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George Sand, « dans la politique jusqu'aux oreilles »






Sollicitée pour le monument dédiée à Flora Tristan, George Sand néglige de répondre. Son nom figurait pourtant dans la liste de souscription destinée à l'impression de L'Union ouvrière, mais elle n'a jamais eu de sympathie pour cette femme qui, à trop d'égards sans doute, lui ressemble un peu. Au point que, lorsque Flora Tristan est blessée d'un coup de pistolet par Chazal, en 1838, la rumeur gagne Paris, au cours de la soirée, que George Sand a été assassinée par son mari. On finissait par les confondre. Les deux femmes ont le même âge à un an près, et toutes deux se sont fait connaître par leurs écrits, leurs tribulations conjugales, et leurs idées anticonformistes.



En 1844, George Sand est un auteur à succès, une romancière reconnue, dont la vie tumultueuse a défrayé la chronique. Elle se prodigue alors avec une extraordinaire vitalité, soit à Paris, soit dans sa maison de Nohant, près de La Châtre, où elle vit avec ses enfants, aux côtés de Frédéric Chopin. Elle avait déjà une ouvre ; depuis quelques années, elle a une cause. Si l'on peut user d'un anachronisme, elle est devenue un écrivain engagé, en lançant un journal d'opposition dans le Berry, L'Éclaireur de l'Indre.



A l'instar de Flora Tristan, cette vocation n'est sans doute pas sans lien avec sa bâtardise sociale. La petite Aurore Dupin - future George Sand - a en effet pour grand-mère paternelle une fille du maréchal de Saxe, reconnue mais illégitime, mariée à Dupin de Fran-cueil, fils du fermier général Claude Dupin. Son père, Maurice Dupin, officier de l'armée impériale, a fait un mariage d'amour avec Sophie, qui sort du peuple : elle est ouvrière en modes. Orpheline de pere à quatre ans. Aurore a souffert de la mésentente entre sa mère et sa grand-mère paternelle, qui se charge finalement de son éducation. Une opposition de classe. « Mon sang royal, écrit-elle, s'était perdu dans mes veines en s'alliant, dans le sang de ma mère, au sang plébéien. » A la mort de sa grand-mère, en 1821, elle a épousé le premier venu, Casimir Dudevant, fils mal dégrossi d'un baron d'Empire, auquel elle donne un fils, Maurice, puis une fille, Solange, cinq ans plus tard. Déjà à cette époque, le ménage Dudevant bat de l'aile. Aurore, qui ne goûte guère la compagnie d'un mari sans esprit, hobereau de village occupé de chiens et de chasse, a avoué à celui-ci qu'elle a un amant, Aurélien de Sèze, rencontré lors d'un voyage dans les Pyrénées. A Auré-lien succède Stéphane, un ancien précepteur (peut-être même Solange est-elle sa fillE). Puis, à La Châtre, elle fait la connaissance d'un étudiant en droit, Jules Sandeau, avec lequel elle a une liaison durable.



La discorde conjugale devenant patente, la jeune Mme Dudevant impose une grande décision à son époux : elle quitte Nohant avec Solange, tandis que Maurice reste auprès de son père, sous la surveillance d'un précepteur, Jules Boucoiran. Elle vivra la moitié de l'année à Paris, l'autre moitié à Nohant. La rébellion d'Aurore est manifeste : elle veut, écrit-elle à Boucoiran, être « recherchée et appelée comme une compagne libre ». Expression pour le moins rare au début de la monarchie de Juillet. A Paris, elle retrouve quelques amis du Berry, avec lesquels elle fréquente bals et théâtres ; pour mieux se glisser partout, elle prend l'habitude de s'habiller en homme. Mais ce n'est pas la fête seule qui l'attire à Paris : « J'ai un but, une tâche, écrit-elle au précepteur, disons le mot, une passion. Le métier d'écrire en est une violente, presque indestructible. » Arrivée dans la capitale avec le manuscrit d'un roman, elle ne trouve pas d'éditeur mais réussit à se faire une place au Figaro, petit journal satirique, où elle s'efforce de se mettre au diapason. Bientôt ses premières nouvelles sont publiées par La Revue de Paris et La Mode. En compagnie de Jules Sandeau, elle écrit un roman, Rose et Blanche, sous le pseudonyme commun de Jules Sand. Un grand pas vers George Sand, nom qu'elle s'approprie définitivement en faisant paraître Indiana, jugeant qu'un prénom masculin lui donnerait plus de liberté pour devenir écrivain.



