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Dieu et la liberté






La révolution de 1830 est parfois considérée comme un tour d'escamotage, beaucoup de bruit et beaucoup de morts pour pas grand-chose : la substitution d'une dynastie à une autre, d'un drapeau à un autre, et d'une Charte octroyée à une Charte votée (mais à peine modifiéE), le tout en faveur d'une bourgeoisie enfin victorieuse sur une aristocratie qui n'avait plus qu'à se retirer sur ses terres. Bref, la victoire de la Chaussée-d'Antin sur le Faubourg Saint-Germain, ce qui ne bouleversait pas la vie des populations. En fait, les Trois Glorieuses ont été le signal de départ d'un extraordinaire foisonnement de doctrines, d'utopies ferventes, de mouvements sociaux, dont le retentissement se prolongera tout au long du siècle. Hors de France, les idées de liberté et de nationalité reçoivent de la révolution de Juillet une impulsion qui inquiète les vieilles monarchies européennes, ébranle le système de Mettcrnich : les Belges conquièrent leur indépendance, les Polonais se révoltent, les Italiens secouent la domination autrichienne...





En France, l'avènement de Louis-Philippe ne met nullement fin à l'agitation politique et aux revendications populaires. L'abolition officielle de la censure encourage la prolifération des journaux, tandis que les clubs et les sociétés de pensée entretiennent les feux de la révolution. Plusieurs facteurs favorisent cette effervescence : la politique extérieure du gouvernement jugée trop timorée à l'égard des mouvements nationaux ; le procès des anciens ministres de Charles X, dont Polignac -procès qui se terminera par des condamnations à l'emprisonnement, mais non à la peine de mort réclamée par les vengeurs des martyrs de Juillet ; les manifestations des légitimistes qui, par ricochet, occasionneront de graves troubles. C'est le cas du service religieux, annoncé par la Gazette de France et La Quotidienne, et qui rassemble, le 14 février 1831, en l'église parisienne de Saint-Germain-l"Auxerrois, les fidèles de Charles X, pour commémorer l'assassinat du duc de Berry. Après la cérémonie, une foule, composée de personnes venues de toutes parts, fait irruption dans l'église, sans la moindre intervention des forces de l'ordre. « La garde nationale, écrit Louis Blanc, si ardente à protéger la boutique, laissait libre la route qui allait conduire la multitude à la dévastation du temple. [...1 De honteuses saturnales y révélèrent le désordre moral qu'avait jeté dans les esprits le long combat soutenu, pendant quinze ans, par l'incrédulité contre l'hypocrisie. Abattre l'autel, briser la chaire, mettre en pièces balustrades et confessionnaux, renverser chaque saint de son piédestal, déchirer les tableaux pieux, fouler aux pieds les riches tentures, tout cela fut l'ouvre d'un moment. On riait, on hurlait, on se provoquait mutuellement à des hardiesses cyniques '. » Le sac de l'église a été précédé par le saccage du presbytère. Le lendemain, des meneurs entraînent la foule, remobilisée, à l'archevêché, qui est mis en pièces au milieu des rires et des bravos. Notre-Dame, à son tour menacée, est sauvée du vandalisme grâce à François Arago, commandant la 12e légion de la garde nationale. Dans toute la ville, on s'en prend aux églises, aux fleurs de lys, aux statues de saints... Depuis 1793, Paris n'avait pas été le théâtre d'une telle explosion contre la croix et la bannière.



L'alliance du Trône et de l'Autel sous Charles X, les agissements occultes de la Congrégation (que décrit à sa façon Le Rouge et le Noir de Stendhal, sorti quelques mois après la révolution de JuilleT), le pouvoir des jésuites, dont la Compagnie a été rétablie en 1814, tout associe le régime déchu des Bourbons à l'Église catholique. Combattre les Bourbons, c'était combattre du même élan le pouvoir d'une Église sur laquelle le trône restauré s'appuyait ; être libéral, c'était souvent, comme Courier ou Béranger, être anticlérical. Lors des Trois Glorieuses, les symboles du culte catholique ont déjà fait les frais de l'émeute ; des églises et des établissements religieux ont été pris d'assaut. Dans les mois qui séparent la révolution de Juillet du sac de Saint-Gcrmain-l'Auxerrois, la presse et .e théâtre ont multiplié les démonstrations anticatholiques. La question est posée : Dieu est-il compatible avec la liberté ?

