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MADAME BOVARY ANALYSE - RÉSUMÉ






Emma Bovary, le personnage le plus extraordinaire et le plus attachant que Flaubert ait crée, (de son nom de jeune fille, Emma RouaulT), était la fille d'un paysan normand, veuf depuis des années, propriétaire de la ferme des Bertaux. Âme romanesque, elle avait lu pendant son enfance Paul et Virginie". Plus tard, élevée dans un couvent où tous les soirs, avant la prière, on faisait une lecture religieuse, elle développa une âme sentimentale, aspirant à la vie dans des châteaux du moyen âge, résultat de ses lectures de Walter Scott.



«Le soir, avant la prière, on faisait dans l'étude une lecture religieuse.



C'était pendant la semaine, les échos de la terre de l'éternité!



...Avec Walter Scott, plus tard, elle s'éprit de choses historiques, rêva bahuts , salle des gardes et ménestrels. Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces châtelaines au long corsage, qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, à regarder venir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir... Elle se laissa glisser dans les méandres lamartiniens, écouta les harpes sur les lacs, tous les chants de cygnes mourants, toutes les chutes de feuilles, les vierges pures qui montent au ciel, et la voix de l'Éternel discourant dans les vallons...»



À cause de cette "intoxication romanesque", et comme la vie dans la ferme de son père était monotone, («Mais elle connaissait trop la campagne; elle savait le bêlement des troupeaux, les laitages, les charrues.»), elle n'aspirait qu'à échapper à la vie rustique, et, quand l'occasion se présenta, elle épousa Charles Bovary, médecin de campagne, ou plus exactement, officier de santé à Tostes, lui-même devenu veuf après la disparition de sa première femme.

Mais Charles Bovary s'avère / se révèle / apparaît / se montre médiocre, terne, borné, totalement dépourvu d'imagination, et Emma, toujours insatisfaite, aspirant toujours à une vie dans un château (surtout après le bal du château de la Vaubyessard ), s'ennuie eperdument.

L'art incomparable de Flaubert dissèque (sonde, analysE) avec une maîtrise toute scientifique («La littérature prendra de plus en plus les allures de la science; elle sera exposante, ce qui ne veut pas dire didactique.») chaque repli de l'âme de son héroïne, mettant à nu chaque pensée, chaque recoin, et donnant, de cette façon, l'une des meilleures descriptions de ce mal du siècle qui, comme à l'époque de Chateaubriand, faisait encore rage dans l'âme des lectrices françaises de romans romantiques.



DÉTRESSE DE MADAME BOVARY



«La journée fut longue, le lendemain [...] Comme le bal déjà lui semblait loin! Qui donc écartait, à tant de distance, le bal d'avant-hier et le soir d'aujourd'hui? Son voyage à la Vaubyessard avait fait un trou dans sa vie, à la manière de ces grandes crevasses qu'un orage, en une seule nuit, creuse quelquefois dans les montagnes. Elle se résigna pourtant; elle serra pieusement dans la commode sa belle toilette et jusqu'à ses souliers de satin, dont la semelle s'était jaunie à la cire glissante du parquet. Son cour était comme eux: au frottement de la richesse, il s'était placé dessus quelque chose qui ne s'effacerait pas [...]

Au fond de son âme, cependant, elle attendait un événement. Comme les matelots en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés, cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de l'horizon. Elle ne savait pas quel serait ce hasard, le vent qui le pousserait jusqu'à elle, vers quel rivage il la mènerait, s'il était chaloupe ou vaisseau trois ponts, chargé d'angoisses ou plein de félicités jusqu'aux sabords. Mais, chaque matin, à son réveil, elle l'espérait pour la journée, et elle écoutait tous les bruits, se levait en sursaut, s'étonnait qu'il ne vînt pas, puis, au coucher du soleil, toujours plus triste, désirait être au lendemain.

Le printemps reparut. Elle eut des étouffements aux premières chaleurs, quand les poiriers fleurirent.

Dès le commencement de juillet, elle compta sur ses doigts combien de semaines lui restaient pour arriver au mois d'octobre, pensant que le marquis d'Andervilliers. peut-être, donnerait encore un bal à la Vaubyessard. Mais tout septembre s'écoula sans lettres ni visites.

Après l'ennui de cette déception, son cour de nouveau resta vide, et alors la série des mêmes journées recommença.