Des ce premier roman, un succès, George Sand part en guerre contre le mariage hasardeux ou imposé, l'inégalité dans le couple qui autorise le mari à battre sa femme sans avoir de comptes à rendre, l'esclavage de l'épouse. Son héroïne, Indiana, jeune créole sensible vivant auprès d'un mari trop vieux, colonel en retraite, refuse la soumission : « Elle se fût regardée comme bien plus coupable de témoigner de l'amour à ce mari qu'elle n'aimait pas que d'en accorder à l'amant qui lui en inspirait. » En l'occurrence, l'amant, Raymon, séducteur veule, n'est guère moins odieux que l'époux, mais l'amour triomphera finalement, et Indiana pourra épouser, après la mort de son mari, Sir Ralph, son cousin. Éminemment romantique et romanesque à souhait, le récit est bien situé dans le temps historique (aux alentours de 1830) et le contexte social ; les personnages, souvent contradictoires, échappent à la caricature ; et surtout Indiana devient une figure, celle de la femme, en quête de l'âme sour, fourvoyée dans un mariage sans amour.

Outre de nombreux lecteurs, Indiana obtient un succès de presse. Sainte-Beuve, en particulier, n'y est pas pour rien. Tout porte George Sand à continuer dans la même veine. Elle a un message à délivrer, une revendication à affirmer : la liberté, le droit à l'amour, le refus des convenances et des préjugés qui accablent les femmes. Elle écrit et publie Valentine, autre histoire de mal mariée, sombre drame. Nouveau succès. George Sand est définitivement lancée. Elle sent le soufre, elle choque, elle plaît aux uns (notamment à la comédienne Marie DorvaL), déplaît aux autres (par exemple, à l'amant de celle-ci, Alfred de Vigny, qui note, laconique : « Homme dans la tournure, le langage, le son de la voix et la hardiesse des propos2»). Buloz, directeur de La Revue des deux mondes, l'engage : contre une rente de 4 000 francs, elle devra remettre toutes les six semaines un texte de 32 pages. On recherche sa compagnie et c'est réciproque (mais elle couche sans joie avec Mérimée3) ; elle est reçue, admirée, enviée. Avec son ouvrage suivant, Lélia, l'imagination de George Sand se débride dans un roman noir, invraisemblable, ténébreux et désenchanté, sous lequel percent des aveux autobiographiques. Ce roman, sorti en 1833, déchaîne contre lui la critique, quoique Sainte-Beuve reste admiratif.



Entre-temps, en juin 1833, George Sand a fait la connaissance d'Alfred de Musset, au cours d'un dîner donné par La Revue des deux mondes. Elle est la seule femme de l'assemblée ; il est placé à côté d'elle. Leur méfiance initiale l'un pour l'autre se dissipe : le « bas-bleu » et le « jeune blondin » se découvrent une « affinité élective », bien des points communs, à commencer par l'amour de l'amour4. Dans la correspondance qui s'ensuit entre eux deux, Musset lui écrira : « Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour où j'ai été chez vous... » Amour réciproque. En juillet, ils deviennent amants. Elle s'en explique à Sainte-Beuve, devenu son confident : « C'est un amour déjeune homme et une amitié de camarade. C'est quelque chose dont je n'avais pas l'idée, que je ne croyais rencontrer nulle part et surtout là... Je me suis rendue par pitié plus que par amour et l'amour, que je ne connaissais pas, s'est révélé à moi, sans aucune des douleurs que je croyais accepter5... » Elle a vingt-neuf ans, il en a vingt-trois. Elle écrira à Musset, le 15 avril 1834 : « Tu m'as reproché dans un jour de fièvre et de délire de n'avoir jamais su te donner les plaisirs de l'amour. J'en ai pleuré alors et maintenant je suis bien aise qu'il y ait quelque chose de vrai dans ce reproche.



Je suis bien aise que ces plaisirs aient été plus austères, plus voilés que ceux que tu retrouveras ailleurs. Au moins tu ne te souviendras pas de moi dans les bras des autres femmes. »

L'Italie fascine. Les deux amants, qui n'échappent pas à l'engouement, font le projet d'y partir ensemble. En attendant, George conseille à Alfred la lecture des Chroniques florentines de Varchi. Fasciné par le personnage tourmenté de Lorenzo, dans lequel il reconnaît son double, Musset se lance dans l'écriture de Lorenzaccio (la pièce ne sera jouée qu'en 1896 ; elle sera éditée par la Librairie de la Revue des deux mondes en 1834). Sans message politique explicite, si ce n'est le scepticisme, le drame de Musset vaut avant tout par la complexité psychologique de ses protagonistes et l'éclat d'une langue imagée. Régicide (il a tué le duc Alexandre de MédiciS), Lorenzo, dont la tête est mise à prix, est assassiné à Venise.