C'est dans ce climat que l'abbé de Lamennais2 et quelques amis tondent un journal quotidien, L'Avenir, avec pour épigraphe : « Dieu et a liberté», qui sort des presses le 16 octobre 1830. «Dans le grand naufrage du passé, écrit Lamennais, tournons nos regards vers 1* avenir, car il sera pour nous tel que nous le ferons. »



L'année suivant l'Essai sur l'indifférence, Chateaubriand lui fait place dans son Conservateur. Ce journal disparu en 1820, Lamennais fonde avec Bonald Le Défenseur, auquel collaborent aussi Nodier et Lamartine. Celui-ci nous a laissé un portrait de « M. de Lamennais » dans son Cours familier de littérature : « Un petit homme presque imperceptible, ou plutôt une flamme que le vent de sa propre inquiétude chassait d'un point de sa chambre à l'autre, comme un de ces feux phosphoriques qui flottent sur l'herbe des cimetières, et que les paysans prennent pour l'âme des trépassés. Il était non pas vêtu, mais couvert d'une redingote sordide, dont les basques étirées de vétusté battaient ses pantoufles ; il penchait la tête vers le plancher comme un homme qui cherche à lire des caractères mystérieux sur le sable. [...] Il parlait avec une volubilité intarrissable. [...] M. de Lamennais raisonnait avec une logique aussi savamment mem-brée qu'une charpente de fer ; il déclamait avec une majesté de voix, une vigueur de gestes, une insolence de conviction, une audace d'apostrophes, qui imitaient admirablement l'éloquence. »



Lamennais est mûr pour la révolution ; il la pressent ; il l'annonce. De l'ultraroyalisme ultramontain il est passé à l'ultramontanisme libéral - ce qui paraît contradictoire dans les termes, ce qui l'est sans doute, mais n'anticipons pas. Le Globe de Dubois et de Leroux et la revue de Lamennais, Le Mémorial catholique, s'accordent sur des mots d'ordre précis. Les ordonnances de Juillet achèvent de le convaincre : l'avenir est à la démocratie. Au lendemain des Trois Glorieuses, il écrit à son ami Vitrolles : « Le plus grand nombre préférerait une République franchement déclarée, et je suis de ceux-là ; mais j'espère que la royauté sera purement nominative », et que le « prétendu roi qu'on a présenté à la nation ne sera qu'un simple mannequin5 ».

Affranchi par la révolution, Lamennais entreprend de fonder avec ses amis un quotidien. C'est dans les bureaux de sa revue. Le Mémorial catholique, qu'il s'emploie dès le 9 août 1830 à préparer la création du « grand journal » qu'il ambitionne, et dont le titre est trouvé -.L'Avenir. L'abbé Ger-bet, qui doit en être la cheville ouvrière, lance un prospectus : « Ralliez-vous au drapeau de L'Avenir, vous tous qui aimez la liberté ! Que les "ruines du passé", que les "secousses du présent" ne vous découragent pas ! C'est l'avenir qui nous appartient. » On se met en quête des actionnaires et des souscripteurs. Le 8 septembre, une « Société pour la publication du journal L'Avenir » est mise en place ; les bureaux seront ceux du Mémorial catholique, interrompu, 5, rue des Beaux-Arts ; les six associés fondateurs ont pour nom Lamennais, l'abbé Gerbet qui agit au nom de celui-ci, Adolphe Bartels, homme de lettres, M. de Coux, propriétaire, M. Harel du Tancrel, médecin (rédacteur en cheF), et M. Waille, homme de lettres (le rédacteur-géranT). Un jeune dominicain, Henri Lacordaire, est appelé à poursuivre une collaboration qu'il avait commencée à La Chênaie. Agé de vingt ans, ami de Victor Hugo, Charles de Montalembert, au retour d'un séjour en Irlande où il a admiré le dynamisme des catholiques d'O'Connell , proposera bientôt ses services ; Lamennais l'accueille avec ferveur. Le 16 octobre 1830, le premier numéro est en vente. Le sous-titre est : « Journal politique, scientifique et littéraire » ; l'épigraphe, dieu et la liberté.



Dans Victor Hugo raconté1, on découvre que l'auteur d'Hernani, qui a longtemps sympathisé avec Lamennais et en a fait son directeur de conscience en 1821, est alors en retrait : « M. de Lamennais, ne croyant plus à l'absolutisme, n'admettait plus la monarchie. Son caractère entier rejetait les moyens termes et les ajournements. M. Victor Hugo, tout en voyant dans la République la forme définitive de la société, ne la croyait possible qu'après préparation ; il voulait qu'on arrivât au suffrage universel ; la royauté mixte de Louis-Philippe lui semblait une transition utile. » Hugo a un mot, griffonné au revers d'un feuillet, qui résume bien sa position : « Ne tombons pas du tocsin au charivari. »

L'adhésion de Lamennais à l'idée républicaine implique deux résolutions : le refus du droit divin, source de la légitimité des rois, et l'affirmation de la souveraineté du peuple. Sur cette base, le programme de L'Avenir défend la liberté dans tous les domaines. La liberté de conscience, qui implique selon le prospectus de lancement, la séparation de l'Église et de l'Etat. Ce qui signifie, entre autres, la fin du budget des cultes : les prêtres seront payés par les fidèles, et non par un État qui les tient en laisse. Car on s'est trop habitue à voir les catholiques comme « une masse inerte née pour subir le joug que l'on voudra lui imposer ». La revendication, audacieuse, n'est approuvée ni du côté de l'État ni du côté de l'Église, habitués l'un et l'autre à se renforcer mutuellement : les Constituants de 1789 n'y avaient même pas songé ; le ministre de l'Instruction publique Guizot insistera, quoique protestant, sur « le concours nécessaire de l'État et de l'Église » ; il faudra attendre 1905 pour que la revendication de L'Avenir soit satisfaite.