Elles allaient donc maintenant se suivre à la file, toujours pareilles, innombrables, et n'apportant rien! Les autres existences, si plates qu'elles fussent, avaient du moins la chance d'un événement. Une aventure amenait parfois des péripéties à l'infini, et le décor changeait. Mais, pour elle, rien n'arrivait. Dieu l'avait voulu! L'avenir était un corridor tout noir, et qui avait au fond sa porte bien fermée. Elle abandonna la musique. Pourquoi jouer? Qui l'entendrait? Puisqu'elle ne pourrait jamais, en robe de velours à manches courtes, sur un piano d'Erard, dans un concert, battant de ses doigts légers les touches d'ivoire, sentir, comme une brise, circuler autour d'elle un murmure d'extase, ce n'était pas la peine de s'ennuyer à étudier. Elle laissa dans l'armoire ses cartons à dessin et la tapisserie. À quoi bon? à quoi bon? . La couture l'irritait. , se disait-elle. Et elle restait à faire rougir les pincettes, en regardant la pluie tomber.' »



C'est cet ennui qui, plus tard, à Yonville-l'Abbayc (le jeune ménage avait d'abord passé un an à TosteS), fera d'elle la victime d'un premier bellâtre de campagne, Rodolphe Boulanger, un propriétaire terrien de 34 ans, qui la quittera. Plus tard, elle tombera amoureuse d'un autre homme, un clerc de notaire, Léon Dupuis. Croyant vivre un véritable roman d'amour, tombant toujours plus bas dans le tourbillon du plaisir, avide de luxe, oubliant ses devoirs de mère et de femme, Emma est obligée de contracter, à l'insu de son mari, des dettes. Incapable de les payer, menacée par le créancier, Emma est acculée au suicide: elle entrera dans la pharmacie de monsieur Homais, et à l'insu de celui-ci, elle prendra de l'arsenic. L'agonie d'Emma est atroce. Avec un art inimitable, vivant pratiquement les souffrances de son héroïne, Flaubert décrit, avec des détails d'un réalisme saisissant, son agonie. [C'est ce qui a fait d'ailleurs dire à une maison moderne de publicité pour un club du livre: (Flaubert faillit mourir en empoisonnant Madame

Bovary.)' ]

Après la mort d'Emma, c'est la ruine totale qui se précipite sur sa famille. Charles, après avoir découvert les preuves de la trahison de sa femme, mourra peu de temps après elle, tandis que sa fille. Berthe, orpheline et pauvre, sera obligée de gagner sa vie dans une filature de coton. Monsieur Homais, image de la bêtise et de la suffisance bourgeoises, pharmacien qui exerçait illégalement la médecine, continue une carrière brillante et recevra la croix d'honneur.

Le roman de Flaubert a une double signification: c'est d'abord un avertissement profond, qui met en garde contre les désastres que le romantisme peut produire dans les âmes exaltées, celles qui ne sont pas préparées, par la famille ou par leurs études, à affronter les difficultés de l'existence, celles qui ne rêvent que d'une vie superficielle, êtres totalement dépourvus d'aspirations spirituelles et nobles. Grâce à cette ouvre magistrale de Flaubert, grâce au portrait de son héroïne, la langue française s'est enrichie d'un terme nouveau, le bovarysme, qui signifie justement cette insatisfaction romanesque consistant à vouloir s'évader de sa condition en se créant une personnalité idéalisée, exactement comme l'avait fait l'héroïne de son roman. C'est cette faculté d'illusion qui a conduit son héroïne à monter la pente de sa ruine: DÉSOUVREMENT » MENSONGE ADULTÈRE» MORT (SUICIDE)

L'ouvre de Flaubert est aussi un plaidoyer, presque féroce, dirigé, de main de maître, contre le bourgeois borné, contre celui qui n'aspire qu'aux choses lucratives, dédaigneux de l'art et des aspirations nobles, «car ce prétendu impassible passa sa vie dans le tourment d'une passion dominatrice, la haine du bourgeois» (Jacques ROBICHEZ). L'image typique de celui-ci est réalisée par la création de son célèbre personnage, M. Homais, image même de la bêtise et de la suffisance bourgeoises, celui qui, tout en faisant montre d'un libéralisme et d'une ouverture d'esprit positivistes, n'en reste pas moins un individu médiocre et douteux (mais un personnage de premier ranG), et qui, grâce à l'art inimitable de Flaubert, restera à jamais gravé dans la mémoire des générations comme une incarnation, un symbole, un échantillon, de cet esprit "bourgeois".








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