C'est en partant tous deux pour Venise, en décembre 1833, que les deux amants rencontrent Stendhal, on l'a vu. Un voyage qui tourne mal. George Sand est souffrante ; Musset fréquente les mauvais lieux, perd gros au jeu, tombe malade à son tour, victime d'une fièvre palustre ; Pagello, le médecin qui le soigne, devient l'amant de George. Musset l'ignore encore, mais préfère quitter Venise. Elle s'y attarde quelque temps, avant de rentrer à Paris en compagnie de Pagello. Musset lui écrit : « Tu t'étais trompée, tu t'es crue ma maîtresse, tu n'étais que ma mère. » Elle lui répond : « J'ai besoin de nourrir cette maternelle sollicitude. » Amour malheureux, mais non terminé. Fuyant à Bâle quand George Sand rentre à Paris, il lui écrit qu'il meurt d'amour - « d'un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu... » Elle a beau lui rétorquer : « Il ne faut plus nous revoir », ils se revoient, se déchirent encore, se demandent s'ils ne devraient pas se « brûler la tête ensemble », avant qu'elle ne s'avise, en mars 1835, de retourner subrepticement à Nohant, pour retrouver la paix. Musset racontera cette fièvre d'amour l'année suivante dans La Confession d'un enfant du siècle1 (« Comment se fait-il qu'il y ait ainsi en nous je ne sais quoi qui aime le malheur ? »).



On s'interrogera, on s'indignera, on s'émerveillera longtemps sur l'histoire de cette liaison sulfureuse, sur cet étrange attelage (une femme pas très belle, au menton trop lourd, un poète fragile et déjà maladE). Pourtant, ils ont inventé, en trente-six mois, à coups de foucades, de ruptures, de trahisons douloureuses, de contretemps tragiques, de projets de suicide à deux, de voyages à Venise, de chevelures sacrifiées, de billets désespérés, d'outrecuidances et de provocations, la mise en scène parfaite d'un archétype durable, l'amour romantique (à la françaisE), impossible et déchirant, égoïste et parfaitement libre, morbide et insolent, qui fera longtemps rêver les jeunes gens, trembler les bourgeois, et hurler de jalousie une Louise Colet8...

Plus tard, de cette première période parisienne, George Sand dira : « J'étais hideuse dans mon égoïsme et dans mon isolement. » La célébrité acquise en quelques livres, ces amours agitées, ne la contentent pas. Pourtant, elle ne peut concevoir de rester à Nohant auprès de ses enfants qu'elle aime et son mari qu'elle n'aime pas. Pour trouver une solution à sa situation matrimoniale, elle se rend à Bourges, sur le conseil d'un ami, consulter l'avocat Michel - ce Michel de Bourges, comme on l'appelle et qu'elle nomme Everard dans l'Histoire de ma vie. C'est une rencontre décisive.



L'homme, qui a alors trente-sept ans, est d'une écorce assez rugueuse : «Né paysan, il avait conservé le besoin d'aise et de solidité dans ses vêtements. Il portait chez lui et dans la ville une épaisse houppelande informe et de gros sabots. Il avait froid en toute saison et partout, mais, poli quand même, il ne consentait pas à garder sa casquette ou son chapeau dans les appartements. Il demandait seulement la permission de mettre un mouchoir, et il tirait de sa poche trois ou quatre foulards qu'il nouait au hasard les uns sur les autres, qu'il faisait tomber en gesticulant, qu'il ramassait et remettait avec distraction, se coiffant ainsi, sans le savoir, de la manière tantôt fantastique et tantôt la plus pittoresque9. » Forte personnalité, éloquent, autoritaire, Michel de Bourges est le chef du parti républicain dans le Berry. C'est lui qui, dès les premières conversations, ouvre les yeux de la romancière sur la politique. Avocat, Michel de Bourges se charge du dossier de séparation entre les époux Dudevant ; prédicateur, il ne lâche plus George Sand qu'il sent mûre pour la grande cause. Il l'inonde de lettres, il la tutoie, il en fait sa maîtresse, mais non sans lui dire : « L'amour est une passion égoïste. Étends cet amour brûlant et dévoué, qui ne recevra jamais sa récompense en ce monde, à toute cette humanité qui déroge et qui souffre. Pas tant de sollicitude pour une seule créature ! Aucune ne le mérite, mais toutes ensemble l'exigent au nom de l'éternel Auteur de la création ! »



Nous sommes alors en pleine période de répression politique et judiciaire, après le second soulèvement de Lyon en 1834 et l'attentat de Fieschi en 1835. Les « lois de septembre » musellent l'opposition tandis que les juges jettent en prison les chefs républicains. « Il n'était plus guère possible, écrit George Sand, de rester neutre dans ce vaste débat qui n'avait plus le caractère des conspirations et des coups de main, mais bien celui d'une protestation générale où tous les esprits s'éveillaient pour se jeter dans un camp ou dans l'autre. » George Sand, à l'écoute du fébrile Michel, se dit « convertie au sentiment républicain et aux idées nouvelles ».

