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La révolution de 1830






«L'esprit de la révolution subsiste tout entier dans les hommes de la gauche ; en attaquant le ministère, c'est à la royauté qu'ils en veulent, c'est le système monarchique qu'ils veulent renverser '. » Ainsi s'exprime le roi devant ses ministres, le 7 juillet 1830, au château de Saint-Cloud, à quelques jours des élections consécutives à la dissolution de la Chambre. La victoire de l'opposition (seuls 19 des 221 signataires de l'Adresse au roi étaient battus, et en tout les partisans de Charles X n'étaient que 142 contre 274) constitue pour le roi un « danger imminent». D'autant que les mauvaises récoltes, la hausse des prix, les difficultés de l'artisanat et de l'industrie qui s'ensuivent, la baisse des salaires, le marasme des affaires entretiennent dans le pays un mécontentement populaire et l'inquiétude des milieux d'affaires. Dans ce contexte politique et économique menaçant, Charles X, sans doute poussé par Polignac, décide de faire donner l'article 14 de la Charte, Qui l'autorise à faire « les règlements et ordonnances nécessaires pour ''exécution des lois et la sûreté de l'État ». Il est d'autant plus résolu à la résistance que, l'avant-veille, le corps expéditionnaire français, commandé par Bourmont, est entré victorieux dans Alger, après un débarquement risqué à Sidi-Ferruch. Ce supplément de gloire militaire, à laquelle les Français sont toujours sensibles, devrait faciliter l'accueil des ordonnances, que le roi signe - toujours à Saint-Cloud, une de ses residences d'été - le dimanche 25 juillet.





La première ordonnance suspend la liberté de la presse ; seuls les journaux autorisés peuvent paraître ; les presses et caractères des jour-naux contrevenant à la loi seront saisis ou mis hors de service. Par une dauxième ordonnance, le roi prononce une nouvelle dissolution de la Chambre des députés. Les deux dernières définissent un régime des élections capable d'assurer une majorité de droite (il n'y aura plus que des députés de département, au préjudice des députés d'arrondissemenT) et leur calendrier, les 6 et 13 septembre. Ainsi, la prérogative royale est maintenue en force contre le régime représentatif : le roi excipe de la lettre de la Charte sa décision.

L'opposition, victorieuse des élections de juillet, dénonce le coup d'État, cet esprit contre-révolutionnaire propre au roi et à ses ministres, qui ne peut s'accommoder d'une majorité et d'un gouvernement de gauche - on disait alors : libéral -, non plus que d'une presse libre. Il est vrai que, depuis 1827, l'opposition ne s'est pas contentée des discours parlementaires ; elle a brûlé le pavé des rues. Les ultras ont craint un complot organisé, dont la garde nationale eût été le bras armé. Lors de la revue de la garde, le 29 avril 1827, au Champ-de-Mars, on a autant crié Vive le roi ! qu'A bas les jésuites ! A bas les ministres ! Et Villèle a décidé le « licenciement » de la garde de Paris, et rétabli la censure. Dans les jours suivants ont paru à l'étalage des fripiers des tenues de gardes ornées de l'inscription : « Habit à vendre ; on se réserve les armes2. » En novembre de la même année, à l'issue des élections - désastreuses pour Villèle -, des barricades ont surgi rue Saint-Denis, l'émeute s'est amorcée, la troupe a dû tirer.



Si le départ de Villèle en 1828 a un peu calmé les esprits, surveillance et répression se confirment sous le ministère Martignac, le préfet de police Mangin atteignant un comble d'impopularité par des mesures touchant le petit peuple des marchands à la sauvette, les prostituées, les limonadiers, mais aussi les commerçants plus opulents de la ville, en raison d'une réglementation tatillonne. Un mécontentement latent s'est répandu en quelques années - des années de crise économique, de mauvaises récoltes : les nécessiteux investissent Paris déjà envahi par des provinciaux en quête d'emploi. Les ordonnances tombent dans une ville déjà travaillée par une sourde opposition à la police et aux autorités.



La première réaction, le lundi 26 juillet, quand les ordonnances sont annoncées en fin de matinée par Le Moniteur, est celle des journalistes. Deux d'entre eux jouent alors un rôle déterminant, Adolphe Thiers, fondateur du National, et Charles de Rémusat, de l'équipe du Globe. Thiers, de conviction libérale, est partisan du régime représentatif. Il a eu cette formule passée en proverbe : « Le Roi règne et ne gouverne pas », mais n'est pas expressément hostile aux Bourbons ; il se dit le « disciple forcené de l'école anglaise ». Au fond, sa doctrine n'est pas éloignée de celle de Guizot, mais les deux hommes ne sont pas du même tempérament, comme le démontreront ces journées révolutionnaires.



