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Le démarrage DE LA LITTERATURE FRANÇAISE (à partir de 1606-1608)






A partir de 1606, le pouvoir d'Henri IV paraît stabilisé. Son assassinat par un fanatique, le 14 mai 1610, ne remettra pas en cause son ouvre, malgré les faiblesses d'une Régence marquée par le pouvoir du tyrannique Concini (1613-1617), puis de l'incapable de Luynes (1617-1621), par les états généraux de 1614 (où le conflit entre le tiers état et la noblesse sauve l'indépendance de la monarchiE), par les révoltes des Grands (1614, 1615-1616, 1620) et des protestants (1620-1621).



Le grand élan mystique se tasse après 1608, le succès de Sponde et du baroque tragique vers 1611. Le dynamisme humaniste l'emporte. C'est alors que commence vraiment le XVII' siècle culturel. A partir de 1606, Malherbe fait figure de poète officiel, promis à une prochaine domination. L'Astre'e commence à paraître en 1607 suivie de l'Introduction à la vie dévote (1608-1609)- La raison et la clarté s'affirment. On réagit à la rusticité par un grand effort d'éducation culturelle, courtisane et mondaine. D'où, outre les traductions du Cortegiano de Castiglione, Le Parfait gentilhomme de Du Souhait (1600), le Guide des courtisans de Nervèze (1606), le Gentilhomme de Pasquier (1611), Le Traite' de la Cour par Du Refuge (1616), La Cour Sainte du P. Caussin (1624) et les nombreuses Marguerites françaises, Fleurs du bien dire, etc. Le salon de Mme de Rambouillet s'ouvrira en 1618. On s'efforce de se distinguer de la culture populaire : d'où une première vague de procès de sorcellerie : 600 personnes brûlées vers Bayonne en 1609.





A. UN DYNAMISME OPTIMISTE



1. L'humanisme (1) chrétien : saint François de Sales



Motivé par l'insécurité des guerres civiles, le néo-stoïcisme était un humanisme défensif : l'homme est maître de lui-même, mais non du monde extérieur. L'élan de reconstruction développe un humanisme dynamique et optimiste, d'ailleurs conforme à la réaction de la Contre-Réforme face au pessimisme protestant. Une religion sociable remplace le mysticisme qui était refus de ce monde.

Le principal promoteur de cet humanisme chrétien est François de Sales (1567-1622) (2). Son Introduction à la vie dévote (1608-1609) a 22 éditions, en dix ans, son Traite' de l'Amour de Dieu, six de 1616 à 1620. Originaire de Savoie (alors indépendante, avec Turin pour capitalE), il est influencé par l'optimisme et la courtoisie de la Renaissance italienne ; il a étudié quatre ans à l'université de Padoue où l'humanisme est tellement affirmé que certains y rejettent le christianisme. Evêque de Genève sans pouvoir y résider, il reconquiert le Chablais sur le calvinisme, par un mélange de dynamisme et de douceur (1594-1598).



Malgré sa tendresse pour « le pauvre bonhomme Épictète dont les propos et les sentences sont si douces à lire » (1616, I, 17), il refuse la suffisance néo-stoïcienne : « grande folie de vouloir être sage d'une sagesse impossible » (1616, I, 3), en oubliant « que nous ne saurions avoir un seul brin de vertu que par la grâce de Notre Seigneur ». Mais il suffit d'abandonner cette prétention autarcique d'amour de soi pour une perspective chrétienne d'amour de Dieu. C'est facile : malgré le péché originel nous avons gardé « une inclination naturelle d'aimer Dieu sur toutes choses » (1616, I, 16). « Considérez la noblesse et excellence de votre âme qui a un entendement lequel connaît [...] qu'il y a un Dieu très souverain > et « une volonté toute noble laquelle peut aimer Dieu et ne le peut haïr » (1608). Cet élan naturel vers Dieu sera aussitôt relayé par la grâce. A la chute d'Adam, Dieu a opposé une « rédemption copieuse, abondante, surabondante, magnifique et excessive » (1616, II, 4) - sans que notre libre arbitre soit nullement forcé ni nécessité par la grâce » : « les attraits divins nous laissent en pleine liberté de les suivre ou les repousser » (1616, II, 12).