Michel de Bourges lui inculque l'idée que la « vérité religieuse » et la « vérité sociale » ne sont qu'une seule et même vérité. Se jugeant insuffisamment éclairée. George Sand cherche à approfondir ses convictions toutes neuves. A Paris, son ami Liszt lui fait connaître Lamennais, qui accepte de venir porter la bonne parole dans son « grenier de poète » : « M. Lamennais, petit, maigre et souffreteux, n'avait qu'un faible souffle de vie dans la poitrine. Mais quel rayon dans sa tête ! Son nez était trop proéminent pour sa petite taille et pour sa figure étroite. Sans ce nez disproportionné, son visage eût été beau. L'oil clair lançait des flammes ; le front droit et sillonné de grands plis verticaux, indices d'ardeur dans la volonté, la bouche souriante et le masque mobile sous une apparence de contraction austère, c'était une tête fortement caractérisée pour une vie de renoncement, de contemplation et de prédication.



» Toute sa personne, ses manières simples, ses mouvements brusques, ses attitudes gauches, sa gaieté franche, ses obstinations emportées, ses soudaines bonhomies, tout en lui, jusqu'à ses gros habits propres, mais pauvres, et à ses bas bleus, sentait le cloarck [clerc] breton. »

Malgré la mise en garde de son ami Sainte-Beuve face aux contradictions de Lamennais, George Sand est fascinée par « l'ermite de La Chênaie », passionné de justice et de vérité. Elle voit quelque chose d'enfantin chez celui qu'elle appellera « un des pères de mon Église », un enfant généreux et sublime qui la touche profondément même si elle discerne vite ce qu'il peut avoir de naïf. La quête de George Sand n'est pas encore satisfaite. C'est alors que Sainte-Beuve lui conseille de rencontrer deux hommes qu'il a connus dans sa saison saint-simonienne, Jean Reynaud et Pierre Leroux. Lors de leur première entrevue, Leroux balbutie de timidité, mais il lui plaît aussitôt : « Il a la figure belle et douce, l'oil pénétrant et pur, le sourire affectueux, la voix sympathique et ce langage de l'accent et de la physionomie, cet ensemble de chasteté et de bonté vraies qui s'emparent de la persuasion autant que la force des raisonnements. »



Pierre Leroux, on s'en souvient, a été aux origines du Globe. Fils d'un limonadier de la place Royale mort prématurément, Leroux a dû interrompre ses études et pratiquer plusieurs métiers avant de devenir typographe. Très vite, il a l'idée d'un journal encyclopédique ; il réussit à y intéresser des gens, à rassembler les capitaux nécessaires : c'est l'origine du Globe, que prend en main Paul-François Dubois. Pendant plusieurs années, Leroux reste dans l'ombre, faisant son apprentissage, auprès de Victor Cousin, de Benjamin Constant, de Sainte-Beuve, signant son premier article seulement le 27 novembre 1827. On sait qu'au lendemain de la révolution de 1830, tandis que le gros de l'équipe quitte le journalisme pour accepter les postes qui s'offrent dans la politique et l'administration, il reste au Globe devenu saint-simonien, en compagnie de Sainte-Beuve. Militant du saint-simonisme, il refuse vite de suivre Enfantin, si éloigné de sa conception traditionnelle de la famille. C'est alors qu'il reprend son idée d'encyclopédie. Après un premier essai avec la Revue encyclopédique, qu'il dirige de septembre 1831 à septembre 1833 avec Hippolyte Carnot, il lance la grande entreprise de Y Encyclopédie nouvelle en 1834, avec son ami Jean Reynaud - une encyclopédie paraissant en livraisons régulières.



George Sand, de son propre aveu, n'accepte pas d'emblée toutes les idées de son nouvel interlocuteur, mais l'homme la passionne. Il rédige alors son livre majeur, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, qui paraîtra en 1840. Son socialisme, imprégné de religiosité, repose sur quelques principes fondamentaux : que l'humanité existe en chaque homme (« L'humanité, c'est la nature humaine en nous, c'est-à-dire la nature générique de l'homme contenue virtuellement en nous dans toute son infinité, et réalisée partiellement d'une certaine façon constituant notre particularité et notre vie présente ») ; que cette appartenance commune induit la solidarité contre la dissociation, la guerre autrefois, aujourd'hui la concurrence (« Oh ! la belle loi, et qu'elle est bien faite pour nous rendre bons et heureux ! Je me rue sur toi, mon frère : voilà ce que veut dire concurrence ») ; enfin que l'humanité est soumise à la loi de la perfectibilité continue (« La perfectibilité, c'est la rédemption du genre humain par la réalisation de plus en plus grande de l'idéal »).

