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HELVÉTIUS






Rien de plus utile et de plus précieux, pense Helvétius, que les sensations fortes. Elles seules, dit-il, peuvent « arracher l'oisif à l'ennui ».



Cette opinion n'est pas aussi éloignée qu'on pourrait le supposer de celle de Condillac. Considérant tous deux l'état dans lequel, selon eux, l'homme à ses débuts se trouve, et manifestant la même répugnance pour l'absence d'activité dans laquelle ils se figurent que l'homme est initialement plongé, ils en concluent de la même façon que la grande affaire pour lui est d'échapper aussi promp-tement que possible à cet état négatif et d'en adopter sur-le-champ un autre aussi différent que possible.





L'état auquel il s'agit aussitôt de se soustraire porte différents noms. C'est l'oisiveté, la langueur, la léthargie, l'ennui ou la paresse. Ce sont des états négatifs qui se ressemblent fort. Sur ce point, il n'y a donc encore, entre Condillac et Helvétius, que très peu de différences. Mais ils diffèrent sur les façons de sortir de cet état. Ce que Condillac recommande, c'est la transformation réfléchie de nos sensations en idées. Il penche donc pour une activité essentiellement intellectuelle. Helvétius, lui, préfère un tout autre type d'activité, l'agitation des passions. Mais dans un cas comme dans l'autre, ce que le philosophe du xviiie siècle préconise, c'est de sortir à tout prix d'une inactivité qui est considérée un peu par tous les écrivains avant Rousseau comme le plus funeste des états pour l'homme.



Rien de plus important pour lui que d'échapper à une situation toute négative qui consiste à ne pas penser, à ne pas agir, à ne sentir qu'à peine, à ne pas désirer, bref à ne pas avoir un objet déterminé d'activité. On pourrait même soutenir que, pour tous ces écrivains, l'absence initiale de toute détermination doit être considérée comme un mal et même le mal fondamental. Notre tâche principale est de nous y soustraire. La force des passions nous y aide, comme aussi l'énergie de notre esprit. Soyons donc passionnés ou actifs, mais ne soyons jamais sans un objet vers lequel nous pouvons bander nos forces. Sinon, sans ressort, nous risquons de rester dans l'indétermination qui est, avant tout, absence d'objet, et le pire des états.



HELVÉTIUS : TEXTES



L'oisif voudrait à chaque instant éprouver des sensations fortes. Elles seules peuvent l'arracher à I'ennui. (De l'homme, sect. 8, chap. 7.)



L'objet des arts... est de plaire et par conséquent d'exciter en nous des sensations qui, sans être douloureuses, soient vives et fortes. (Ibid., sect. 8, chap. 13.)



La force des passions peut seule contrebalancer en nous la force de la paresse et de l'inertie, nous arracher au repos et à la stupidité vers laquelle nous gravitons sans cesse. {De l'esprit, III, chap. 8.)



Sans le plaisir enfin, père du mouvement, L'univers sans ressort rentre dans le néant.

(Epître sur les arts.)



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