La vie sociale n'est pas vraiment dangereuse : « peut une âme vigoureuse et constante vivre au monde, sans recevoir aucune humeur mondaine ». Loin de refuser la société, l'Introduction à la vie dévote est aussi une éducation à l'« honnêteté ». La dévotion peut s'adapter à toute situation, à condition d'être raisonnable. «Je ne veux point une dévotion fantasque, brouillonne, mélancolique, fâcheuse, chagrine ; mais une piété douce, suave, agréable, paisible et [...] qui se fasse aimer de Dieu premièrement et puis des hommes » (28 juin 1605). « Il faut accommoder la pratique de la dévotion aux forces, aux affaires et aux devoirs de chaque particulier [...]. Lorsqu'elle se rend contraire à la légitime vacation de quelqu'un, elle est sans doute fausse. » Complémcntairement, « où que nous soyons, nous pouvons et devons aspirer à la vie parfaite » (1608, I, 3). Bref, < raison naturelle» et «lumière surnaturelle», «filles d'un même Père [...] doivent demeurer ensemble comme sours très affectionnées » (I, 330). Le dévot parachève l'homme naturel et l'homme social.

La phrase de François de Sales est longue, pleine d'images, de références à la nature et à la vie quotidienne. On retrouve cette rhétorique ornée, surabondante et fleurie, qui cherche à toucher autant qu'à convaincre, chez la plupart des prédicateurs contemporains. Mais progressivement, l'humanisme va influencer l'éloquence dans le sens d'un volontarisme rationaliste. Les Eloquentiae sacrae et humanae parallela du P. Caussin (1619), constamment réédités jusqu'en 1643, fondent le style sur la grandeur d'âme.



2. La générosité



Pour ce dynamisme optimiste, notre principe psychique c'est la générosité. Ce terme n'a pas encore le sens actuel : il désigne la vigueur physique et morale de l'homme bien né, bien « généré » si l'on peut dire. Pour François de Sales, cette vaillance ne s'oppose pas à la nécessaire humilité de la créature. Au contraire, elles « ne peuvent être séparées », car « la défiance de nous et de nos propres forces produit la confiance en Dieu et de cette confiance naît la générosité d'esprit » (1622). Toutefois, cette vertu n'est pas coupée de ses origines physiologiques. La grâce, dit le P. Coton, ne fait que « perfectionner » « les belles et généreuses inclinations de l'excellent naturel ». Plus les guerres s'éloignent, plus la générosité tend à remplacer, comme principe psychique, la constance et l'amour de soi. La fréquence du terme passe de 13 dans la première partie de L'Astrée (1607, 487 p.) à 66 dans la troisième (1619, 707 p.).



3. Du bon usage des passions ; importance de l'amour



Les moralistes de la première décennie étaient très hostiles aux passions. Les néo-stoïciens aspiraient à une sagesse autarcique : dans un monde caractérisé par « l'inconstance et l'instabilité de toutes choses », « la constance est le seul vrai juge de toutes vertus » (P. de L'Ancre, 1607). Pour les mystiques, les passions sont des manifestations du goût pour ce bas monde et de l'amour de soi, « principe de tous maux » (Laurent de Paris, 1602). Au contraire les humanistes ne les craignent pas : elles sont bonnes à condition d'être réglées par la raison. « Vos inclinations ne vous sauraient nuire, pour mauvaises qu'elles soient, puisqu'elles ne vous sont laissées que pour exercer votre volonté [...] à faire une union à celle de Dieu » (F. de Sales, juin 1620). « Bien domptées », « les passions sont comme les Pégases et les chevau-légers de l'âme » (Richeome, 1602). Elles « allument en nos âmes le désir des vertus » (Coè'ffeteau, 1620).



L'amour occupe une grande place dans la littérature, sous toutes ses formes. Gaillardises des poèmes « satyriques », violences passionnelles des tragédies et histoires tragiques. Divertissement galant de la littérature mondaine ou joie de vivre au gré du désir. Et surtout élan spirituel. Dans une société déchirée, angoissée par la précarité, qui a perdu contact avec la source du sens et du bonheur, l'amour idéal est union salutaire. Car c'est fondamentalement « l'esprit de l'univers qui pénètre, qui anime, qui lie et qui maintient toutes choses » (Caussin, 1624) et assure le contact avec Dieu : le néo-platonisme reste vivace. Dans les romans (dont plus de la moitié parlent d'amour dans leur titrE), les tragi-comédies et les pastorales, l'amour oppose sa fidèle dévotion à tous les obstacles, voire aux réticences et trahisons de l'aimée.



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