Ces principes condamnent la propriété. Non pas la propriété individuelle ou domestique (« celle-là est sainte et sacrée »), mais la propriété qui permet de disposer du travail des autres hommes. L'humanité coopère au travail de production ; « c'est le capital qui tue l'humanité ». Leroux n'est pas communiste pour autant, il récuse le « socialisme absolu » : « La vie consiste essentiellement dans la relation divine et nécessaire d'êtres individuels et libres. » Au communisme, il préfère le « commu-nionisme », la solidarité active et sans violence entre les hommes.

L'ouvre de George Sand prend dès lors un tour nouveau. Elle écrit à une amie : « Il faut bien que je vous le dise, George Sand n'est qu'un pâle reflet de Pierre Leroux, un disciple fanatique du même idéal, mais un disciple muet et ravi devant sa parole, toujours prêt à jeter au feu toutes ses ouvres pour écrire, parler, penser et agir sous son inspiration. Je ne suis que le vulgarisateur à la plume diligente et au cour impressionnable, qui cherche à traduire dans ses romans la philosophie du maître. » Dans cette missive, elle tient à préciser qu'elle n'a pas suivi Leroux par amour : « D'aucuns, comme on dit en Bcrry. prétendent que c'est l'amour qui fait des miracles. L'amour de l'âme, je le veux bien, car de !a crinière du philosophe, je n'ai jamais songé à toucher un cheveu et n'ai jamais eu plus de rapport avec elle qu"avec la barbe du grand Turc. »



Précision qui n'est pas inutile, car Pierre Leroux n'est pas de glace devant cette femme qu'il trouve belle et supérieure. Il tente de la séduire, mais se voit repousser avec bonté et fermeté par sa disciple. Marié et remarié, père de neuf enfants, défenseur de la famille, Leroux n'insiste pas.

Une des premières conséquences de cette rencontre est pour George Sand de fondre ce qu'on peut appeler son féminisme dans une cause élargie de l'émancipation. On le constate dans les « Lettres à Marcie », qu'elle donne au journal de Lamennais, Le Monde, en 1837. Tout en fustigeant le mariage tel qu'il est alors conçu, elle met en garde son interlocutrice contre la doctrine saint-simonienne de l'affranchissement de la femme : « étrange remède à la corruption d'une société que de lui ouvrir toutes grandes les portes de la licence ». Au préalable de l'affranchissement de la femme, Sand oppose une autre urgence, la fondation d'une société où la misère serait interdite. Elle ne perd pas de vue l'esclavage de la femme, mais elle en subordonne la solution à la réalisation d'une société plus humaine. Pour y contribuer, les femmes doivent s'élever par l'intelligence et l'étude. Le ton de ces lettres vibrantes effraie Lamennais qui, au bout de six numéros, interrompt cette collaboration.

La vie privée de George Sand prend un nouveau tournant en 1836. C'est l'année où son avocat Michel de Bourges lui a fait obtenir un jugement de séparation d'avec son mari Dudevant. C'est aussi à ce moment que commence sa liaison avec Frédéric Chopin, de six ans son cadet, maladif (on le croit phtisiquE), qu'elle entraîne à Nohant, où, jusqu'en 1846, il sera son hôte, après un fameux voyage à Majorque, où Chopin crache le sang. Là, dans la propriété familiale, elle peut satisfaire pleinement ses instincts maternels, ayant obtenu la garde de ses enfants, et ayant à prodiguer ses soins au musicien. Chopin et Sand alternent les séjours à Nohant et à Paris. La romancière fréquente alors la fine fleur de la gauche littéraire et politique, Louis Blanc, Godefroy Cavaignac, Henri Martin ; elle se lie d'amitié avec la cantatrice Pauline Garcia et son mari Louis Viardot ; elle rencontre Adam Mickiewicz, réfugié polonais, appelé à donner un cours au Collège de France, Edgar Quinet, Etienne Arago, Agricol Perdiguier, Pauline Roland...



Sous l'influence de Pierre Leroux, la romancière infléchit ses sujets, se fait militante du progrès, des idées républicaines, de l'égalité. Au printemps 1837, elle publie en feuilleton dans La Revue des deux mondes un roman édifiant, Mauprat. Inlassable, elle retravaille Lélia, pour en modifier le dénouement désespérant, écrit Spiridion (auquel Leroux collaborE), où elle fait le portrait déguisé de Lamennais, qu'elle défend bec et ongles contre ses critiques - et malgré Leroux qui trouve Lamennais encore trop catholique.