Sitôt connue l'ordonnance sur la presse, Thiers rentre de la campagne ou il prenait le frais, et retrouve dans les bureaux du National des journalistes en proie à une grande agitation. L'un d'eux suggérant une protestation collective, Thiers s'empare de l'idée. Il est chargé de la rédaction du texte avec Rémusat. On décide de braver l'ordonnance et de faire paraître les journaux le lendemain, à tout le moins Le Temps, Le National et Le Globe. Rémusat commence ainsi son article : « Le crime est consommé. Les ministres ont conseillé au roi des ordonnances de tyrannie », mais il a quelque mal à trouver un imprimeur, celui du Globe rechignant à risquer sa patente. Crainte d'autant plus fondée que Paris, en ce lundi, est d'un calme désespérant : « L'idée d'un mouvement insurrectionnel, d'une résistance à main armée, était si loin de tous les esprits, écrit Rémusat, que le plus téméraire des hommes n'en concevait pas d'autre que la résistance légale, et ne songeait à rien qu'à l'action en commun avec ses collègues5. » Ils sont 44 à signer la résolution ; ils se donnent rendez-vous le lendemain chez le banquier Casimir Pcrier, une des principales têtes de l'opposition libérale.



Lentement, pourtant, la ville prend conscience du mauvais coup. Les typographes et les imprimeurs, menacés dans leur travail, se répandent dans les cabarets et les guinguettes, particulièrement fréquentes le lundi, jour de repos coutumier des ouvriers. On participe à quelques attroupements, on casse des carreaux du ministère des Finances, on jette des pierres sur la voiture de Polignac. « Nous étions dans la rue Neuve-des-Capucines, écrit le baron Charles d'Haussez, ministre de la Marine et des Colonies, à cent pas environ du ministère des Affaires étrangères, lorsque malgré l'obscurité qui commençait à être assez forte, nous fûmes reconnus. Des cris de : A bas les ministres ! A bas Polignac ! partirent en même temps qu'une grêle de pierres lancées du côté où j'étais. Je fus atteint à la poitrine et à la main droite ; et un éclat de glace, tombé sur une de mes jambes, fit couler du sang en assez grande abondance6. »

Le maréchal Marmont, duc de Raguse, est nommé commandant en chef des troupes chargées de maintenir l'ordre dans la capitale. Un choix malheureux, en raison de son impopularité dans une ville qui garde en mémoire sa «trahison» de 1814, quand il avait livré son armée aux Alliés après avoir perdu la bataille de Paris. Il dispose de 5 régiments de a Garde royale, de 4 régiments de la ligne (l'infanteriE), plus 750 cavaliers, 1 400 gendarmes et les gardes suisses, soit environ 11 500 hommes. Le gros de l'armée est en Algérie, et un certain nombre de régiments de la Garde ont été envoyés en Normandie, où des incendies criminels ont eu lieu. Marmont juge ses effectifs suffisants, mais ses troupes, mal ravitaillées, se montrent fort peu enthousiastes à l'idée de réprimer la population parisienne.



Dans les trois journées suivantes, les mardi 27, mercredi 28 et jeudi 29 juillet - restées dans l'histoire sous le nom des « Trois Glorieuses » (après que Balzac en 1847 eut parlé des « trois glorieuses journées ») -, la protestation des journalistes et des ouvriers de la presse est relayée par les cris de la rue, les pavés des barricades, le vacarme enfin d'une éruption révolutionnaire. Le matin du 27, trois journaux libéraux, Le National, Le Globe et Le Temps ont paru sans autorisation ; le Journal des débats et Le Constitutionnel, eux, ne sont pas sortis, leurs responsables n'ayant pas cru devoir risquer les foudres du pouvoir royal. La police, flanquée d'ouvriers serruriers, descend aux imprimeries du National et du Temps pour démonter leurs presses. Des incidents éclatent entre les ouvriers typographes et les forces de l'ordre ; leurs clameurs se propagent au cour de Paris ; les magasins ferment ; les ateliers cessent leur travail ; les rues s'emplissent de manifestants et de badauds.



Un contre-pouvoir pourrait se constituer : celui des députés. Certes, tous ne sont pas à Paris, la dissolution a été prononcée avant que la session ne soit ouverte. Du moins, certains sont là, et d'autres arrivent. C'est le cas de Guizot, revenu de Nîmes au petit matin de ce 27 juillet. Il retrouve un certain nombre de ses collègues chez Casimir Perier, où il est chargé de rédiger une protestation contre les ordonnances. Guizot veut s'en tenir à la résistance légale, sa vocation n'est pas la révolution. Les termes dont il use dans ses Mémoires pour décrire ces journées de Juillet, dont il devait être pourtant un des grands bénéficiaires, en dit long sur sa répugnance de la rue : « Il y a comme une contagion de ruine qui se propage avec une effroyable rapidité [...] les ennemis de l'ordre établi, les conspirateurs d'habitude, les sociétés secrètes, les révolutionnaires à toute fin, les rêveurs de toute espèce d'avenir s'étaient aussitôt jetés dans le mouvement et y devenaient d'heure en heure plus puissants et plus exigeants. » Chez Casimir Perier, la résolution rédigée en partie par Guizot ne sera approuvée que le lendemain 28, les députés présents offrant le spectacle de l'impuissance et de l'indécision mêlées. Ce n'est pas de leurs mains qu'il faut attendre le flambeau de la révolution en cours.



