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L'ÉVEIL DE LA POÉSIE ROMANTIQUE






Image du poète



Par la légende de son personnage autant que par son ouvre, Byron a contribué à dessiner la figure du poète romantique qui modèlera l'idéal de la génération. Le poète est un être souffrant, méconnu par la société. Il recevra, le cas échéant, l'auréole du martyre : ainsi de Chatterton, autre poète anglais, d'inspiration «gothique» (c'est-à-dire barbare ou irrationnelle, donc fantastiquE), qui s'était suicidé en 1770 à l'âge de 18 ans, et que Vigny célébrera dans un roman, Stello (1832), puis dans une pièce à laquelle il donnera son nom (1835). Quand Nodier attribue un rôle primordial à la littérature dans notre société vieillissante, c'est au poète qu'il songe en priorité. Investi d'une mission régénératrice, le poète idéal est un jeune homme, jamais une jeune femme : la figure staëlienne de Corinne, poétesse couronnée au Capitole, n'a pas fait souche.





Dans ses préfaces à ses Odes et ballades, Hugo définitlui aussi son image du poète et la fonction qu'il lui attribue. Avant d'être lui-même le visionnaire que l'on sait, il considère le poète comme celui qui, dépassant les bornes étroites de la raison, perçoit la part divine du monde. Il exprime cette idée en 1825, non à l'occasion de vers, mais curieusement d'un dessin qu'il envoie à Paul Foucher et qui représente un paysage : « Suppose tout ce dessin tracé par le soleil et l'ombre et tu verras quelque chose de charmant. Voilà comment procèdent ces fous qu'on appelle des poètes.» Le rôle prophétique que le poète assume en acceptant l'irrationnel, on le trouve aussi exprimé dans les notes de Vigny qui paraîtront après sa mort, en 1867, sous le titre Journal d'un poète. En 1821, Vigny écrit, sous le titre Comparaison poétique, « L'Islande » : « Dans les nuits de six mois, les longues nuits du pôle, un voyageur gravit une montagne et, de là, voit au loin le soleil et le jour, tandis que la nuit est à ses pieds : ainsi le poète voit un soleil, un monde sublime et jette des cris d'extase sur ce monde délivré, tandis que les hommes sont plongés dans la nuit. * Le contraste entre un monde de ténèbres et un avenir de lumière pourrait bien être, pour Vigny, celui qui oppose les ruines de la société détruite par la Révolution et l'Empire aux valeurs restaurées du sentiment et de la foi; ainsi celui qui a pour mission de régénérer discemerait-il à l'horizon la grandeur du passé. Mais «quand on reste à la même place, c'est le même cercle de l'horizon qui pèse sur la terre ». Ce constat sur l'immobilisme de la société française est fait en 1824 par Chateaubriand, déçu que les gouvernants de la Restauration n'aient pas su donner, grâce à « sa » guerre d'Espagne, un élan nouveau au pays. À plus forte raison républicains et libéraux attendent-ils que s'effondre un régime qui brise les ambitions et étouffe les libertés. Chantre des valeurs d'Ancien Régime au lendemain de 1815. le poète romantique devient, aux alentours de 1830, une des principales figures du progrès.



Lamartine. Des Méditations aux Harmonies poétiques et religieuses



Inspiré par de grands prosateurs du siècle précédent (Rousseau, Diderot, Bernardin de Saint-PierrE), le renouveau poétique - au sens large du terme - du début du XIXe siècle est encore principalement l'ouvre de prosateurs (Chateaubriand, M1T0 de Staël, SenancouR). Plus étroitement tributaire de la tradition classique et des habitudes rhétoriques de notre littérature, la poésie en vers reflète plus fortement que la prose le retard du mouvement romantique français sur celui des pays étrangers. André Chénier, qui pouvait jusque par son image de poète martyr préparer le public à une sensibilité nouvelle, n'est largement connu qu'à partir de 1819 (date de publication de ses ouvres grâce à Henri de LatouchE). Le premier grand recueil de notre littérature romantique en vers paraîtra seulement en 1820; il s'agit des Méditations poétiques, de Lamartine.



Alphonse de Lamartine (1790-1870), né à Mâcon, élève au collège de Belley de 1803 à 1808, lut très tôt Rousseau, Goethe et Chateaubriand. Un séjour à Naples (décembre 1811-août 1812) lui a permis de rencontrer celle qui fournira des traits à l'Elvire de ses poèmes et deviendra l'héroïne de Graziella. En 1814, élu maire de Milly, il rêve d'écrire des tragédies et des épopées. À Aix-les-Bains, en 1816, il rencontre Mmc Charles, en qui l'on reconnaît plus fidèlement Elvire et qui mourra l'année suivante. Lamartine va mettre en vers l'épopée de Clovis et composer, probablement avec une moindre ambition, les élégies qui seront recueillies dans le volume des premières Méditations poétiques (1820). L'accueil de la critique et du public est enthousiaste; cent mille exemplaires sont vendus en sept mois.

