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La révolution, mythe poétique et politique






Le « merveilleux » de la révolution



Les divers mouvements révolutionnaires qui secouent la planète durant l'entre-deux-gucrres ont hanté l'imagination de bien des écrivains. Même s'ils effraient par leurs violences, ils fascinent, et cela non seulement pour leur résonance politique, mais aussi par tout ce qu'ils recèlent dans l'ordre du tragique et de la poésie.

La révolution russe, survenue en pleine guerre, en 1917, a particulièrement impressionné les esprits. Pour un homme comme André Salmon. elle est « l'événement le plus poétique de ce temps14 ». Et il se montre sensible à ce qu'il nomme le « merveilleux » de la révolution. Dans un long poème aux accents épiques, Prikaz (1919), il évoque tous les malheurs provoqués par les troubles révolutionnaires. Le poète éprouve à la fois de l'horreur et une sorte de secrète admiration pour une révolution dont il sent l'ambiguïté tragique : elle est à la fois criminelle et innocente. « Prikaz » en effet désigne les « ordres » d'exécution qui causent les massacres mais aussi une sorte d'« ordre » supérieur et obscur qui justifie peut-être la révolution malgré tous ses crimes.



Kessel lui aussi est sensible au tragique de la révolution (Les Rois aveugles, 1925). Dans les nouvelles de La Steppe rouge (1923), les convictions antibolcheviques de l'auteur se donnent libre cours : il peint avec complaisance les cruautés des « Rouges ». Mais au-delà de ce pittoresque sanglant, Kessel nous fait sentir la fatalité des passions et des instincts dont la violence se réveille à l'occasion des désordres de la révolution.

Quant à Marguerite Yourcenar, elle choisit comme décor au Coup de grâce (1939) les luttes que se livrent Rouges et Blancs dans les pays baltes et qui vont mettre dans les deux camps ennemis une femme et l'homme qu'elle aime sans espoir de retour mais qui lui portera le « coup de grâce ». Hanté par ce souvenir, le héros fait lui-même cette confession lors d'une autre guerre, celle d'Espagne, où il vient d'être blessé. Cette toile de fond tragique explique en partie la violence et le désespoir des personnages et donne toute leur intensité aux drames passionnels qui les déchirent.

Avec Le Mors aux dents (1937), Wladimir Pozner semble d'abord vouloir nous proposer une sorte de documentaire. Tout le début du livre nous montre l'auteur en train d'enquêter sur son héros, un personnage appartenant à la réalité historique. Il va raconter en effet l'extraordinaire équipée du baron Ungern rendu célèbre par ses cruautés dans sa lutte acharnée contre les Rouges. Celui-ci rêve de reconstituer l'empire de Gengis Khan et le récit nous entraîne à travers la Mongolie, le désert de Gobi, évoques avec pittoresque el poésie. Malgré les sympathies évidentes de l'auteur pour les bolcheviques, son style à la fois âpre et lyrique donne une grandeur épique à l'aventure du « Baron sanglant »15.

Quels que soient les sentiments qu'elle inspire, la révolution russe est souvent dotée d'un caractère grandiose en même temps que monstrueux. En outre, elle est nimbée d'une aura d'étrangeté qui fascine des esprits français sensibles aux mystères de l'âme slave. C'est pourquoi elle hante les imaginations éprises d'aventure et d'exotisme.

Pour Mac Orlan, il existe « un grand foyer d'aventures : la Russie aux portes fermées16 ». C'est à la fois la poésie colorée de l'aventure et la poésie sombre de la tragédie qui imprègnent La Cavalière Eisa (1921). Dans une sorte de fable amère et désabusée, Mac Orlan imagine l'Europe gagnée à son lour par le bolchevisme. Les nouveaux dirigeants donnent à leurs troupes une égérie séduisante et perverse : la « cavalière Eisa ». La révolution parachevant le travail destructeur de la guerre, c'est alors l'agonie de J'Europe, « la Folie dominant le mosde17 », au milieu des massacres et des fêtes populaires. La « cavalière », symbole peut-être du rêve révolutionnaire, séduisant et précaire, finira sordidement assassinée par les maîtres de la Russie nouvelle.



C'est encore une femme d'une beauté singulière mais combattant dans l'armée blanche qui est l'héroïne du roman de Joseph Delteil, Sur le fleuve Amour (1923). Fascinés par elle, deux jeunes bolcheviques désertent pour la suivre jusqu'à Shanghai - où déjà se prépare une autre révolution -, puis sur les rives de l'Amour où tous trois trouveront la mort. Ici, la révolution est surtout un prétexte aux aventures les plus surprenantes, aux descriptions les plus baroques et aux sentiments les plus passionnés. Son atmosphère de violence el de désordre favorise la cruauté et l'érotisme dont se nourrit le livre. Du sang, de la volupté, de la mort, c'est ce que cherche l'imagination de Delteil dans l'évocation de la révolution russe.