Une révolution, en effet, car les rues du centre de Paris se sont emplies d'une foule dense. Le grand tableau qu'Eugène Delacroix exposera au Salon de 1831, Là Liberté guidant le peuple, dépeint ces combattants de Juillet, où les ouvriers voisinent avec les petits-bourgeois, les civils avec les élèves de Polytechnique, les enfants avec les adultes8. Les chantiers publics de la capitale offrent du matériel de combat : briques, morceaux je bois, moellons, autant de projectiles lancés sur les forces de l'ordre, qui tire 'es premiers coups de feu mortels dans l'après-midi. On le sait : cien de tel que des martyrs pour réveiller une émeute, pour transformer des insurgés en révolutionnaires. Les rues sont dépavées, les barricades sont construites, parfois jusqu'à la hauteur du premier étage des immeubles : on abat les réverbères. Marmont organise sa défense, lance ses colonnes sur les grands axes, occupe les places, mais, au début de la nuit, fait rentrer ses troupes affamées et fatiguées dans les casernes. Les émeu-tiers en profitent pour continuer leurs barricades.

Le lendemain, mercredi 28 juillet, l'état de siège proclamé, Marmont reçoit tous les pouvoirs. La guerre de rues continue. En fin de matinée, le drapeau tricolore flotte sur les tours de Notre-Dame. Combien sont les insurgés ? Au plus, 10 000 combattants, le peuple militant auquel se joignent, c'est inévitable, les éléments sauvages du Lumpenproletariat, avides de saisir l'occasion de détruire, de voler, de tuer. Quelques témoignages font état de leurs actes de pure sauvagerie9. La tonalité générale des journées de Juillet est pourtant assez différente. Dans ses Mémoires, la comtesse de Boigne, peu encline à célébrer la populace, s'émerveille, quant à elle, de « la considération accordée par le peuple [...] aux personnes qui semblaient appartenir aux classes plus élevées de la société », allant jusqu'à dire qu'aux abords des barricades il n'y avait « pas un mot grossier. Jamais la politesse et l'urbanité n'ont mieux régné à Paris ». De son côté, Rémusat écrira : « Le massacre n'eut point sa part dans ces jours de bataille. Une joie généreuse dominait tout. »

L'insurrection va-t-elle se trouver une tête politique ? Deux hommes d'importance, libéraux patentés, sont arrives à Paris, le mardi 27, le général La Fayette et le banquier Laffitte. C'est chez celui-ci que les députés présents se réunissent pour voter la proclamation de Guizot. Une délégation est envoyée auprès de Marmont, au Carrousel ; Laffitte demande au maréchal d'être un intermédiaire entre les députés et le roi. Kefus de Marmont, peu intéressé à l'idée de passer une seconde fois Pour un « traître », et estimant le rapport des forces à son avantage. Les députés, protestataires mais respectueux de la légalité, ne voient plus très bien ce qu'il leur reste à faire. Rémusat témoigne :

Le 29 juillet, contrairement aux prévisions pessimistes d'Armand Carrel et des autres libéraux, le vent tourne en faveur des insurgés. Marmont, établi dans le réduit du Louvre et des Tuileries, se trouve bientôt en mauvaise posture. On tiraille sur les deux rives de la Seine. Les insurgés ont saisi des armes en divers endroits, des soldats de la ligne ont déserté, on peut rencontrer Alexandre Dumas l'arme au bras du côté de l'Institut. Les troupes de Marmont manquent de munitions et de vivres. Se voyant encerclé de toutes parts, les Tuileries envahies, Marmont ordonne la retraite vers la barrière de l'Étoile. La panique commence. « Quelques royalistes éclairés, écrit Guizot, le duc de Mortemart, MM. de Sémon-ville, d'Argout, de Vitrolles et de Sussy, tentèrent de faire donner au pays une satisfaction légale, et d'amener, entre la royauté inerte à Saint-Cloud et la révolution bouillonnante à Paris, quelque accommodement. Mais, quand ils demandaient à voir le Roi, on leur opposait l'heure, l'étiquette, la consigne, le sommeil. » Charles X finit par les recevoir, leur concède finalement le renvoi de Polignac, le rappel des ordonnances et la nomination du duc de Mortemart comme président du Conseil. Trop tard.