Après la publication du Livre du Peuple, Lamennais est inquiété par le pouvoir ; soupçonné de conspiration, il doit subir la perquisition de son modeste domicile - c'est le moment où Chateaubriand offre son hospitalité à son « illustre ami »... La guerre est déclarée entre Lamennais et le régime de Juillet. Les pamphlets se succèdent, sur un ton enflammé : L'Esclavage moderne, Le Pays et le Gouvernement... La presse conservatrice s'indigne, et le dernier libelle est saisi, son auteur traduit devant la cour d'assises. Chateaubriand témoigne en sa faveur. Peine perdue : Lamennais est condamné à un an de prison et à 2 000 francs d'amende, pour avoir excité à la haine et au mépris du gouvernement. Une sous-ciption est lancée - que Lamennais refuse. Un élan de sympathie monte vers lui ; il reçoit nombre de visites en la prison Sainte-Pélagie, mais non celle de George Sand, sans doute dissuadée par Pierre Leroux. Cela n'empêche pas la romancière de défendre encore Lamennais, en 1843, contre les attaques du critique Lerminier dans La Revue des deux mondes.

En 1840, elle publie Le Compagnon du Tour de France, dont le héros, Pierre Huguenin, un ouvrier, s'inspire de la personnalité d'Agricol Perdiguier, auteur du Livre du compagnonnage, menuisier reçu compagnon sous le nom d'Avignonnais la Vertu. Ce républicain lui ayant fait connaître le monde des compagnons, les dissensions et les rivalités violentes, elle prêche l'union : « N'est-ce pas assez que nous ayons pour ennemis naturels tous ceux qui exploitent nos labeurs à leur profit ? Faut-il que nous nous dévorions les uns les autres ? Opprimés par la cupidité des riches, relégués par l'imbécile orgueil des nobles dans une condition prétendue abjecte, condamnés par la lâche complicité des prêtres à porter éternellement sur nos bras meurtris la croix du Sauveur, dont ils revêtent les insignes sur l'or et la soie, ne sommes-nous pas assez outragés, assez malheureux ? Faut-il encore que nous subissions l'inégalité qui nous rejette au dernier rang, que nous cherchions à consacrer entre nous cette inégalité absurde et coupable '2 ? » Ouvre militante, socialiste humanitaire, exaltant le peuple, rêvant la fusion des classes, faisant du héros un modèle de prolétaire-philosophe, le livre inaugure la longue série de ses romans engagés.



Cette veine socialiste, pas forcément la plus inspirée, lui ouvre des perspectives mais, littérairement, la coupe de ses anciens soutiens. Buloz, directeur de La Revue des deux mondes, s'inquiète, n'aime pas Horace, le nouveau manuscrit de la romancière. George Sand souffre de ses remarques, aspire à l'indépendance. Leroux l'encourage : « Mon avis moral est qu'il est absurde et déplorable que le journal ou revue de Bu'.oz soit l'arbitre de vos publications. Avez-vous lu, dans le dernier numéro de cette revue, une dénonciation en forme contre les idées qui se répandent aujourd'hui sous le nom de communisme, idées dont vous et moi sommes regardés comme des fauteurs, et avec raison, car, chère amie, sans le savoir, vous êtes communiste et je suis communiste. Ce mot fait fortune. Le communisme en France est l'analogue du chartisme en Angleterre. J'aimerais mieux communionisme, qui exprime une doctrine sociale fondée sur la fraternité, mais le peuple qui va toujours au but a préféré communisme pour exprimer une république où l'égalité régnerait'3. » Or, à la même époque, Leroux n'est plus d'accord avec Jean Reynaud à l'Encyclopédie universelle. George Sand et Pierre Leroux décident alors de créer une revue ; elle rassemble les fonds nécessaires - Louis Viardot, mis à contribution, devient l'un des trois directeurs de la Revue indépendante - c'est elle aussi qui trouve le titre. Elle lui donnera désormais ses romans en feuilleton, à commencer par Horace : « Mes romans, écrit-elle à un de ses amis, n'y seront que l'enseigne pour attirer les badauds. Je les ferai de mon mieux pour attirer le plus de badauds que nous pourrons. Ces badauds feront aller la machine, et le fond de l'ouvre, qui est de parler sans entrave et sans voile aux âmes sympathiques, s'accomplira, si Dieu le permet. »

