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HISTOIRE ET CRITIQUE POSITIVISTES






C'est sans doute derrière le dogmatisme de l'ouvre historique de Fustel de Coulanges que se dessine le plus nettement l'influence essentielle du fameux Cours de philosophie positive prononcé par Auguste Comte de 1830 à 1842. Reprenant les principes de l'« état positif » où la tâche de l'esprit humain est, selon Comte, de découvrir les lois effectives des phénomènes, l'historien de La Cité antique (1864) et de l'Histoire des institutions de Vancienne France (1875-1891) posa clairement les règles de la nouvelle méthodologie historique : collation rigoureuse des faits, analyse objective, sobriété dans l'expression.





« L'histoire, écrit-il, n'est pas un art, elle est une science pure. Elle ne consiste pas à raconter avec agrément ou à disserter avec profondeur. Elle consiste, comme toute science, à constater des faits, à les analyser, à les rapprocher, à en marquer le lien. »



Participant du même esprit, et prolongeant l'évolution de Sainte-Beuve vers une forme de recherche critique plus scientifique, deux hommes aux carrières presque synchroniques, Hippolyte Taine (1828-1893) et Ernest Renan (1823-1892), devaient marquer la nouvelle génération de critiques et d'historiens. De ces deux écrivains et « hommes de science », Taine fut à coup sûr le plus mécaniste et le plus péremptoire i « Tous les sentiments, écrit-il, toutes les idées, tous les états de l'âme humaine sont des produits ayant leurs causes et leurs lois, et tout l'avenir de l'histoire consiste dans la recherche de ces causes et de ces lois. L'assimilation des recherches historiques et psychologiques aux recherches physiologiques et chimiques, voilà mon objet et mon idée maîtresse.



Deux grands principes régissent son système : celui des conditionnements et celui de la faculté maîtresse. Ils apparaîtront presque trop grossièrement dans ses deux ouvrages de critique littéraire, son Essai sur les Fables de La Fontaine (1853) et son Histoire de la littérature anglaise (1856) où les auteurs et leurs ouvres sont « expliqués » par le triple jeu de conditionnement de la race, du milieu et du moment. Abordant les domaines de l'esthétique (Philosophie de fart, 1865), de la psychologie (De l'intelligence, 1870) ou de l'histoire (Les Origines de la France contemporaine, 1873-1894), Taine restera fidèle à ce système étroitement déterministe qui, en dépit de simplifications abusives qu'attaquera Sainte-Beuve notamment, fera école jusqu'à la fin du siècle.



A lire quelques pages célèbres de L'Avenir de la science de Renan (ouvrage rédigé en 1848 mais paru seulement en 1890) on pourrait croire ce dernier aussi froidement systématique que son contemporain. N'écrit-il pas :



« Sans doute les patientes investigations de l'observateur, les chiffres qu'accumule l'astronome, les longues énumérations du naturaliste ne sont guère propres à réveiller le sentiment du beau : le beau n'est pas dans l'analyse ; mais le beau réel, celui qui ne repose pas sur les fictions de la fantaisie humaine, est caché dans les résultats de l'analyse. »



En réalité, chez ce philologue breton ami de Marcelin Berthelot, chez ce sceptique sensible chez qui la science de la religion faisait bon ménage avec la religion de la science, l'esprit critique ne se laissa jamais étouffer par les exigences de la méthodologie. Fervent disciple de la déesse Science, il sait rester nuancé dans ses déductions et ses conclusions : « Je veux, écrit-il modestement, présenter comme certain ce qui est certain, comme probable ce qui est probable, comme possible ce qui est possible. » On lui doit de nombreux ouvrages historiques où il s'efforce d'analyser les phénomènes religieux en tant que faits d'histoire interprétables, comme les autres, à partir de documents écrits ou de traces archéologiques (La Vie de Jésus notamment (1863), premier tome de l'Histoire des origines du christianisme qu'il achèvera en 1881). Mais il a influencé aussi les premières recherches scientifiques en matière de philologie avec la publication en 1858 d'un Essai sur l'origine du langage. Le Renan vieillissant, d'après 1870, évoluera pourtant vers une pensée beaucoup plus relati-viste et l'on pourra même s'étonner de lire sous sa plume, dans une célèbre Prière sur /'Acropole parue dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse en 1883, un hymne lyrique à la beauté qui contraste singulièrement avec les textes scientistes de 1848 :



O noblesse, ô beauté simple et vraie ! déesse dont le culte signifie raison et sagesse, toi dont le temple est une leçon éternelle de conscience et de sincérité, j'arrive tard au seuil de tes mystères ; j'apporte à ton autel beaucoup de remords. Pour te trouver, il m'a fallu des recherches infinies...



Il est vrai que dans l'intervalle la science avait montré ce qu'elle pouvait apporter au domaine littéraire mais révélé aussi ses faiblesses et ses limites dans un « ordre » qui ne sera jamais pleinement le sien.



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