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Essais littéraire

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Poésie erotique et antiérotique






« J'aurai pour moi le gent* corps de la belle Toutes les nuits. »

Clément Marol.



«Amour, tu perdis Troie! » s'exclame le narquois La Fontaine. Dans la poéirie* de la Renaissance, Eros et son frère cadet Antéros représentent des forces antagonistes redoutables qui s'accordent avec la conception néoplatonicienne de la lutte entre le désir charnel et sa sublimation spirituelle. Amours et contr'amours se bousculent dans l'imagination des poètes. Dans son Débat de Folie et d'Amour, Louise Labé rappellera, par la bouche d'Apollon, avocat de Cupidon, le principe fondamental de l'harmonie cosmique selon lequel l'Amour n'est autre que « la vraie âme de l'univers » :





[Puisque] tout l'Univers ne tient que par certaines amoureuses compositions, si elles cessaient, l'ancien Abîme revidendrait : ôtant l'amour tout est ruiné (p. 66).



Apollon, dieu de la poésie, sait que « la meilleure façon qui soit après amour, c'est d'en parler » et qu'il n'y a pas de lyrisme sans veine erotique. Bien plus, c'est la force propulsive de la libido amandi qui pousse les poètes à chanter :



Qui fait tant de Poètes au monde en toutes langues ? n'est-ce pas Amour? lequel semble être le sujet duquel tous Poètes veulent parler. Et qui me lait attribuer la poésie à Amour ou dire, pour le moins, qu'elle est bien aidée et entretenue par ce moyen ? c'est qu'incontinent que les hommes commencent d'aimer, ils écrivent [des] vers. Et ceux qui ont été excellents Poètes, ou en ont tout rempli leurs livres ou. quelque autre sujet qu'ils aient pris, n'ont ose toutefois achever leur ccuvre sans en faire honorable mention : Orphée, Musée, Homère, Linos, Alcée. Sappho... (p. 76-77).



L'ambiguïté des termes ajoute encore un certain piment à cette omniprésente thématique. Dans Aniéros, la préposition grecque anti peut signifier « à la place de » (ce qui postule l'échangE) ou « à l'égal de » (ce qui entraîne la similarité). De là la possibilité contradictoire de voir dans Antéros ce qui unit (l'amour partagé) ou ce qui oppose (l'amour perturbé). Pour les poètes du début du siècle, influencés par le renouveau évangélique, le « fol amour », fondé sur la beauté extérieure et le désir sensuel, doit s'effacer devant le « ferme amour », sentiment vertueux et qui émane du cour. Éros fait place à Antéros, symbole de sincérité et d'authenticité. Pour les sonnetistes plus tardifs des « Contr'amours », en revanche, Antéros sera l'emblème de ce qui nie le « ferme amour» : véhicule de la rancour, on l'identifie au désir égoïste de rabaisser et à la jouissance perverse d'humilier.

Il n'existe pourtant pas de ligne constante dans le traitement de l'amour au xvf siècle. La plupart des poètes cultiveront tour à tour les deux registres. Faut-il s'étonner de cette palinodie à une époque où l'on contre-pétrarquise sans vergogne après avoir juré de pétrarquiser ? Dans le Temple de Cupide, Clément Marot avait refusé l'erotique traditionnelle du Roman de la Rose pour découvrir un « Ferme Amour », nouvel avatar d'Antéros, fondé sur un sentiment de profonde intériorité. Le poème allégorique se terminait dans le « chour » du Temple où se révélait la présence d'un « dieu d'amour » tout différent du Cupidon de la tradition païenne. Le jeu de mots sur « chour » et « cour », orthographiés de la même manière au xvie siècle (« cueur »), servait à signifier la nature transcendante de la nouvelle incarnation d'Éros :



[...] en la nef du temple

De Cupido (combien* qu'elle soit amplE)

N'ai su trouver sa très noble facture*.

Mais [...] à la fin suis venu d'aventure

Dedans le cueur* où est sa mansion.*

Par quoi conclus, en mon invention*.

Que Ferme Amour est au cueur* éprouvée.

Dire le puis car je l'y ai trouvée.

(OP, I, p. 42, v. 521-539.)



Une conversion aussi admirable n'empêchait pourtant pas le même poète d'écrire un rondeau où « celui qui ne pense qu'en s'amie » donnait libre cours à ses fantasmes, erotisant chaque nuit un corps dont il ne prenait possession qu'en rêve. L'amoureux mettait alors tous ses espoirs à imaginer l'« échange » du cour (qu'il maîtrisaiT) pour le corps (qui se refusait à luI). Solution fort peu en accord avec les beaux principes du Ferme Amour :



Toutes les nuits je ne pense qu'en celle

Qui a le corps plus gent* qu'une pucelle*

De quator/e ans. sur le point d'enrager.

Et au-dedans un cour (pour abrégeR)

Autant joyeux qu'eut oneque* damoiselle*.



Elle a beau teint, un parler de bon zèle



Et le tétin rond comme une groselle* :

N'ai-je donc pas bien cause de songer

Toutes les nuits ?

Touchant son c





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