Entre-temps, une nouvelle réunion a eu lieu chez Laffitte, à onze heures du matin, ce 29 juillet. La révolution commence à faire peur : à l'Hôtel de Ville des agitateurs veulent en découdre. Il faut réagir, sinon les propriétés seront menacées. Une Commission municipale, sur la suggestion de Guizot, est constituée sous la direction de Casimir Perier ; elle gagne l'Hôtel de Ville en compagnie de l'homme le plus populaire du moment, le général La Fayette. Guizot révèle son inquiétude : « Ce n'était pas seulement dans les rues que l'esprit révolutionnaire se déployait ainsi en tous sens et à tout hasard ; il prenait pied le 29 juillet dans le seul pouvoir actif du moment, dans la Commission municipale établie a l'Hôtel de Ville pour veiller, disait-on, aux intérêts de la cité : deux membres sur six se faisaient là ses interprètes, M. Audry-Puyraveau et M. Mauguin, beau parleur audacieux, prétentieux, vaniteux, sans jugement comme sans scrupule, très propre, dans ces jours, à intimider les faibles et à entraîner les badauds. Quelques esprits sensés et fermes, entre autres MM. Casimir Perier et le général Sebastiani, essayaient de résister et se montraient résolus à ne pas devenir des révolutionnaires, même en faisant une révolution. » A l'Hôtel de Ville, La Fayette fait à point nommé une déclaration propre à émouvoir : « La liberté triomphera ou nous périrons ensemble. Vive la liberté ! Vive la patrie !» ; il rétablit la garde nationale sous son commandement.

Cependant, Laffitte a son idée. Elle lui a peut-être été soufflée par Thiers, à moins que ce ne soit par son ami Béranger, qui le suit comme son ombre pendant ces journées. De conviction républicaine, le chansonnier estime cependant, comme beaucoup d'autres républicains, que la République n'est pas mûre. Il faut changer de dynastie : pourquoi pas le duc d'Orléans, Louis-Philippe, de la branche cadette des Bourbons, dont la famille a montré son patriotisme depuis 1789 ? Reste à convaincre La Fayette. Rémusat, qui a épousé une petite-fille du général, va le consulter. Le journaliste ne croit guère possible la République ; il découvre chez le général le même état d'esprit : « Il n'aurait et il n'a jamais dit que la monarchie de Juillet était la meilleure des républiques ; mais, au fond, il la préférait pratiquement à la république, redoutant celle-ci comme une expérience trop hasardeuse pour le succès des idées républicaines elles-mêmes et pour sa propre gloire '5. » Au fond, tout ce que Paris compte de têtes républicaines penche pour une monarchie constitutionnelle : l'échec de la première République reste une histoire brûlante.

Quelques ardents pourtant, formant le « groupe Lointier », se montrent récalcitrants. Le 30 juillet, Béranger reçoit la mission de les rallier ; pour une fois, le chansonnier est fort mal reçu par les jeunes républicains. La «Réunion Lointier» fait un baroud d'honneur en proclamant que la nation, qui ne reconnaît pas le duc d'Orléans comme lieutenant général, « resterait en armes pour soutenir ses droits par la force, si on l'obligeait à y avoir recours ». Au vrai, les républicains organisés hostiles à la solution orléaniste ne sont pas en état de poursuivre.



Pour imposer la solution orléaniste, il faut faire vite, à la fois contre les républicains donc et contre les légitimistes qui voient leur salut dans une abdication de Charles X en faveur de son petit-fils Henri V. Laffitte engage l'équipe du National, Thiers, Carrel et Mignet, à rédiger une proclamation, qui est apposée au petit matin du 30 juillet sur les murs de Paris :



« Charles X ne peut plus rentrer à Paris ; il a fait couler le sang du peuple. La République nous exposerait à d'affreuses divisions ; elle nous brouillerait avec l'Europe. Le duc d'Orléans est un prince dévoué à la cause de la Révolution. Le duc d'Orléans était à Jemmapes. Le duc d'Orléans a porté au feu les couleurs tricolores ; le duc d'Orléans peut seul les porter encore ; nous n'en voulons pas d'autres. Le duc d'Orléans s'est prononcé ; il accepte la Charte, comme nous l'avons toujours voulue. C'est du peuple français qu'il tiendra sa couronne. »

Affirmation osée : Louis-Philippe d'Orléans, dans son pavillon du Raincy, n'est au courant de rien, ne s'est prononcé sur rien, et redoute toute compromission. Thiers, quelque peu effrayé de sa propre audace, fait rectifier le dernier tirage de l'affiche : « Le duc d'Orléans ne se prononce pas, il attend votre vou. » Aussitôt, mandaté par Jacques Laf-fitte, banquier et autre meneur du parti libéral, Thiers se rend à Neuilly, résidence de campagne principale des Orléans, où il est reçu par la duchesse et Madame Adélaïde, sour de Louis-Philippe, qui a, dit-on, une grande influence sur son frère. A peine lui a-t-il arraché un début d'approbation qu'il revient à toute bride à Paris. Dans la capitale, une cinquantaine de députés au Palais-Bourbon et une cinquantaine de pairs présents au Luxembourg vont avoir à décider entre Louis-Philippe d'Orléans et Henri V.