L'élégie est un genre qui remonte à l'Antiquité; en France, Marot, Ronsard, La Fontaine l'ont pratiquée; plus récemment André Chénier et Millevoye. Exprimant sans excès déclamatoire des souffrances personnelles. Les Méditations participent du genre élégiaque. Dans une préface à l'édition de 1849, Lamartine attribuera son succès à sa sincérité plus qu'à ses talents de novateur : « Je ne pensais à personne en écrivant çà et là ces vers, si ce n'est à une ombre et à Dieu. Ces vers étaient un gémissement ou un cri de l'âme. Je cadençais ce cri ou ce gémissement dans la solitude, dans les bois, sur la mer; voilà tout. Je n'étais pas devenu plus poète, j'étais devenu plus sensible, plus sérieux et plus vrai.» L'«ombre» est celle qui inspire le désespoir de «L'Isolement» («Un seul être vous manque et tout est dépeuplé!»); mais la nostalgie amoureuse s'élargit aussi dans une méditation sur le temps qui passe (« Le Lac »). Parfois, dans «Dieu» par exemple, le poème s'élève au-delà de la plainte élégiaque pour exprimer, avec des accents un peu didactiques, l'appel de l'infini. Les Méditations ont apporté, note Maurice Levaillant, « la poésie dont la prose du Génie... et de René avait suscité l'attente ». La musique et la cadence des vers, d'une allure classique mais qu'infléchit parfois comme une blessure une brisure de rythme, explique le succès foudroyant du recueil, beaucoup mieux que sa sincérité, vertu qu'on trouverait équitablement partagée entre les poètes médiocres et les génies.



Lamartine, qui contribua puissamment au triomphe de la sensibilité romantique, se défendit toujours d'être un romantique. Il se tint à l'écart de La Muse française, voyant dans les activités du groupe du «délire» plutôt que du «génie». Lui fit-on payer son dédain? Alors que Hugo s'était enthousiasmé pour Les Méditations, la Muse accueillera d'un compte rendu plus que réservé Les Nouvelles Méditations poétiques (1823). L'ensemble de la critique, il est vrai, mettant le nouveau recueil en perspective par rapport au premier, analyse, donc relativise, l'éclatant succès de Lamartine. «L'auteur a trop d'esprit pour ne pas reconnaître qu'il doit lui-même beaucoup aux circonstances, à l'âge de création littéraire dans lequel il a paru », explique par exemple Charles Nodier, qui regrette de trouver dans le nouveau recueil des négligences d'expression, comme si le poète, se laissant aller à une facilité d'inspiration qui lui avait si bien réussi, tenait désormais pour secondaire le travail du vers. Après Le Dernier Chant du Pèlerinage d'Harold (1825), écrit en hommage à Byron, Lamartine publie en 1830 Les Harmonies poétiques et religieuses, commencées en 1826 à Florence et achevées dans son Maçonnais natal. «J'ai la mélancolie de la première jeunesse et je n'ai plus cette vague espérance qui nous aide à la supporter », confie-t-il en 1827. « La religion positive est en moi une chose de volonté plus que de sentiment. C'est un malheureux état. Quelle chose que de vivre dans un siècle où tout est usé, flétri, discuté, nié, prouvé! Il n'y a qu'une chose à faire : fermer les yeux et prier Dieu. J'en suis là. » Modulant à son tour les symptômes de ce qui s'appellera bientôt le « mal du siècle » et dont l'époque est toujours tenue pour responsable, Lamartine, à la différence de « René », parvient à la religion non en laissant dériver le vague de son âme. mais en en remontant le cours. Destinés, dit-il dans l'avertissement des Harmonies, à ceux qui, convertissant leurs pensées en enthousiasme et en prières, aspirent à monter vers Dieu, «ces vers ne s'adressent qu'à un petit nombre ». Si l'on y trouve des imperfections d'exécution, au moins l'élévation religieuse qui les a inspirés devait-elle leur épargner les reproches dont on avait égratigné les précédents.



Vigny, Poèmes antiques et modernes



Alfred de Vigny (1797-1863) est né au «berceau de la monarchie», en Touraine. La noblesse à laquelle il appartient n'est, à ses yeux, que celle d'une fin de race. On le trouve fidèle compagnon de Louis XVIII pendant les Cent-Jours, puis déçu de n'avoir pas, pour la vie militaire, les aptitudes dont il eût rêvé. Il est proche des premiers cénacles romantiques, et particulièrement de Hugo, mais s'indigne quand La Muse française boude Les Nouvelles Méditations de Lamartine. C'est à cette époque qu'il compose plusieurs des poèmes qui seront recueillis dans Poèmes antiques et modernes (publiés en partie en 1826, puis en 1829).





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