Les 25 et 26 novembre 1830, le journal est saisi à la poste, pour deux articles, l'un de Lacordaire, « Aux évêques de France », contre le droit de nomination des évêques par le roi, l'autre de Lamennais intitulé « Oppression des catholiques », où il lance un appel à ses coreligionnaires pour qu'ils s'associent et mènent « une action vigoureuse et continue ». La saisie de L'Avenir entraîne la protestation des autres journaux au nom de la liberté de la presse remise en cause, malgré l'article 7 de la Charte. Le nouveau régime vient de maintenir le cautionnement : publier un journal reste une question d'argent, la censure n'est pas morte.

Le procès intenté à Lacordaire et Lamennais par le gouvernement se tient devant la cour d'assises de la Seine, le 31 janvier 1831. La salle est pleine, les tribunes sont envahies dès huit heures du matin, des curieux, des avocats, attendent debout jusqu'à l'entrée en séance de la cour à dix heures et demie. L'avocat général accuse les deux journalistes et le gérant du journal, M. Waille (pour l'occasion celui-ci a revêtu son uniforme de garde nationaL), d'avoir fait une « véritable déclaration de guerre à l'ordre nouveau », d'avoir voulu soulever contre lui les catholiques. Les journalistes sont défendus avec talent par Mc Eugène Janvier et par Henri Lacordaire lui-même, que ses études de droit autorisent à la fonction d'avocat dans les affaires qui lui sont personnelles. Le président du tribunal suggère aux jurés la clémence, et finalement le jury, frappé par le soutien public, déclare les prévenus « non coupables » - arrêt rendu à minuit, après quinze heures d'audience, et accueilli par des applaudissements soutenus.



Des grandes causes que soutient L'Avenir, il importe d'insister sur celle de la libération des peuples. La révolution française de 1830, on l'a dit, donne l'élan au mouvement des nationalités à travers l'Europe, ébranlant la Sainte-Alliance des monarchies traditionnelles contre les populations aspirant à leur liberté. La Belgique, d'abord, soulevée, depuis le 25 août 1830, contre le roi des Pays-Bas, et proclamant son indépendance le 4 octobre. Tandis que Guillaume Ier appelle au secours la Prusse et la Russie, les libéraux belges demandent aide à la France. Finalement, les grandes puissances, réunies à Londres, reconnaîtront l'indépendance de fait de la Belgique.

C'est alors qu'éclate l'insurrection des Polonais : « La Pologne comme la Belgique, écrit Montalembert, le 12 décembre 1830, est une contrée qui doit être chère à tout cour catholique. » Puis, le 4 février 1831, l'Italie se soulève contre l'Autriche. Le National réclame l'intervention française. Mais la France peut-elle se battre à la fois contre les Russes pour défendre les Polonais et contre les Autrichiens pour défendre les Italiens ? Le gouvernement Laffitte, pris entre les exigences des libéraux interventionnistes et celles des conservateurs non interventionnistes, finit par démissionner. Le « Mouvement » est remplacé au gouvernement par la Résistance. Casimir Perier, chargé du nouveau cabinet, décide de ne rien faire en faveur des peuples insurgés : « Le sang français n'appartient qu'à la France ! », s'exclame-t-il en se présentant à la Chambre des députés. Le principe de non-intervention est affirmé, les Polonais et les Italiens n'ont plus qu'à se soumettre. Les Autrichiens rétablissent l'ordre dans les Etats du pape en mars 1831. De leur côté, les Russes battent l'armée polonaise à Ostroleka, le 26 mai 1831 ; le peuple insurgé continue à résister, jusqu'à la prise de Varsovie le 8 septembre. On prête alors au général Sebastiani, ministre des Affaires étrangères, ce mot destiné à braver les siècles : « L'ordre règne à Varsovie. » Paris manifeste dans la rue, mais en vain, en faveur des Polonais.