Le premier numéro de la Revue indépendante paraît le 1er novembre 1841. Publication austère qui assène d'emblée aux lecteurs le catéchisme de Pierre Leroux, « Aux Philosophes ». Il constate que l'ancienne société est morte, mais que la nouvelle n'a pas pris la relève : « La société est en poussière. Et il en sera ainsi tant qu'une foi commune n'éclairera pas les intelligences et ne remplira pas les cours. Voyez ! un seul soleil éclaire tous les hommes, et, leur donnant une même lumière, harmonise leurs mouvements ; mais où est aujourd'hui, je vous le demande, le soleil moral qui luit pour toutes nos consciences ? » Aujourd'hui, explique-t-il, ce n'est plus l'homme qui règne sur l'homme, c'est du métal : « C'est la propriété qui règne, donc c'est la matière qui règne ; c'est l'or, c'est l'argent ; c'est de la terre, de la boue, du fumier. » Dénonçant la place de la femme et la condition des prolétaires, Leroux annonce la « grande espérance » : « L'humanité renaîtra en comprenant l'Unité, car l'Unité c'est la Vie. »



George Sand se démène pour la Revue indépendante, s'active en tous sens, récolte les abonnements. Elle continue à écrire des romans : Consuelo, puis La Comtesse de Rudolstadt. Elle soutient et publie les poètes ouvriers, Lapointe, Magu, Poney : leur promotion n'est-elle pas une preuve éclatante de la philosophie du progrès continu de Leroux ? Elle s'attache en particulier à Charles Poney, qu'elle aide de toute sa générosité, en sachant le conseiller : « Mon enfant, Vous êtes un grand poète - lui écrit-elle en avril 1842 -, le plus inspiré et le mieux donc parmi tous les beaux poètes prolétaires que nous avons vus surgir avec joie dans ces derniers temps. Vous pouvez être le plus grand poète de la France un jour, si la vanité, qui tue tous nos poètes bourgeois, n'approche pas de votre noble cour, si vous gardez ce précieux trésor d'amour, de fierté et de bonté qui vous donne le génie. » Sand donne des préfaces aux recueils successifs de Poney, le compare à Béranger. Celui-ci l'en remercie : « Ah ! Madame, que de belles choses vous avez la bonté de dire sur mon compte dans votre excellente préface... »

Au demeurant, soit il n'y a pas assez de « badauds » pour équilibrer le budget de la revue, soit trop d'erreurs dans la gestion de Pierre Leroux, dépourvu de sens pratique. Toujours est-il que Viardot s'effarouche des pertes financières. Finalement, à l'automne 1842, Sand, Leroux et Viardot renoncent à la revue, qui est vendue et désormais dirigée par Ferdinand François et Emile Pernet. George Sand y fait encore paraître ses textes ; Leroux s'éloigne. Leur collaboration n'en cesse pas pour autant. A l'automne 1843, une affaire va les rapprocher, qui mobilise d'abord la romancière, l'affaire Fanchette, à l'origine, indirecte, du lancement de L'Éclaireur de l'Indre.



Dans sa livraison du 25 octobre 1843, la Revue indépendante publie une « Lettre de Biaise Bonnin à Claude Germain » - une chronique villageoise rédigée en fait par Sand, qui retrace l'histoire authentique de Fanchette. Cette jeune fille d'une quinzaine d'années, simple d'esprit, abandonnée, a été amenée par un médecin à l'hospice de La Châtre. Après quelque temps, la sour supérieure, conseillée par l'administrateur, décide de se débarrasser de la petite, trop gênante à son gré ; elle est confiée à un conducteur de patache chargé de la perdre en rase campagne de la Marche et en pleine nuit comme il lui arrive de le faire des chiens, à la demande de leurs maîtres. Dans une communication parallèle, George Sand explique l'origine de cette lettre, jugeant digne de faire connaître cette « histoire révoltante et douloureuse ». Le procureur ayant protesté, elle récidive avec un autre texte, qu'elle fait imprimer en fascicule. Menacée de procès, elle réussit à éveiller l'opinion, une nouvelle enquête a lieu, qui, cette fois, donne entièrement raison à la romancière.



Ce drame campagnard amène George Sand à concevoir le projet d'un journal local qui pourrait défendre les justes causes, là où la centralisation parisienne étouffe l'opinion. Elle s'en confie à ses amis berrichons, Duvernet, Rollinat, Planet, Duteil... Le 18 novembre 1843, elle rend compte du projet à son fils Maurice : « Je suis dans la politique jusqu'aux oreilles ; nous dressons des listes, nous faisons des comptes, des aperçus. Nous réussirons à faire un journal de localité ; c'est là le résultat de Fanchette. Le journal ministériel de l'Indre attaque et insulte. On n'a pas d'organe pour lui répondre. "Donc, s'écrie tout le monde, il en faut un, il faut un journal d'opposition." Et tout le monde se réveille, et tout le monde est prêt à souscrire. »