Chateaubriand, qui ne se doutait de rien, a quitté Paris le 26 juillet pour Dieppe retrouver Mme Récamier. Apprenant la publication des ordonnances, il revient aussitôt à Paris, rue d'Enfer, où il retrouve son épouse, tremblante, qui a recueilli dans son infirmerie quelques prêtres des Missions de France. « J'eus le pressentiment que mon rôle allait changer, écrit-il dans ses Mémoires ; qu'étant accouru pour défendre les libertés publiques, je serais obligé de défendre la royauté. Il s'élevait çà et là des nuages de fumées blanches parmi des groupes de maisons. J'entendis quelques coups de canon et des feux de mousqueterie mêlés au bourdonnement du tocsin. Il me semble que je voyais tomber le vieux Louvre du haut du plateau désert destiné par Napoléon à l'emplacement du palais du roi de Rome. Le lieu de l'observation offrait une de ces consolations philosophiques qu'une ruine apporte à une autre ruine. »

Le 30 au matin, se rendant à pied au Luxembourg pour rejoindre la réunion des pairs, il est reconnu par une jeunesse qui l'acclame : « Vive le défenseur de la liberté de la presse ! » Escorté, il est bientôt juché sur les épaules d'un de ses admirateurs, tandis que des vivats s'élèvent autour de lui. Aux abords du Luxembourg, l'Enchanteur et sa suite croisent Benjamin Constant, dépité d'un tel triomphe. Chateaubriand ne manque pas d'observer : « J'avais été plus longtemps et plus constamment que lui le défenseur de la première des libertés publiques : la presse ". »

Cette revendication reste à démontrer. Au vrai, Chateaubriand le royaliste et Constant le libéral, l'un à la Chambre des pairs, l'autre à la Chambre des députés, tous les deux par leurs articles et par leurs brochures, ont rivalisé d'ardeur pour la défense d'une presse libre - comme l'avait promis la Charte de 1814. Mais les voici tous les deux à la croisée des chemins, celui dont la mort politique est annoncée - parce qu'il va s'accrocher à une solution périmée, sa fidélité au prince légitime - et celui dont la mort est proche, après une ultime victoire (et quelques déceptions à veniR) - l'établissement du régime que soutiennent ses voux.



Descendu de son pavois, Chateaubriand prend part à la réunion des pairs qui écoutent le duc de Morlemart, remplaçant malgré lui Polignac. L'auteur de De la monarchie selon la Charte, tout en servant un nouveau discours sur la liberté de la presse trahie par Charles X, assure qu'il sera là aussi pour défendre la légitimité. Mais voici une délégation des députés, le général Sebastiani et Guizot en tête. Ils ont fait leur choix en faveur d'une lieutenance générale du royaume confiée au duc d'Orléans. Après quelques échanges, l'assentiment est général ; on ne voit pas d'autre parti à prendre.

Chateaubriand n'a pas surmonté la contradiction entre son légitimisme et son libéralisme. C'est Benjamin Constant, à la Chambre des députés, qui est chargé avec Sebastiani de rédiger une déclaration : « La réunion des députés actuellement à Paris a pensé qu'il était urgent de prier S.A.R. Monseigneur le duc d'Orléans de se rendre dans la capitale pour y exercer les fonctions de lieutenant général du royaume, et de lui exprimer le vou de conserver les couleurs nationales. Elle a de plus senti la nécessité de s'occuper sans relâche d'assurer à la France, dans la prochaine session des Chambres, toutes les garanties indispensables pour la pleine et entière exécution de la Chartel8. » On finit par atteindre le prince, non sans mal. Celui-ci est à Paris dans la nuit ; il se déclare enfin le lendemain 31 juillet, acceptant d'une commission des députés le titre de lieutenant général tandis que Charles X se réfugie au château de Rambouillet. Une proclamation s'ensuit :

« Habitants de Paris !



« Habitants de Paris !

» Les députés de la France, en ce moment réunis à Paris, ont exprimé le désir que je me rendisse dans cette capitale pour y exercer les fonctions de lieutenant général du royaume.

» Je n'ai pas balancé à venir partager vos dangers, à me placer au milieu de votre héroïque population, et à faire tous mes efforts pour vous Préserver de la guerre civile et de l'anarchie.