Si le roman de Delteil n'est pas dépourvu d'humour, c'est l'ironie qui marque les nouvelles consacrées par Morand à la révolution bolchevique dans L'Europe galante (1925). Il y peint non sans malice les incohérences et les désordres provoques par les bouleversements politiques. Et il se plaît à retrouver sous les changements l'âme russe toujours énigmatique pour un Français cartésien. Chez lui, la révolution est vue souvent par ses petits côtés, ses conséquences parfois cocasses : par exemple la surpopulation des appartements moscovites qui rend problématiques en hiver les rendez-vous galants. Il note avec une lucidité cruelle comment dans ce monde désorienté resurgissent les superstitions les plus primitives. Et il remarque aussi avec mélancolie comment Leningrad, une des plus belles villes d'Europe, a souffert des violences révolutionnaires. Pour le sceptique Morand, la révolution russe est un des signes les plus évidents du déclin de la civilisation, qui obsède tant d'esprits au lendemain de la guerre.



La mystique de la révolution



Pourtant, lorsqu'elle éclate, la révolution russe éveille,, chez beaucoup de ceux qui ont pris la guerre en horreur, un immense espoir de liberté et de paix. Elle est, selon la formule utilisée plus tard par Jules Romains, « celte grande lueur à l'est » qui illumine pour certains le ciel tragique de la guerre et de l'après-guerre. Il est significatif que l'un des héros du Sang noir, révolté par la guerre, n'ait plus d'espoir que dans la Russie des Soviets. La revue pacifiste Demain public en 1917 un fervent Salut à la Révolution russe, avec des textes notamment de Romain Rolland et de Jouve, qui écrit : « Liberté, liberté -je te salue, grande Aube ! »

Ce sont en effet des images de renouveau, celle du matin ou celle du printemps, que suscite la révolution de Russie. Ainsi Ramuz, dans Le Grand Printemps (1917), salue dans le peuple russe un peuple enfant qui devient véritablement homme, dans un extraordinaire mouvement d'émancipation. Cet enthousiasme idéaliste pour la révolution sera ensuite quelque peu refroidi par les excès de violence auxquels elle donne lieu. C'est le cas notamment chez Romain Rolland qu'une vive polémique va opposer sur ce point en 1922 à Henri Barbusse.

Pourtant, sur l'idée de révolution se cristallisent les sentiments de dégoût, de révolte, le besoin de violence purificatrice, qui habitent très souvent la jeunesse au lendemain de la guerre. On parle parfois avec légèreté de la révolution russe elle-même (« une vague crise ministérielle ». déclare Aragon dans Clarté en janvier 1925). mais on s'en forme cependant une vision romantique, que les films d'Eisenstein. comme Ee Cuirassé Potemki-ne (1925) ou Octobre (1927), ont contribué à former. C'est donc par référence aux bouleversements révolutionnaires de Russie que prendra corps chez les surréalistes une sorte de mythe de la Révolution, exprimant le désir d'une « table rase ». d'une révolution totale capable de transformer l'homme.

Drieu La Rochelle, tenté un moment par le bolchcvisme, reporte ses espoirs de révolution sociale sur les mouvements fascistes. C'est pourquoi à la fin de Gilles (1939). après avoir gaspillé sa vie. le héros, enrôlé comme volontaire dans les rangs du franquisme, pourra ressentir l'extase héroïque, comme à Charleroi : il trouve enfin « sa vraie patrie » dans cette guerre qu'il dote d'une valeur révolutionnaire.

Ce n'est que par là en effet que la guerre redevient source d'exaltation. Mais cet idéal révolutionnaire se situe pour Malraux dans le camp opposé : L'Espoir (1937) évoque, du point de vue des républicains, la guerre d'Espagne, à laquelle avait participé l'auteur. Dans ce livre, le romantisme révolutionnaire et ce qu'il compte d'« illusion lyrique » semblent devoir s'effacer devant le réalisme et les nécessités de l'action, telle que la conçoivent les militants communistes. Pourtant la révolution, porteuse d'espoir et de fraternité, y reste l'objet d'une mystique.