Les audaces de L'Avenir et de l'Agence suscitent de multiples attaques, des campagnes de calomnies, des dénonciations incessantes dans l'ombre des séminaires. Lamennais doit répondre aux accusations, combattre les faux bruits et les révélations calomnieuses. Il est devenu pour beaucoup - à commencer pour la hiérarchie catholique - l'homme à abattre, l'hérétique, le schismatique, « la croix à la main, le bonnet rouge sur la tête »■ Or la situation financière de L'Avenir, qui n'a pu atteindre les 3 000 abonnés, est inquiétante, d'autant que l'opposition de la hiérarchie entraîne la baisse de ces abonnements dans le clergé.

Il faut improviser une contre-offensive, frapper les imaginations. « Nous irons à Rome ! » La bénédiction du nouveau pape, Grégoire XVI, sera « une arme arrachée des mains de nos ennemis ». La proposition est de Lacordaire ; l'équipe de L'Avenir l'approuve, enthousiaste, lors d'une réunion des actionnaires, le 11 novembre 1831. Dix jours plus tard, alors que la publication du journal est provisoirement arrêtée, Lamennais quitte Paris par la malle-poste en compagnie de Lacordaire ; rejoints à Lyon par Montalembert, tous les trois arrivent à Rome le 30 décembre. Des notes diplomatiques les ont devancés, venant de Prusse, d'Autriche et je Russie : les idées de Lamennais sont devenues subversives pour les réaimes traditionnels d'Europe et le système de Metternich datant du Congrès de Vienne. L'épiscopat français transmet à Rome son improba-tion-Quant au gouvernement de la monarchie de Juillet, il n'est pas en reste, faisant savoir aux ardents pèlerins, par Son Excellence M. de Sainte-Aulaire, que l'ambassadeur de Louis-Philippe ne peut les seconder en l'occurrence.



Il a fallu au pape huit mois pour se prononcer. L'encyclique Mirari vos expose la doctrine antilibérale de l'Église, contre la liberté de conscience (« ce délire »), contre la liberté de la presse (« cette liberté funeste »), contre la libération des peuples (« la servitude sous le masque de la liberté »). Lamennais et ses amis ne sont pas cités nominalement, mais leurs idées tombent sous le couperet d'une condamnation implacable. Simultanément, un bref du pape adressé aux évêques polonais exhorte les catholiques à se soumettre au tsar (« Votre magnanime empereur vous accueillera avec bonté... »). La monarchie absolue reste le modèle du bon régime plus de quarante ans après la Révolution française. Cette antinomie entre l'Église et le libéralisme va peser d'un poids énorme sur la politique en France : les catholiques paraissent condamnés au conservatisme et les anticléricaux se trouvent justifiés dans leur hostilité à l'Église. Le tiers parti voulu par Lamennais, qui veut réconcilier Dieu et la liberté, a fait provisoirement faillite.

De retour à Paris, les pèlerins s'inclinent devant la volonté du pape. L'Avenir n'est plus qu'un passé, et l'Agence générale pour la défense de la liberté religieuse est dissoute. Les journaux libéraux, Le Constitutionnel, Le Courrier français, Le National, le Journal des débats, expriment leur indignation contre ce qu'ils jugent comme un « recul jusqu'au moyen âge ». Les journaux légitimistes et gallicans, La Quotidienne, la Gazette de France, L'Ami de la religion, eux, applaudissent et félicitent Lamennais de sa soumission. Soumission est vite dit. Lerminier, un saint-simo-nien, est plus lucide, qui engage Lamennais dans La Revue des deux mondes à reprendre « sa fierté et son indépendance » : « Il a rompu avec les gallicans, il peut briser avec Rome ; il a le goût du schisme, qu'il en ait le courage ; l'ancien catholicisme le repousse ; qu'il se montre donc néo-chrétien". »



L'action historique de M. Féli ne s'arrête pas là, comme nous le verrons. Mais d'ores et déjà on se doit de citer l'hommage que lui réserve Chateaubriand à la fin de ses Mémoires d'outre-tombe, et qui contraste si fortement avec le commentaire de Guizot, qui dans ses Mémoires classe Lamennais parmi « les anges déchus » et les « malfaiteurs intellectuels de son tempsl9 ». Depuis l'époque où les deux Malouins collaboraient au Conservateur, bien des vagues s'étaient brisées sur les rivages d'Armor, et c'est peu de dire que les deux hommes avaient divergé. Néanmoins, Chateaubriand garde intacte son admiration pour son compatriote : « Quelle puissance de vie ! L'intelligence, la religion, la liberté représentées dans un prêtre ! » L'imaginant ensuite à son lit de mort : « J'aimerais à voir son génie, écrit-il, répandre sur moi l'absolution que sa main avait autrefois le droit de faire descendre sur ma tête. Nous avons été bercés en naissant par les mêmes flots ; qu'il soit permis à mon ardente foi et à mon admiration sincère d'espérer que je rencontrerai encore mon ami réconcilié sur le même rivage des choses éternelles. »


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