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FONTENELLE - De la mondanité à la subversion






Fontenelle (1657-1757) publie à partir de 1677 diverses médiocrités littéraires. Ses Lettres galantes (1683 et 1687), d'une ingéniosité un peu recherchée, dans un style mondain qui affecte la négligence, décrivent la société contemporaine : d'une agréable curiosité d'esprit, mais artificieuse, amorale et frivole, occupée de galanterie et d'argent. Il y réagit par des Pastorales (A), rédigées de 1683 à 1687, qui chantent la nature et l'amour, une vie simple et naïve. Ses principales ouvres philosophiques paraissent de 1683 à 1686. Il est curieux de voir cet homme prudent, confortablement installé dans la société mondaine et au Mercure galant, se lancer dans la propagande philosophique et scientifique, dans la subversion idéologique et religieuse, au point de risquer la Bastille.





Commencés dès 1677 (?) et publiés en 1683, les Nouveaux dialogues des morts marquent la transition entre le mondain et le militant. Un genre facile et séduisant, de brillants paradoxes sceptiques, notamment contre la Nature qui s'apparente dans la première partie au rêve pastoral, dans la seconde au sensualisme. Cet essai mondain annonce les ouvres engagées par la fréquente dénonciation des oracles, mythes, impostures religieuses et idées reçues. Vers 1680, on réfléchit beaucoup à l'histoire, et notamment à celle des religions : Spinoza, R. Simon, Bossuet, Rapin, Huet, Thomassin, les missionnaires... (p- 325). Vers 1682-1684, Fontenelle, s'inspirant d'un article du Mercure contre les superstitions (avril 1681), ébauche un traité Sur l'Histoire resté à l'état de brouillon et publié seulement en 1758. Une première partie, critique, envisage l'origine des fables : elle sera reprise plus tard (p. 348). Une seconde propose, contre celle de Bossuet, une conception humaniste et laïque de l'histoire.



C'est probablement avec une amie protestante, Mlle Bernard, que Fontenelle conçut la Relation curieuse de l'île de Bornéo, parue dans les Nouvelles de la république des lettres (p. 341) en janvier 1686, sans même la précaution de l'anonymat, trois mois après la révocation de l'édit de Nantes. A Bornéo s'affrontent la reine Mréo [Rome] et la prétendante Eénégu [Genève]. Celle-ci « ressemblait parfaitement à la feue reine Mliséo [Solime, c'est-à-dire Jérusalem], au lieu que Mréo n'en avait presque pas un trait ». Au passage sont ridiculisés le célibat des prêtres, la communion, le purgatoire, le culte des reliques, caractéristiques du catholicisme. Fontenelle faillit être embastillé pour cette hardiesse littérairement médiocre.

Pour Malebranche, seul Dieu a la puissance : seul il peut être cause. « Toutes les causes naturelles ne sont point de véritables causes, mais seulement des causes occasionnelles. »

Les Doutes sur le système physique des causes occasionnelles (Rotterdam, mars 1686, anonymE) admettent un Dieu créateur, mais refusent ses incessantes interventions : le monde physique fonctionne selon ses propres lois. Sous l'apparence de modestes interrogations sur l'occasionnalisme, Fontenelle soustrait l'univers concret à la théologie : il ne relève que d'une science expérimentale.



2. « Entretiens sur la pluralité des mondes »



Cinq Entretiens, rédigés à partir de 1683 ou 1684, paraissent en mars 1686, un sixième en octobre 1687. Très tôt, Fontenelle s'était intéressé aux sciences. Signe des temps : depuis la fin de la Renaissance, nos littéraires ne s'en souciaient plus à l'exception de Pascal, qui séparait nettement les domaines. C'est la revanche des Eejnmes savantes. Les Entretiens expliquent l'astronomie, le soir, dans un parc, à une jeune marquise : c'est encore le bel esprit, la galanterie pastorale (5). Pour « instruire » et « divertir » à la fois, « le vrai et le faux sont mêlés » dans ce « composé si bizarre » de science et de fantaisie, voire de merveilleux : cette ouvre de vulgarisation pour gens du monde a un charme rococo. Néanmoins, la galanterie pastoiale disparaît du sixième enttetien, au bénéfice d'un exposé plus ferme.