» En rentrant dans la ville de Paris, je portais avec orgueil ces couleurs glorieuses que vous avez reprises, et que j'avais moi-même longtemps portées.

» Les Chambres vont se réunir ; elles aviseront aux moyens d'assurer au régime des lois et le maintien des droits de la nation.

» La Charte sera désormais une vérité. »

Au même moment, l'Hôtel de Ville est toujours en fièvre. Il faut convaincre ce « quartier général de la république en herbe », selon l'expression du duc de Broglie. La Fayette y reçoit un peu plus tard le duc d'Orléans. Proclamations et interpellations se succèdent dans le salon Henri-IV. Comme écrit Guizot, « M. de La Fayette n'avait pas d'ambition ; il voulait être le patron populaire de M. le duc d'Orléans, non son rival ». Puis, comme en quête d'un sacre populaire, Louis-Philippe, saisissant un drapeau tricolore, entraîne La Fayette vers une fenêtre de l'Hôtel de Ville, donnant sur la place de Grève noire de monde, d'où monte le cri : « Plus de Bourbons ! » En voyant le vieux général révolutionnaire et le prince se tenant par les bras, se passant tour à tour le drapeau tricolore, la foule entérine le choix des parlementaires : « Vive le duc d'Orléans ! Vive La Fayette ! »

Les événements se précipitent. Le 2 août, Louis-Philippe d'Orléans forme son gouvernement, dans lequel Guizot figure à l'Intérieur, et convoque les Chambres pour le lendemain. Le même jour, Charles X croit encore pouvoir abdiquer en faveur de son petit-fils. Le 3, ouverture de la session des Chambres ; à Rambouillet, où menace la foule, le roi doit renoncer, quitter sa dernière résidence, et gagner la côte pour l'exil. Au grand soulagement de Guizot, chargé de sa sécurité, le roi déchu s'embarquera à Cherbourg pour l'Angleterre, le 17 août.



Entre-temps, du 5 au 7 août, la Chambre s'occupe de la révision de la Charte. L'enjeu est de taille : il y va de la nature du nouveau régime. Les partis s'organisent. La discussion fait apparaître deux tendances, qu'on n'appelle pas encore la droite et la gauche, mais la résistance et le mouvement. La première, représentée par Guizot et de Broglie, la plus proche de Louis-Philippe, ne veut qu'un amendement minimal de la Charte de 1814 ; la seconde, représentée par La Fayette, Dupont de l'Eure, Benjamin Constant, voudrait pousser l'avantage libéral. Les deux tendances finissent par se mettre d'accord sur une révision, qui est votée par les députés le 7 août, au grand dam des groupes républicains exigeant un gouvernement provisoire, des réformes radicales, une Constitution et une politique extérieure hardie en faveur du mouvement des nationalités en Europe. La crainte du chaos, du désordre, de l'anarchie, pousse les deux partis au compromis-

A la Chambre des pairs, on écoute le chant du cygne de Chateaubriand-Quelques jours auparavant, le tout frais lieutenant général du royaume a voulu faire savoir au grand écrivain, influent, en quelle grande estime il je tient. Madame Adélaïde en a parlé à Mme de Boigne qui en avise Juliette Récamier.

« Je découvris bientôt, écrit la comtesse de Boigne, qu'il [Chateaubriand] était outré contre Charles X, qui n'avait pas répondu à sa lettre20 ; indiané contre les pairs, qui ne l'avaient pas choisi pour diriger la Chambre r furieux contre le Lieutenant général, qui n'avait pas déposé entre ses mains le pouvoir auquel les événements l'appelaient. »

Les deux femmes se rendent chez Chateaubriand, rue d'Enfer, où il les reçoit « en robe de chambre et en pantoufles, un madras sur la tête, écrivant à l'angle d'une table ». Table recouverte de livres, de papiers, de restes de repas... « Nous le trouvâmes dans une extrême âpreté. M1T Récamier l'amena à me lire le discours qu'il préparait pour la Chambre. Il était de la dernière violence. [...] Nous écoutâmes cette lecture dans le plus grand silence ; et quand il eut fini, je lui demandai si cette ouvre, dont je reconnaissais la supériorité littéraire, était, à son avis, celle d'un bon citoyen ?

» "Je n'ai pas la prétention d'être un bon citoyen !" S'il croyait que ce fût le moyen de faire rentrer le Roi aux Tuileries ?

» "Dieu nous en garde ! je serais bien fâché de l'y revoir !"

» "Mais alors, ne serait-il pas plus prudent de se rallier à ce qui se présente comme pouvant arrêter ces calamités anarchiques, si raisonnables à prévoir, dont vous faites la terrifiante peinture ?"