Chez Malraux, la révolution a d'abord été conçue comme une aventure personnelle. Dans Les Conquérants'"(1*928) - où il raconte la grève générale de Canton en 1928 -, le héros Garine lutte avec les communistes, mais sans apprécier la mentalité bolchevique avec son exaltation de la discipline. Puis dans La Condition humaine (1933), qui met en scène l'insurrection communiste contre Tchang Kaï-chek à Shanghai en 1927, les aventuriers sont remplacés par les vrais militants. Et à la mystique solitaire de Tchen, Malraux oppose la communion fraternelle de Kyo ou de Katow. Ceux-ci ne cherchent pas une réalisation d'eux-mêmes, mais au contraire ils font le sacrifice de leur moi - et pas seulement de leur vie -, à la communauté mystique qui les relie aux autres, à « l'ordre mendiant de la Révolution'8 ». Cette imagerie religieuse montre bien que l'attrait exercé sur Malraux par la révolution n'est pas seulement, ni même essentiellement, de nature politique. Elle lui propose une sorte de loi collective, capable de remplir le vide laissé par la « mort de Dieu ».

II en est de même pour beaucoup d'intellectuels des années trente. La « conversion » de Gide ou de Romain Rolland au communisme s'explique sans doute par le besoin de lutter contre la montée du nazisme, mais elle procède aussi d"un besoin de nature « religieuse ». Gide reconnaît dans son Journal, en 1933, que ce qui l'amène au communisme. « ce n'est pas Marx, c'est l'Évangile19 ». Il attend de la société créée par la révolution un homme nouveau, libéré et régénéré, une espèce d'humanité supérieure, capable de réaliser le meilleur d'elle-même, divinisée en quelque sorte.



Quant à Romain Rolland, il transpose son adhésion au communisme, dans L'Annonciatrice (1933), quatrième volume de L'Ame enchantée, avec le personnage d'Assia, jeune Russe, d*abord victime de la révolution, mais qui finit par prendre parti en sa faveur. Comme pour Malraux ou Gide, la révolution russe représente pour Romain Rolland raccomplissement d"un rêve héroïque de grandeur.

Aragon, qui s'engage définitivement en 1932 dans les rangs communistes et rompt aves ses amis surréalistes, glorifie la révolution jusque dans ses crimes (Persécuté persécuteur. 1932). Avec Hourra l'Oural (1934), écrit pendant un séjour en URSS, il célèbre sur un ton épique l'édification de la société nouvelle en exaltant la valeur héroïque du travail.

Charles Vildrac dans Russie neuve (1937) chante les louanges d'un régime qui ouvre pour l'éducation et l'épanouissement de l'homme : la nouvelle Russie est un pays jeune, dynamique, fervent, à l'opposé du vieux monde européen, malade et désabusé.

En France, c'est la victoire du Front populaire en 1936 qui alimente cette mystique de la Révolution. Le roman historique que Jean Cassou consacre à la Commune, avec Les Massacres de Paris (1935), porte la marque du romantisme révolutionnaire qui accompagne l'essor du Fronl populaire. La victoire de ce dernier provoque chez les uns des réactions de peur et de haine et chez les autres une espérance fervente en une ère nouvelle. C'est à cette situation exceptionnelle que Giraudoux réagit lorsqu'il écrit d'abord la pièce inachevée des Gracques. dans l'atmosphère euphorique de l'été 1936. puis surtout l'un de ses chefs-d'ouvre, Electre, entre novembre 1936 et février 1937, à un moment où se font jour difficultés et tensions. Il s'agit d'une interprétation politique du mythe d'Electre, à la lumière des événements de 1936-37. Chez Giraudoux, Electre, l'incorruptible, peut représenter comme Caïus Gracchus l'esprit révolutionnaire. Grâce aux anachronismes dont l'auteur est coutumier. Caïus s'en prenait aux « deux cents familles » (c'est-à-dire aux deux cents plus gros actionnaires de la Banque de France dont justement le Front populaire venait d'abolir les privilègeS). De même, Electre reproche à Égisthe de vouloir « sauver bourgeoisie et châteaux2"». Et la justice que réclame l'héroïne, c'est la « justice intégrale » dont la justice sociale est un aspect. C'est pourquoi les miséreux d'Argos sont les alliés d'Electre.

Or. dans plusieurs de ses écrits (Pleins Pouvoirs. 1939), Giraudoux dénonce les privilèges des classes riches : de plus, il approuve certaines mesures sociales prises par le gouvernement du Front populaire, notamment la semaine de 40 heures cl les congés payés.

Mais s'il sympathise avec l'esprit révolutionnaire en tant que revendication de la justice. Giraudoux en redoute les dangers. Par son intransigeance Electre va mettre Argos à feu et à sang. Le sage Jardinier au contraire parle en faveur de la paix et de la « fraternité », message lourd de sens dans l'atmosphère de haine de 1937. Giraudoux met donc en évidence la contradiction tragique qui est au cour de la révolution. Cette ambiguïté est celle même de l'équivoque dieu-mendiant qui se prétend ami de la justice et de la vérité, mais avoue aussi son goût du scandale et du sang. Et c'est lui qui prononce le mot de la fin, sur les ruines laissées par la « justice intégrale » : « Cela s'appelle l'aurore. »



Les réalités de la révolution



Après une première période où la « Russie aux portes fermées » excite les imaginations en apparaissant sous son jour le plus énigmatique, la reprise des relations diplomatiques entre la France et l'URSS en 1924, la stabilisation du régime communiste et son désir de propagande, rendent possibles les voyages en Union soviétique, ce qui permet d'entrer en contact, dans une certaine mesure, avec les réalités de la révolution. Beaucoup d'écrivains, poussés par la curiosité, la sympathie ou l'enthousiasme, se rendent donc sur place. Ces voyages sont pour certains de véritables pèlerinages où ils confortent leur foi (Romain Rolland. Aragon, VildraC ), mais à d'autres ils n'apportent que désillusion21.