Quelques jours plus tard, dans une autre lettre à son fils, datée de la nuit du 27-28 novembre, elle témoigne de son activité : « Cher mignon, Encore une journée en sabots et une soirée de chiffres. Je m'abrutis, mais je me porte bien... Ce soir j'ai eu à dîner Pianet, Duteil, Fleury, Néraud et Duyernet. C'était la réunion décisive pour la fondation et le baptême de L'Éclaireur de l'Indre. C'était le comité du salut public. On parlait à tour de rôle. Pianet a demandé plus de deux cents fois la parole. Il a fait plus de cinq cents motions. Fleury s'est mis en fureur, rouge comme un coq, plus de dix fois. Duteil était calme comme le Destin. Jules Néraud très ergoteur. Enfin nous avons fini par nous entendre et tous comptes faits, recettes et dépenses, chaque patriote taxé au tarif de sa dose d'enthousiasme, le comité du salut public a décrété la création de L'Éclaireur... » George Sand, déployant une énergie sans pareille, prend tout en main, rédige le programme, la profession de foi, les prospectus, sollicite les rédacteurs potentiels, Lamartine en tête16...

Pierre Leroux n'est pas oublié. En 1843, reprenant son métier de typographe, et désireux de mettre au point un pianotype de son invention, il installe à Boussac, dans la Creuse voisine de l'Indre, une imprimerie, grâce au dévouement indéfectible de George Sand, qui lui avance des fonds et remue ciel et terre pour en trouver d'autres : « Il ne faut pas que l'effroi et le découragement l'envahissent, faute de quelques billets de banque. » Aidé d'un de ses frères et d'un ami avocat à Poitiers, Leroux rassemble peu à peu autour de lui une communauté de travail, dont le but est de « faire des éditions à bon marché des livres de la doctrine ». Pour fournir du travail à Leroux, George Sand propose évidemment à ses partenaires de lui faire imprimer L'Éclaireur de l'Indre. Marché conclu, malgré le peu d'enthousiasme du groupe. Le 14 septembre 1844, paraît le premier numéro du journal, dont l'existence doit tant à l'énergie de Sand qui, pendant un an, a tout mis en ouvre pour sa sortie, utilisant sa célébrité pour abattre chaque obstacle. Le journal lancé - Victor Borie, journaliste républicain de Tulle, est rédacteur en chef-, elle s'efface, ne devenant qu'un « simple collaborateur ». Elle donne des articles sur la condition des ouvriers boulangers de Paris, sur le socialisme, sur l'organisation du travail. Louis Blanc, admirant cet engagement, lui propose d'écrire dans son propre journal, La Réforme, d'adhérer pleinement au mouvement républicain. Sand se méfie. La République n'est pas à ses yeux un but, mais un moyen, celui de faire aboutir ses conceptions sociales, sur la base du nouvel Évangile prophétisé par Pierre Leroux.

Son action et sa pensée restent alors pénétrées d'idéal religieux, en même temps qu'opposées à tout cléricalisme. Sa générosité ayant été sollicitée par un prêtre, elle lui répond sans ambages, le 13 novembre 1844 : « ... Je ne refuserais pas de m'associer à une ouvre de charité, me fût-elle indiquée par le ministère ecclésiastique. Je puis avoir beaucoup d'estime et d'affection personnelle pour des membres du clergé, et je ne fais point de guerre systématique au corps dont vous faites partie. Mais tout ce qui tendra à la réédification du culte catholique trouvera en moi un adversaire, fort risible à la vérité (à cause du peu de vigueur de mon caractère et du peu de poids de mon opinioN), mais inébranlable dans sa conduite personnelle. Depuis que l'esprit de liberté a été étouffé dans l'Église, depuis qu'il n'y a plus, dans la doctrine catholique, ni discussions, ni conciles, ni progrès, ni lumières, je regarde la doctrine catholique comme lettre morte, qui s'est placée comme un frein politique au-dessous des trônes et au-dessus des peuples. C'est à mes yeux un voile mensongeur, sur la parole du christianisme, une fausse interprétation des sublimes Évangiles, et un obstacle insurmontable à la sainte égalité que Dieu promet, que Dieu accordera aux hommes sur la terre comme au ciel. »



George Sand reprend son ouvre romanesque. En 1844, elle publie Jeanne en feuilleton, dans Le Constitutionnel. Les thèmes sociaux du roman ne sont pas faits pour plaire aux lecteurs du journal. Le suivant est donné à Louis Blanc pour La Réforme : c'est Le Meunier d'Angibault, en 1845, considéré comme un roman socialiste - un des fleurons du romantisme social. L'intrigue sentimentale est entrecoupée de dissertations chères à Pierre Leroux, où l'auteur prône la fusion des classes sociales, le travail en coopérative (à la manière de l'imprimerie de Bous-saC), dénonce le règne malfaisant de l'argent. En même temps, ce roman social inaugure la série des romans champêtres qui vont suivre.






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