» Mme Récamier profita de cette ouverture pour dire que j'avais été au Palais-Royal le matin. Elle se hasarda à ajouter qu'on y attachait un grand prix à son suffrage, à sa coopération. On comprenait les objections qu'il pourrait avoir à prendre une part active au gouvernement ; mais on pensait qu'il consentirait peut-être à retourner à Rome. »



« Inutile Cassandre, j'ai assez fatigué le trône et la pairie de mes avertissements dédaignés ; il ne me reste plus qu'à m'asseoir sur les débris d'un naufrage que j'ai tant de fois prédit. Je reconnais au malheur toutes les sortes de puissance, excepté celle de me délier de mes serments de fidélité. Je dois aussi rendre ma vie uniforme ; après tout ce que j'ai fait, dit, écrit pour les Bourbons, je serais le dernier des misérables si je les reniais au moment où, pour la troisième et dernière fois, ils s'acheminent vers l'exil. » Se tournant vers ses collègues : « Je laisse la peur, dit-il, à ces généreux royalistes qui n'ont jamais sacrifié une obole ou une place à leur loyauté ; à ces champions de l'autel et du trône, qui naguère me traitaient de renégat, d'apostat et de révolutionnaire. Pieux libellistes, le renégat vous appelle ! Venez donc balbutier un mot, un seul mot pour l'infortuné maître qui vous combla de ses dons et que vous avez perdu... »

Cinquante pairs environ refuseront, avec Chateaubriand, de prêter serment au nouveau roi ; 172 accepteront. Au vestiaire, Chateaubriand troque son habit de pair contre la redingote. Son épée sera vendue à un fripier pour 700 francs. Il renonce par là même à son traitement de 12 000 francs. Il veut aussi démissionner de l'Académie, mais ce n'est pas prévu par le règlement. 11 demandera alors qu'on verse son traitement d'académicien à plus pauvre que lui - cet argent lui étant « extrêmement désagréable ». Muré dans la dignité du sacrifice, figé dans une splendide fidélité, Chateaubriand a dit adieu à la politique qui lui a tant fait espérer et qui l'a tant déçu.



Louis-Philippe Ier est intronisé le 9 août « roi des Français ».

La révolution de 1830 a fait au moins un heureux, François Guizot. On l'a vu tout au long des Trois Glorieuses frileux, mais attentif aux événements, redoutant plus que tout le désordre et le mouvement républicain, mais toujours présent, et participant activement à la solution orléaniste dès que celle-ci se dessine. Il croit revivre la révolution anglaise de 1688, cette Glorieuse Révolution qui a instauré définitivement outre-Manche le régime représentatif sous la couronne royale, sans tomber dans le « pèche révolutionnaire ». Cette révolution-là l'a comblé. Une révolution, soit . puisque les événements l'ont précipitée, mais une révolution en douceur, amenant un simple changement de dynastie et une révision limitée de la Charte. Celle-ci cesse d'être « octroyée », le catholicisme n'est plus religion d'État, l'usage des ordonnances est strictement réglementé, les Chambres reçoivent l'initiative parlementaire, le drapeau tricolore rem-olace le drapeau blanc. Les lois organiques qui la complètent, votées en 1831. abaisseront le cens électoral de 300 à 200 francs de contributions directes, ce qui aura pour effet de doubler à peu près le corps électoral - on est encore loin du suffrage universel. La garde nationale, milice de la bourgeoisie et du nouveau régime, sera rétablie et réorganisée. Enfin, la pairie cessera d'être héréditaire. C'est plus qu'une tempête dans un verre d'eau, c'est beaucoup moins qu'une révolution triomphante. L'héroïsme du peuple militant de Paris a servi à l'instauration d'un régime de notables, au préjudice de la caste nobiliaire, définitivement vaincue. Du moins en a-t-on fini de l'alliance du Trône et de l'Autel. Guizot, champion de la Charte, défenseur du régime censitaire et représentatif, peut s'estimer d'autant plus heureux des Trois Glorieuses qu'il est devenu ministre de l'Intérieur. Mais il aura fort à faire à ce poste, tant la société française, dans ses profondeurs, est loin d'être apaisée par les solutions institutionnelles qui ont conclu la révolution de Juillet. Les blouses ont tiré les marrons du feu pour les redingotes : la duperie sera de courte durée.