Fontenelle enseigne une cosmologie cartésienne, avec des emprunts à Malebranche et Leibniz. Il commet de nombreuses erreurs (pour la plupart corrigées dans la réédition de 1708) et dès 1687 les Principes de Newton vont proposer une autre théorie. Mais l'essentiel, dans ces Entretiens, n'est pas leur valeur pour les spécialistes : c'est une nouvelle attitude intellectuelle proposée au grand public où cette ouvre aura un succès vif et durable. Au « faux merveilleux enveloppé d'une obscurité » impressionnante pour ceux qui « n'admirent la nature que parce qu'ils la croient une espèce de magie où l'on n'entend rien », aux superstitions et, implicitement, à toute attitude teligieuse, Fontenelle oppose la merveille rationnellement maîtrisée de l'immense mécanique universelle. Il annonce l'« art de voler » et les voyages dans la Lune. Ce n'est pas toutefois le scientisme conquérant de Descartes. La merveille d'un univers infini, plein de mondes habités par des êtres différents de nous, nous apprend notre relativité et s'oppose à l'anthropocentrisme chrétien. En le contemplant, l'esprit « tespire avec plus de liberté », tout en étant guéri « de l'ambition et de l'inquiétude ». Aux antipodes de l'angoisse pascalienne, Fontenelle trouve par la science la sérénité qu'il cherchait dans la pastorale et d'autres, au même moment, dans le quiétisme.



3. « Histoire des oracles » (décembre 1686)



En 1683, le Hollandais Van Dale publie deux dissertations latines, érudites et confuses, sur les oracles. Fontenelle modifie le plan, abrège, allège, égaie, élargit un ouvrage anticatholique à la critique de toute croyance au surnaturel. Les premiers chrétiens attribuaient les oracles païens à des démons qui n'ont jamais existé. Ce n'était pas non plus l'ouvre du diable et, contrairement à ce qu'on répète, ils n'ont point disparu à l'arrivée du christianisme. L'ignorance, la paresse intellectuelle, le respect aveugle des traditions, l'intérêt des puissants, l'imposture des prêtres sont les véritables causes de la croyance à de fausses merveilles, doctement expliquées par de faux savants. « Assurons-nous bien du fait [...], nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point. » Les esprits qui doutent sont supérieurs aux autres. « Il faut des forces pour résistet au torrent, mais il n'en faut point pour le suivre. » « Ceux qui croient peuvent n'être pas instruits des raisons de ne point croire, mais il ne se peut guère que ceux qui ne croient point ne soient pas instruits des raisons de croire. » Evidemment, Fontenelle fait une exception en faveut du christianisme. Mais ses critiques rejaillissent sur lui, conformément à son intention secrète : implicitement, il considère comme un mythe humain la tévélarion divine. Pas de réaction sur le moment. Mais en 1707 cet ouvrage suscitera une polémique.



4. L'intégration au système



Penseur hardi, Fontenelle est un homme prudent. Secrètement opposé au christianisme, c'est, pendant toute sa vie, un pratiquant régulier. Pas plus que ses contemporains, il ne croit au peuple. Le changement ne peut venir que des élites. Après ces ouvres audacieuses, il se met à couvert. Il cultive ses liens avec les Jésuites, devient le protégé de la Dauphine, écrit des flatteries pour le Roi et Mme de Maintenon. Il va jusqu'à traduire des poésies pour Le Triomphe de la religion sous Louis le Grand, ou composer, dans le style sublime qu'il déteste, un discours Sur la Patience chrétienne, primé par l'Académie (1687).

En 1684, il avait quitté Le Mercure galant pour les Nouvelles de la République des Lettres. En 1687, il revient au Mercure. Il publie la seconde partie de ses Lettres galantes (janvier 1687) et ses Pastorales, auxquelles il joint une Digression sur les Anciens et les Modernes (janvier 1688) : les hommes sont toujours semblables mais les connaissances progressent et les raisonnements s'améliorent. En 1691, il entre à l'Académie. Démission ou ironie ? Il se taille une belle place dans une société qu'il condamne ; mais il aide la promotion de l'esprit scientifique. Peu après 1692, il reprend son brouillon Sur l'Histoire pour en tirer un traité De l'origine des fables, c'est-à-dire des mythes et religions.

Ce traité ne sera publié qu'en 1 724, en même temps que Sur l'existence de Dieu et Du bonheur (entre 1691 et 1699). A partir de 1690, Fontenelle s'est décidément tourné vers les sciences : libres de l'aliénation superstitieuse, elles nous promettent le bonheur. Il entre à l'Académie des sciences en 1697 pour en devenir secrétaire perpétuel en 1699. Il a trouvé la solution pour s'intégrer sans s'aliéner. Il ne prendra plus le temps d'écrire d'ouvre qui compte. Mais, à sa mort (1757), Grimm pourra dire que « l'esprit philosophique [...] doit [...] ses premiers progrès à M. de Fontenelle. »



5. Le style



Le style de Fontenelle, variable selon les ouvres, est généralement d'une logique alêne et ingénieuse, apparemment claire et simple avec sa juxtaposition de phrases brèves, surtout dans les Entretiens, ouvre de vulgarisation. Mais, sauf dans les Doutes, le scepticisme et lé désir de séduire se traduisent par de multiples recherches : ellipses, énigmes, badinages, pointes. Ce mondain qui craint de lasser cultive la variété ; il enjolive le simple et simplifie le complexe.






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