Des livres comme Le Voyage de Moscou (1927) de Duhamel ou L'Autre Europe (1928) de Luc Durtain (qui ont voyagé ensemblE) sont des comptes rendus qui se veulent honnêtes et dépourvus d'esprit partisan. Tout en émettant certaines réserves, par exemple sur la censure ou l'endoctrinement à l'école, ils témoignent sur les progrès sociaux réalisés par le nouveau régime. On a donc là une vision dédramatisée de la révolution russe, ainsi qu'une appréciation modérée, qui déplaît à gauche autant qu'à droite.

En revanche, le reportage effectué en 1925 par Henri Béraud pour Le Journal décrit sur un ton plutôt goguenard la Russie de la NEP, comparée à un Directoire profiteur et noceur. Ce que j'ai vu à Moscou souligne donc les échecs de l'expérience communiste, mais sa description précise des réalités soviétiques contraste avec les tableaux d'épouvante offerts jusque-là par la grande presse.

Vers la fin des années trente Béraud pourra ironiser de nouveau sur les « retraites de Russie » (Gringoire, 1er février 1937) à propos des témoignages fournis par trois écrivains peu suspects de conformisme bourgeois : Dorgelès, Céline et Gide.

Dans Vive la liberté ! (1937), où il s'attaque aussi à l'Allemagne hitlérienne et à l'Italie fasciste, Dorgelès s'indigne de la misère de la population, des inégalités renaissantes, de l'emprise de la bureaucratie et du régime dictatorial. Quant à Céline, Mea culpa (1937) est pour lui l'occasion d'épancher sa bile et de ricaner sur le vice profond de la nature humaine, qui fera toujours de la prétention au bonheur et à la justice la plus énorme imposture. 11 renvoie donc dos à dos régime capitaliste et régime communiste.

Mais c*est sans doute le livre de Gide, Retour de l'URSS (1936), suivi en 1937 par Retouches à mon retour de l'URSS, qui eut le plus de retentissement, bien que le ton en soit plus mesuré que celui des ouvrages de Dor-gelès ou de Céline. Tout en mentionnant certaines réussites, Gide y exprime sa profonde déception devant ce qu'il a trouvé en URSS. Sur cette terre où il croyait que l'utopie allait devenir réalité, il s'étonne du conformisme et de la dépersonnalisation, du retour des inégalités, de l'encouragement donné aux « instincts bourgeois » de famille ou de propriété. De leur côté, les surréalistes font des critiques analogues. Ils dénoncent en URSS un « vent de crctinisation systématique » (Breton, Position politique du surréalisme, 1935).

-Chez d'autres, qui ont été des militants puis des exclus du Parti, l'amertume est bien plus profonde, devant la persécution dont Trotski est l'objet, puis devant les procès de Moscou. C'est parce qu'ils gardent leur foi révolutionnaire qu'ils s'indignent contre la faillite de la révolution. Dans cet esprit, Victor Serge écrit Ville conquise (1932) et Panait Istrati, Confession pour vaincus (1929)22. Quant à Charles Plisnier, il publie les nouvelles de Faux-Passeports (prix Goncourt 1937), que l'auteur présente comme des « souvenirs du temps de la foi. écrits en forme de plainte2' ».

Même en France, le Front populaire entraîne des désillusions chez ses plus fervents adeptes. Jean Guéhenno par exemple, qui avait fondé Vendredi en 1936 avec André Chamson afin de soutenir le nouveau gouvernement, montre sa déception devant les insuffisances et les ambiguïtés de l'action entreprise (Journal d'une révolution, 1939). Pour lui la mystique s'est dégradée en politique.

La guerre et la révolution ont donc alimenté la réflexion politique des écrivains entre 1919 et 1939, elles les ont conduits à témoigner et à s'engager, elles leur ont donné le sentiment de l'Histoire. Mais par le rôle qu'y jouent la mort et l'irrationnel, elles ont largement contribué aussi à leur rendre le sentiment du tragique, qui, nous le verrons, est un des caractères essentiels de la sensibilité de l'entre-deux-guerres.



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