Benjamin Constant, lui, est, en cet été 1830, un homme diminué. En juillet, il était en convalescence à la campagne, à la suite d'une nouvelle opération à sa jambe, lorsque Paris s'est embrasé. Alerté par un billet de La Fayette, il est rentré dans la capitale le 28 juillet, nonobstant les protestations de sa femme Charlotte et de son médecin. Il est malgré sa faiblesse physique du petit lot des députés qui se réunissent alors et au sein desquels la solution orléaniste s'est imposée. Benjamin Constant, familier du Palais-Royal depuis plusieurs années, n'hésite pas à soutenir la proposition présentée par Thiers. Lui non plus n'est pas favorable à l'instauration de la République, craignant la guerre civile. C'est lui qui, avec Sebastiani, on l'a vu, a été chargé de rédiger le message appelant le duc d'Orléans aux fonctions de lieutenant général du royaume. On le retrouve encore à l'Hôtel de Ville, où, impotent, au milieu des autres députés qui ont accompagné Louis-Philippe, il est transporté en litière. Le nouveau souverain n'est pas complètement ingrat. Il fait nommer benjamin Constant président de section au Conseil d'État et lui fait attribuer 200 000 francs (qui serviront à rembourser ses dettes de jeu et autreS).



En octobre, Constant est réélu dans le Bas-Rhin à une très large majorité, au premier tour. A l'opposé du parti de la résistance, il fait entendre sa protestation contre le cautionnement imposé aux journaux. C'est encore une fois à Guizot, partisan de concentrer les journaux dans les classes élevées et éclairées, qu'il se frotte : « Messieurs, je ne connais point en France de classe plus élevée que la totalité des Français et, quant aux classes éclairées, je crois que tous les Français, sauf ceux qui ne savent malheureusement ni lire ni écrire, sont assez éclairés pour qu'on leur permette de publier leur opinion... » Le 19 novembre, il prononce son ultime discours, en demandant à ses collègues leur indulgence « pour les imperfections d'une réfutation tracée à la hâte. Au physique, une santé encore affaiblie, au moral, une tristesse profonde m'ont empêché de faire disparaître ces imperfections ».

De quoi s'agit-il ? Constant ressent comme une blessure son dernier échec à l'Académie française, où, la veille, on lui a encore préféré un autre, l'obscur député Viennet. Hargne des doctrinaires contre lui : « Pour éviter M. de Constant, dit Royer-Collard, j'aurais pris au-dessous de M. Viennet. » Lui qui a été l'orateur le plus en vue de la gauche sous la Restauration, a-t-il eu tort d'espérer être ministre ? A la Chambre, ses propositions sont repoussées. Il est déçu par le nouveau régime qui s'est installé, mais ne se sent plus la force de prendre la tête du parti du mouvement. Il ne reparaît à son siège de député qu'une dernière fois, le 26 novembre, avant de mourir le 8 décembre, alors qu'il vient de corriger les épreuves du dernier tome de son essai sur La Religion. Il avait soixante-trois ans.



Les obsèques ont lieu le 12 décembre, suivies par une foule immense. Après la cérémonie au temple, La Fayette prononce le panégyrique de Benjamin Constant au Pèrc-Lachaise. Guizot lui réserve, dans ses Mémoires, le coup de pied de l'âne : « Homme d'un esprit infiniment varié, facile, étendu, clair, piquant, supérieur dans la conversation et dans le pamphlet, mais sophiste sceptique et moqueur, sans conviction, sans considération, se livrant par ennui à des passions éteintes, et uniquement préoccupé de trouver encore, pour une âme blasée et une vie usée, quelques amusements et quelque intérêt. 11 avait reçu du gouvernement nouveau, des emplois, des honneurs et des faveurs. [...] M. Benjamin Constant ne s'en était pas moins engagé de plus en plus dans l'opposition, et dans la moins digne des oppositions, dans la flatterie subtile des passions révolutionnaires et populaires. [...] Le cortège qui se rendit aux obsèques de M. Benjamin Constant fut nombreux et pompeux, mais froid et sec, à l'image du mort lui-même. »



Le jugement de Victor Hugo n'a pas ce fiel : « Benjamin Constant, qui est mort hier, était un de ces hommes rares qui fourbissent, polissent et aiguisent les idées générales de leur temps, ces armes des peuples qui brisent toutes celles des armées. Il n'y a que les révolutions qui puissent jeter ces hommes-là dans la société. Pour faire la pierre ponce il faut des volcans. »



Des trois personnages en quête d'histoire qui s'étaient activés au moment des Cent-Jours, deux ont fini leur carrière : Constant est mort et Chateaubriand s'est effacé de la vie publique. Le troisième, Guizot, moins éclatant, mais non moins homme à principes, est le grand vainqueur. Ces trois hommes ont croisé leurs routes à plusieurs reprises : ils ont été tous les trois dans une opposition franche au ministère Polignac, aux ordonnances de Charles X, et tous trois ont jugé l'avènement de Louis-Philippe comme la meilleure ou la seule solution possible (Chateaubriand gardait une fidélité altière aux BourbonS) à la crise de Juillet. Les voilà dispersés. Chateaubriand s'est exclu à droite ; Benjamin Constant est mort à gauche ; Guizot va incarner le nouveau régime - celui du juste-milieu.






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