sous ce toit.» Il avait pris des compresses et les disposait autour de la jambe afin de limiter le champ opératoire.

Il tourna les yeux vers la jeune femme.

«Quelques gouttes de chloroforme. Assez. Bon»

«Elle obéit comme un soldat au feu», pensa-t-il. «Ces femmes!» Puis, regardant avec attention la petite cuisse gonflée, il avala sa salive, et leva le bistouri:

«Allons-y.»

D'un geste précis, il incisa.

«Épongez», dit-il au médecin, penché près de lui. «Que c'est maigre», songea-t-il. «Nous allons tout de suite arriver dessus. Tiens, voilà ma Dédette qui ronfle. Bon, faisons vite. Les écarteurs maintenant.» «À vous», souffla-t-il. L'autre lâcha les cotons imbibés de sang pour empoigner les écarteurs et faire béer la plaie.

Antoine s'arrêta une seconde: «Bien», se dit-il. «Ma sonde? La voilà. Dans le canal de Hunter. La ligature classique: tout va bien. Zim! Encore un éclair. Celui-là n'a pas dû tomber loin. Sur le Louvre. Ou bien sur "ces messieurs de Saint-Roch, peut-être...» Il se sentait très calme; il ne s'inquiétait plus de l'enfant, ni de la mort imminente: il réfléchissait joyeusement à





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